Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce jeudi le directeur d’un magasin de l’avenue Philippe Auguste à Paris, qui avait, le 17 décembre dernier exhibé un révolver face à des personnes manifestant contre le génocide à Gaza.

Il a été condamné à la peine requise par le Parquet, soit 5 mois de prison avec sursis et interdiction de port d’armes pendant 5 ans.
Il doit également payer 1000 euros de dommages et intérêts et 500 euros de frais de justice à chacun des deux manifestants contre lesquels il avait exhibé son arme, placé à la ceinture.
Il a eu beau venir avec une canne, prétendre qu’il avait auparavant été agressé par une pancarte traitant Netanyahou de criminel, être une victime parce, qu’il était juif (ce que personne ne pouvait savoir en l’absence de tout signe religieux sur lui), la juge n’a pas été dupe.
Encore indigné que les manifestants puissent crier « Israël tue », il a tenté de se défendre en affirmant qu’il avait eu peur de la manifestation, mais a dû reconnaître que ni son magasin ni lui-même n’avaient jamais été agressés.
Me Elsa Marcel, l’avocate des deux parties civiles, a vivement dénoncé cette tentative d’inverser les rôles, son instrumentalisation de l’antisémitisme, tout comme ses déclarations contradictoires lors de sa garde à vue.
Elle a souligné le caractère insupportable de ces méthodes consistant à dissuader les gens de manifester, et constituant une entrave à la liberté d’expression.
Les rapports des trois policiers qui ont interpellé l’accusé ont par ailleurs montré qu’il avait résisté, ne voulant pas leur remettre son arme malgré leurs sommations.
Il peut donc s’estimer heureux, comme l’a fait remarquer le juge de ne pas être accusé de rébellion. « On imagine, a souligné Me Marcel, ce qui serait arrivé si des manifestants contre le génocide avaient exhibé une arme sur le passage d’une manifestation en faveur des otages israéliens…. «

Les vidéos de l’incident du 17 décembre 2024
CAPJPO-Europalestine