La mobilisation de l’enseignante suspendue après « une minute de silence pour Gaza » prend de l’ampleur
La mobilisation en faveur de l’enseignante de physique-chimie du lycée Janot de Sens (Yonne), suspendue de ses fonctions depuis le 31 mars après qu’elle avait organisé dans sa classe, à la demande d’élèves, une minute de silence pour les victimes de Gaza, a pris une ampleur considérable mercredi.

Alors qu’un rassemblement se tenait à Paris devant le ministère de l’Éducation Nationale, ce sont près de 200 personnes qui ont manifesté leur solidarité devant le lycée lui-même.

Les accusations du rectorat pour justifier la mesure répressive, qui interdit à l’enseignante d’accéder au lycée ainsi qu’aux services internet dédiés à la gestion des classes, sont fallacieuses : il est ainsi reproché cette professeure agrégée d’avoir enfreint un « principe de neutralité » à géométrie variable, dès lors qu’il s’agit de la Palestine.
Pourtant, le ministère de l’Éducation Nationale, en février 2025, avait répondu en ces termes à la question d’un sénateur :
« Les enseignants ont toutefois la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien et notamment des otages français et des victimes du 7 octobre, pour leur rendre hommage afin d’entretenir leur mémoire, mais aussi pour réaffirmer l’attachement sans faille de la République aux valeurs démocratiques et à la paix ». (Ministère de l’Éducation Nationale, questions au gouvernement, 13 février 2025)
La manifestation de Sens a été portée par l’intersyndicale. Sous les slogans « Free Palestine« , les syndicats dénoncent la situation de leur collègue suspendue. « On voit que la mobilisation prend de l’ampleur, qu’on est nombreux à se mobiliser partout en France pour la soutenir. Pour nous, la seule manière d’apaiser les choses, c’est l’absence totale de sanctions« , affirme Lucas Romain, secrétaire du SNUDI-FO 89, au micro de France3 Bourgogne et -FranceInfo.
Plusieurs membres d’EuroPalestine et de La France insoumise étaient également présents pour soutenir la professeure. « Cela fait maintenant trois semaines qu’elle est suspendue pour avoir observé une minute de silence à la demande des élèves, en hommage aux victimes de Gaza. Il y a des silences qui font honneur à la République, à la France, et celui-ci doit tous nous rendre fiers« , a déclaré Thomas Portes, député de la 3ᵉ circonscription de Seine-Saint-Denis.
Le reportage de France 3 Bourgogne :
Retour sur le rassemblement de soutien à Maëlle, réprimée pour avoir fait une minute de silence en hommage aux victimes palestiniennes ⤵️ pic.twitter.com/QZnS0lOZO1
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) May 28, 2025
L’article de France3 Bourgogne : https://france3-regions.franceinfo.fr/bourgogne-franche-comte/yonne/sens/professeure-suspendue-pour-un-hommage-aux-victimes-de-gaza-en-classe-la-mobilisation-prend-de-l-ampleur-a-sens-3161733.html
En début d’après-midi, plusieurs dizaines d’enseignants, à l’appel de leurs syndicats, se sont également rassemblés en défense de leur collègue, devant le ministère à Paris :


CAPJPO-EuroPalestine