Des colonnes de fumée sont visibles au loin alors que l’armée israélienne poursuit sa campagne de nettoyage ethnique dans les quartiers de Sabra et d’Al-Zaytoun, à Gaza. Ces deux quartiers ont été quasiment vidés de leur population dans le cadre du plan raciste israélien visant à dépeupler la moitié nord de Gaza.
Le chef de l’armée israélienne a déclaré que des plans étaient en place pour « évacuer » les habitants de la ville de Gaza d’ici deux mois, avant une opération militaire élargie, selon un média israélien.
Cependant, cette fois, les Palestiniens de Gaza sont épuisés après près de deux ans de guerre israélienne implacable et d’ordres de déplacement incessants. Beaucoup ont perdu leur maison, leurs biens et leurs proches, et ont été contraints de se déplacer à plusieurs reprises, sans aucun endroit sûr où aller.
Selon des témoins oculaires, seules quelques familles ont été aperçues évacuant par la rue Al-Rasheed avec leurs biens. La majorité d’entre elles sont peu enclines à quitter la ville. Plus de 80 % de Gaza est désormais classée zone rouge, interdite d’accès et dangereuse, tandis que les zones restantes sont surpeuplées d’abris de fortune. Face à des options limitées, de nombreux Palestiniens se sentent pris au piège, menacés d’arrestation ou de mort, et pensent n’avoir plus rien à perdre.
Médecins Sans Frontières (MSF) signale une forte augmentation du nombre de victimes et de meurtres aveugles à Gaza, liés au siège israélien en cours et à la distribution chaotique de l’aide. Nour Al Saqqa, de MSF, affirme que les attaques n’ont fait que s’intensifier. Elle précise qu’un centre MSF à Rafah est submergé par les blessés palestiniens, dont des enfants, à proximité des centres de distribution d’aide.
« Des gens sont blessés par balle ou blessés alors qu’ils tentent simplement d’obtenir de la nourriture », a-t-elle déclaré.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, près de 2 000 personnes ont été tuées à proximité des sites d’aide depuis la mise en place des centres de distribution de MSF fin mai.
En 2024, un nombre record de 383 travailleurs humanitaires ont été tués dans des zones de conflit à travers le monde, dont près de la moitié à Gaza, dans le contexte de la guerre israélienne sur le territoire, selon le Bureau humanitaire de l’ONU.
La plupart des victimes étaient des membres du personnel local, pris pour cible dans l’exercice de leurs fonctions ou à leur domicile. Outre ces décès, 308 travailleurs humanitaires ont été blessés, 125 enlevés et 45 détenus au cours de l’année.
Le chef de l’aide humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, a souligné que ces attaques non seulement portent préjudice aux populations, mais menacent également l’ensemble de la mission humanitaire.
Un autre journaliste Islam Al-Koumi a été tué avec son fils lors d’une bombardement israélien dans le quartier de Sabra, à Gaza.
Le directeur général du ministère palestinien de la Santé a déclaré à Al Jazeera Mubasher que les organisations de l’ONU avaient informé les autorités palestiniennes qu’elles ne quitteraient pas Gaza à ce stade, soulignant que cette position était hautement appréciée. Cette annonce fait suite à une réunion entre plusieurs organisations internationales, des institutions de santé palestiniennes et des groupes de la société civile, au cours de laquelle il a été convenu de rester à Gaza en toutes circonstances et de rejeter tout ordre d’évacuation israélien.
CAPJPO-Europalestine
