Les violations israéliennes de l’accord signé avec le Hamas se multiplient : après avoir assassiné dans la matinée une demi-douzaine de civils avec ses quadroptères, Israël a maintenu mardi la fermeture du poste-frontière de Rafah, bloquant ainsi l’entrée de centaines de camions apportant de l’aide humanitaire aux habitants de Gaza.

Le motif invoqué par les dirigeants du régime génocidaire est que le Hamas n’a pas respecté la date-butoir de lundi pour restituer les dépouilles de la totalité des captifs décédés : 4 corps seulement ont en effet été remis aux autorités israéliennes, dont le service de médecine légale a confirmé mardi qu’on était bien en présence des restes de 4 captifs israéliens.
Israël fait cependant preuve d’une rare impudence quand il utilise un tel prétexte pour continuer d’affamer le peuple palestinien de Gaza.
D’abord, parce qu’Israël n’a pas restitué les restes de plusieurs centaines de Gazaouis, civils ou combattants, qu’il conserve depuis octobre 2023.
Ensuite, parce que la non restitution des corps des Palestiniens est une politique constante, et ouvertement assumée depuis des décennies par Israël. Un nombre considérable de Palestiniens tués par le régime d’occupation ne sont jamais rendus aux familles, que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie occupée. Les corps sont identifiés (par l’autorité israélienne) avec des numéros, et reposent dans ce qui connu de part et d’autre comme étant « Le cimetière des nombres » !
Il faut savoir aussi que le Hamas, tout en assurant faire le maximum pour respecter son engagement, a prévenu que la tâche s’annonçait extrêmement difficile. On comprend mieux cela avec le témoignage d’un otage libéré vivant lundi : « Dans les tunnels où j’étais, nous avons à plusieurs reprises été secoués par les bombardements de notre aviation. Je me suis retrouvé à moitié enseveli, avalant la poussière pendant des heures et des jours ».
Il est ainsi parfaitement possible qu’avec les maigres moyens techniques dont disposent les autorités palestiniennes, dans un paysage d’apocalypse où il y a plus de 50 millions de tonnes de débris accumulés, et où Israël s’est acharné à détruire un maximum d’engins de travaux publics, la découverte de la totalité des 24 ou 25 dépouilles manquantes relève d’une mission impossible.
Les dirigeants israéliens en sont eux-mêmes convenus, et admettent que le délai théorique de 72 heures fixé dans l’accord n’est pas réaliste. « Cela peut prendre des semaines », indique un officiel au journal Haaretz. D’ailleurs, une équipe internationale impliquant Israël, les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et la Turquie a été constituée, pour aider à la localisation des morts manquants.
(AJOUT MARDI A 21H EN FRANCE : L’ARMÉE ISRAÉLIENNE A ANNONCÉ QUE LA CROIX-ROUGE ÉTAIT EN ROUTE POUR RÉCUPÉRER AUPRÈS DU HAMAS DES CERCUEILS CONTENANT LES RESTES DE 4 AUTRES CAPTIFS ISRAÉLIENS)
CAPJPO-EuroPalestine