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France : des réductions d’impôts financent la recherche militaire israélienne

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Alors que le génocide à Gaza se poursuit, une association française récolte des dons déductibles des impôts au profit du Technion, une université israélienne au rôle central dans la formation des soldats et la recherche à vocation militaire, souligne l’Audirp dans son dernier rapport.

« Les diplômés du programme sont des pionniers technologiques au sein des forces armées israéliennes et constituent le fer de lance de la défense d’Israël. » C’est avec ces mots que le Technion, l’université israélienne de technologie qui se compare au MIT améeicain, située à Haïfa, , décrit le programme Brakim, dont la vocation est de former de futurs ingénieurs de l’armée israélienne.

Sur son site internet, l’association Technion France récolte des dons Et ce, avec de l’argent public français. En effet, les dons au Technion France sont déductibles des impôts à hauteur de 66%, et même 75% pour les contribuables assujettis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Le Technion de Haïfa, lui, publie chaque année un rapport, dans lequel sont présentés, dans les grandes lignes, les chiffres clés du budget de l’université. On y apprend ainsi que, pour l’année universitaire 2022-2023, les 16 sociétés du Technion qui collectent des dons à travers le monde ont transféré 99,2 millions de dollars, soit près de 94 millions d’euros, au Technion de Haïfa. a notamment contribué à financer les exemptions d’une partie des frais de scolarité des étudiants réservistes de l’armée israélienne, précise le rapport 2024 de l’Université.

Une université au coeur de la machine de guerre israélienne. Des missiles, des drones et des bulldozers blindés

En plus des formations dédiées spécifiquement aux soldats, le Technion est central dans la recherche à visée militaire. L’université dispose d’un Institut de recherche avancée sur la défense (ADRI), fondé en 2017, ayant pour but de « répondre aux besoins de sécurité et de défense d’Israël à moyen et long terme ». L’Institut organise différents concours pour récompenser les élèves qui, en son sein, travaillent sur des innovations à portée militaire. Ainsi, en 2021, deux élèves ont remporté un prix pour un projet de “missile furtif autonome immergé de la mer à la surface”.

Plusieurs autres projets de recherche à portée militaire sont actuellement en cours au Technion. Sur le site de l’université, on découvre ainsi que le professeur Beni Cukurel travaille à des prototypes de drones fonctionnant au kérosène, afin de remplacer les batteries et ainsi augmenter la densité énergétique de ces engins qui terrorisent les Gazaouis depuis bientôt deux ans.

Au-delà de ces projets, le Technion a également participé à la production d’un certain nombre de technologies militaires utilisées depuis des années par l’armée israélienne contre les Palestiniens, comme le tristement célèbre bulldozer D9 de l’entreprise Caterpillar, piloté à distance. C’est ce même D9 qui écrasait et tuait la militante états-unienne Rachel Corrie, le 16 mars 2003, alors qu’elle essayait pacifiquement d’empêcher l’armée israélienne de détruire des maisons appartenant à des Palestiniens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Aujourd’hui encore, le D9 est largement utilisé par l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie, pour démolir les maisons des Palestiniens. Sa version sans conducteur, qui doit son existence aux chercheurs du Technion, est déployée sur le champ de bataille depuis l’automne 2023, et le début du génocide à Gaza, selon un article du média israélien Times of Israël. C’est notamment à l’aide de bulldozers que l’armée israélienne a anéanti des quartiers entiers de la ville de Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, à l’endroit même où Rachel Corrie a été assassinée il y a 22 ans.

Dons défiscalisés

Malgré le rôle manifeste du Technion dans la formation des soldats et la recherche militaire israélienne, dont découlent des crimes de guerre massifs commis notamment à Gaza et en Cisjordanie, les transferts d’argent de la part du Technion France en direction du Technion de Haïfa se poursuivent.

Contacté, le ministère de l’Économie et des Finances s’est contenté de rappeler qu’un don direct à une armée étrangère n’est pas éligible à la réduction d’impôts, pas plus qu’un don « à une association française dont l’objet serait de venir en aide aux soldats d’une armée étrangère ».

Sur le cas spécifique du Technion France, dont l’objet n’est pas directement de soutenir une armée, mais de financer une université largement impliquée dans le complexe militaro-industriel et dans les activités de l’armée israélienne, Bercy n’a pas apporté de réponse, mentionnant le secret fiscal.

La directrice générale du Technion France non plus.

Israel tente de rompre son isolement en nouant des liens avec les universités à l’international

Le Technion de Haïfa fait ainsi partie du consortium EuroTeQ, une alliance d’universités européennes dont l’objectif est notamment de créer des collaborations entre elles. On retrouve au sein de ce consortium de prestigieux établissements français, dont HEC Paris et l’École Polytechnique.

Le consortium EuroTeQ est loin d’être le seul lien entre le Technion et les universités françaises. En 2019, l’Université Paris Saclay a signé un partenariat renforcé avec l’établissement israélien.

La montée inéluctable du boycott académique

Selon un article du média israélien Haaretz publié en juillet, à l’échelle européenne, le boycott semble massif. Dans le contexte du génocide à Gaza, l’association des présidents d’universités israéliennes a mis en place une “task force anti-boycott”. Celle-ci a recensé 750 cas de boycott académique, allant du projet de recherche annulé entre un chercheur israélien et un chercheur européen, à la rupture pure et simple des relations entre une université israélienne et une université européenne. En mai 2024, par exemple, l’Université de Gand, en Belgique, a annoncé rompre ses relations avec toutes les universités israéliennes. Depuis, le boycott n’a fait que s’intensifier.

« Les universités françaises devraient réétudier leurs accords avec les universités israéliennes, afin de vérifier que ces partenariats ne favorisent pas la recherche militaire ou à double usage, c’est-à-dire civil et militaire. De même, se pose la question de savoir si certaines universités israéliennes n’ont pas des activités favorisant la colonisation de la Cisjordanie, illégale au regard du droit international. Ce n’est pas une posture idéologique de dire ça. En droit international, il y a une obligation de prévention et de ne pas porter assistance à la commission d’un crime », précise Ghislain Poissonnier, magistrat et vice-président de l’association JURDI.

Source : https://aurdip.org/des-reductions-dimpots-en-france-financent-la-recherche-militaire-israelienne-et-la-formation-de-soldats-de-tsahal/

CAPJPO-Europalestine

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