Un « journaliste » de la chaîne de désinformation LCI, qui tentait de faire porter au Hamas la responsabilité des pillages de l’aide humanitaire arrivant dans la bande de Gaza, a été sèchement recadré par la porte-parole de l’ONG Première Urgence Internationale.

Vindicatif, le « journaliste » pose sa question très orientée : « Est-ce que oui ou non le Hamas pille un certain nombre de camions qui entrent dans la bande de Gaza ? »
Ce à quoi la porte-parole de l’ONG répond qu’en 20 ans de présence dans la bande de Gaza, Première Urgence Internationale n’a jamais eu à connaître d’attaques ni de pillages de ses approvisionnements.
🃏«En tant qu'ONG humanitaire à Gaza depuis 20 ans et depuis le 8 octobre 2023, aucun de nos camions ou de nos sites de distribution, n'ont jamais été pillés ou attaqués. Et je n'ai pas eu de mes collègues d'autres ONG le rapport d'attaque(..)»
— DANS LA SÉQUENCE (@D_La_Sequence) May 25, 2025
LCI- Elsa Softic, réponse claire pic.twitter.com/ZCLgO4jo7i
Les pillages existent, ils sont avérés, et le « journaliste » de LCI est bien censé connaître le sujet.
Sauf que ces pillages ne sont pas le fait du Hamas, mais de gangs mafieux armés par l’armée israélienne et opérant sous la protection directe de cette dernière, qui tire sur les policiers de l’administration de Gaza lorsque ceux-ci tentent de s’opposer aux gangsters.
Le fait est connu depuis des mois.
Dans son livre « Un historien à Gaza » à paraître cette semaine, le spécialiste du territoire palestinien Jean-Pierre Filiu, qui y a séjourné en décembre 2024 – janvier 2025, est catégorique sur le sujet. Voici ce qu’il y écrit :
« Les militaires israéliens prennent acte de leur incapacité à promouvoir une alternative clanique au Hamas et décident de miser plus ou moins ouvertement sur le crime organisé. La figure-clé de cette manœuvre est un membre jusque-là mineur d’une famille de Rafah, Yasser Abou Shebab (parfois écrit Abu Shabab, NDLR) , que le Hamas a emprisonné par le passé du fait, déjà, de ses différents trafics. Mais la protection israélienne permet à Abou Shebab d’étendre substantiellement ses activités et de débaucher, dans d’autres clans, une centaine de fidèles prêts à tout, souvent des repris de justice. Ce qu’il faut bien appeler un gang opère sous les yeux de l’armée israélienne, peu après le passage de Kerem Shalom, et il est doté d’armes flambant neuves, un indice irréfutable de sa collaboration avec les occupants. (…) »

La rédaction de LCI sait cela. Mais mettre en cause Israël pour des pratiques aussi monstrueuses, ce serait trop lui demander, n’est-ce-pas ?
CAPJPO-EuroPalestine