Un article intitulé « Une nouvelle affaire Ben Barka », nous apprend la violente agression d’un militant marocain, connu dans tout le pays pour sa défense de longue date des droits des Palestiniens, notre camarade Sion Assidon.

Juif marocain, militant progressiste de toujours (emprisonné en 1972 pour n’être libéré que douze ans plus tard), fondateur en 2005 de l’ONG anti corruption, Transparency Maroc, représentant national du Mouvement BDS (Boycott, Divestment, Sanctions) et figure de proue du militantisme pro-palestinien, Sion a été retrouvé chez lui, dans un état proche de la mort.
Le Front National Marocain de Soutien à la Palestine et d’Opposition à la Normalisation [des relations avec Israël] a publie le lendemain un communiqué duquel il ressort que des militants de ce Front, inquiets de l’absence de Sion à un rendez vous qu’ils avaient avec lui, se sont présentés à son domicile accompagnés des autorités. Celles-ci ont enfoncé la porte d’entrée de la maison de Sion pour y pénétrer. Selon ce communiqué : « Il a été trouvé, gisant dans un fauteuil, inconscient et portant des traces de blessures anormales à la tête et aux épaules. Il été transporté dans une clinique de Mohammedia où il a subi une opération chirurgicale au cerveau. Après quoi il a été transféré aux soins intensifs. Selon les médecins, Sion souffrait d’une double hémorragies au cerveau et aux deux poumons.»
« D’après la version officieuse de ce drame qui circule dans les médias sociaux, Sion aurait été victime d’une chute de l’arbre qu’il aurait été en train d’élaguer dans son jardin », indique Mohammed Chraïbi dans cet article.
« Dans le milieu des militants pro-palestiniens Sion aurait été victime d’une agression « par des professionnels » en représailles de son infatigable activité au sein de diverses associations antisionistes. Ces militants relèvent, en se basant sur le communiqué sus mentionné, l’absence de traces de sang sur les lieux où le corps inerte de Sion a été trouvé alors qu’il souffrait d’un double traumatisme au cerveau et aux poumons. Ils relèvent également que les autorités ont dû enfoncer la porte de la maison de Sion pour y pénétrer, et s’interrogent : « Qui a refermé cette porte derrière Sion ? Lui-même dans son état ? ». Ils pensent que les agresseurs ont laissé Sion pour mort en le quittant et ont signé leur forfait en refermant la porte à clé. Probablement à titre d’avertissement aux militants engagés dans le même activisme que lui. Ils notent le miracle qu’il ait survécu jusqu’ à l’arrivée de ses amis et des autorités, deux jours plus tard. »
« Force est de constater, poursuit l’article, que la version de l’accident ne tient pas : Sion tombe d un arbre, rentre chez lui en refermant la porte et s’installe dans un fauteuil pour mourir au lieu de prendre son téléphone et appeler à l aide. Je ne sais qui pourraient être les agresseurs mais quels qu’ils soient, la responsabilité de l Etat (garant de la sécurité des citoyens) est engagée. La version de l’accident est biaisée et la possibilité d’ une agression commise sur un militant progressiste, juif anti sioniste de stature internationale (comme un certain Ben Barka) parait plus sensée. Mais c’est à l’Etat d’ordonner une enquête approfondie (aussi rapide que possible) afin de couper court aux rumeurs, de démasquer les éventuels responsables de ce drame et de les livrer à la Justice. »
Par Mohammed Chraïbi
CAPJPO-Europalestine