La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a réagi aux critiques émises après l’annonce d’un jumelage avec le camp de réfugiés palestiniens d’Aïda. Elle assume porter « un message politique nécessaire alors qu’on est face à un risque génocidaire ».

« Je prends ma responsabilité en tant que maire d’une ville européenne comme Strasbourg, et je pense que tout responsable politique dans la situation internationale que l’on connaît, se doit de prendre position, affirme-t-elle. Je ne peux pas être sourde au dernier rapport du Conseil de l’Europe qui évoque un risque génocidaire à Gaza. On est à un moment de bascule. Oui, je m’insurge contre ce que vivent les habitants de Gaza, et ça me paraît tout simplement relever de ma responsabilité, » a affirmé Jeanne Barseghian, interviewée par FR3.
Le CRIF a fait les pieds au mur à l’annonce de cette décision et lors de la publication d’une photo de la visite d’une délégation du camp d’Aïda à Strasbourg sur laquelle Jeanne Barseghian pose aux côtés de ses invités avec une carte d’Israël parsemée de drapeaux de la Palestine, et en arborant un keffieh.
Même amertume de la part de la Licra, qui a annoncé la suspension de la projection d’un documentaire prévue le 3 juin en partenariat avec la Ville de Strasbourg.
Interrogée sur cette image publiée sur ses réseaux sociaux, la maire de Strasbourg regrette « une instrumentalisation politique« . « Le keffieh et la carte sont des cadeaux protocolaires, il est donc normal que je les accepte et que je les montre. Ce que mes opposants oublient de dire, par ailleurs, c’est que mon cadeau était un pavé de la paix, avec le mot paix écrit dans toutes les langues du monde. »
Les liens avec Aïda, un camp de Bethléem où vivent 7 000 réfugiés palestiniens, ne datent en tout cas pas de cette séquence. De jeunes musiciens et danseurs d’Aïda avaient notamment été invités en 2023 au festival Musica à Strasbourg. Les artistes avaient même enregistré un CD dans un studio alsacien. Et le maire précédent, Roland Ries (PS), avait rencontré le maire de Bethléem en 2018.
Gel du jumelage avec une ville d’Israël
Plusieurs pro-Israël regrettent par ailleurs que l’annonce de ce projet de jumelage s’accompagne du « gel » du jumelage avec Ramat Gan en Israël, un partenariat vieux de plus de 30 ans. « Actuellement, ce jumelage est gelé, puisque je considère que les conditions ne sont pas réunies pour qu’on puisse l’investir (…) mais c’est une porte qui existe et qui pourra se rouvrir« , a indiqué Jeanne Barseghian à l’AFP le 22 mai.
L’annonce du gel a en revanche été saluée par le collectif Strasbourg Palestine, un « choix », « celui de la justice, du droit international et des droits humains ».
Source : https://france3-regions.franceinfo.fr/
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