Le chercheur François Burgat, spécialiste de l’islam, a été relaxé mercredi par le tribunal d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), alors qu’il était poursuivi pour « apologie du terrorisme » après la publication de tweets relatifs à la guerre génocidaire menée par Israël.

Le 24 avril, le procureur Emmanuel Merlin avait requis pas moins de 8 mois de prison (assortis du sursis) contre François Burgat, alléguant qu’il y avait dans le dossier « un boulevard pour le condamner ». Il demandait aussi une amende de 4.000 €, la suspension du compte X de Burgat pendant 6 mois, et deux ans d’inéligibilité.
Le premier tweet datait du 2 janvier 2024. Alors que le New York Times venait de publier une longue enquête sur des crimes sexuels imputés au Hamas, l’islamologue avait relayé un communiqué de démenti du Hamas, ce que les grands medias s’étaient, eux bien gardés de faire.
Il y évoquait « la virilité et l’honneur » de l’attaque du 7 octobre 2023. Lors de l’audience, le chercheur de 77 ans avait également assumé «faire plus confiance à la version du Hamas». Dans un second tweet, François Burgat avait affirmé avoir «infiniment plus de considération pour les dirigeants du Hamas que pour leurs homologues israéliens».
Nous reviendrons sur cette affaire après avoir pris une connaissance plus approfondie des attendus du jugement de relaxe.
Mais saluons dès maintenant cette victoire de la liberté d’expression, et cette défaite de la loi inique de 2014 qui a exclu « l’apologie du terrorisme » du champ de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, relativement protectrice des droits de la défense, et l’a placée dans le droit commun.
L’utilisation sans vergogne, sur ordre du gouvernement, de la loi de 2014, depuis octobre 2023, a entraîné de nombreuses condamnations pour de simples tweets ou articles solidaires de la lutte du peuple palestinien.
CAPJPO-EuroPalestine