Heba Muraisi, prisonnière de Palestine Action et en grève de la faim, affirme perdre la capacité de penser clairement et de parler. Dans un communiqué publié lundi par Prisoners for Palestine, Muraisi, qui entame son 57e jour de jeûne, explique qu’elle s’affaiblit « de jour en jour » et qu’elle ne peut plus se coucher sur le côté à cause de la douleur.

Transférée en octobre de la prison de Bronzefield à la prison de New Hall à Wakefield, à près de 160 kilomètres de sa famille, elle a été victime d’une tentative, selon ses soutiens, de l’isoler des autres grévistes de la faim. Elle n’a pas vu sa famille depuis plus de quatre mois. Muraisi est l’une des quatre prisonnières qui poursuivent leur grève de la faim ; deux autres ont dû y mettre fin après avoir été hospitalisées.
Des experts de l’ONU ont exprimé mardi leur vive préoccupation quant à la vie et aux droits fondamentaux des militants pro-palestiniens emprisonnés au Royaume-Uni, qui observent une grève de la faim illimitée depuis le 2 novembre. « La grève de la faim est souvent un dernier recours pour les personnes qui estiment avoir épuisé leurs droits de manifester et tout recours effectif », ont déclaré les experts.
Alors qu’ils entament leur deuxième mois de grève, l’état de santé des détenus pro-palestiniens se serait considérablement détérioré, les exposant à un risque critique de complications graves, notamment une défaillance d’organes, des lésions neurologiques irréversibles, des arythmies cardiaques et le décès.
« Le devoir de protection de l’État envers les grévistes de la faim est renforcé, et non diminué », ont affirmé les experts. « Les autorités doivent garantir un accès rapide aux soins d’urgence et hospitaliers lorsque cela est cliniquement indiqué, s’abstenir de toute action pouvant constituer une pression ou une mesure de représailles, et respecter la déontologie médicale.
Ils ont également exprimé leurs préoccupations concernant le traitement des grévistes de la faim, notamment les retards signalés dans l’accès aux soins médicaux, le recours excessif à la contention lors des hospitalisations, le refus de contact avec les familles et les avocats, et l’absence de surveillance médicale indépendante et constante, en particulier pour les détenus souffrant de graves problèmes de santé préexistants.
« Ces rapports soulèvent de sérieuses questions quant au respect du droit international des droits de l’homme et des normes internationales, notamment l’obligation de protéger la vie et de prévenir les traitements cruels, inhumains ou dégradants », ont déclaré les experts.
Ils avaient déjà fait part de leurs préoccupations au gouvernement britannique concernant l’application des cadres antiterroristes et de sécurité à des actes de protestation politique qui ne sont pas considérés comme terroristes au sens des normes internationales, et avaient mis en garde contre la criminalisation de comportements relevant de l’exercice protégé des droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression, ainsi que contre la répression de la dissidence politique légitime, y compris le plaidoyer en faveur de la Palestine.
Les experts ont également exprimé leur vive inquiétude quant à la définition excessive du terrorisme en droit britannique, à l’interdiction de Palestine Action par la loi antiterroriste de 2000, et aux arrestations massives et aux poursuites pénales qui s’en sont suivies, notamment pour des infractions liées au terrorisme, contre des personnes soupçonnées de soutenir Palestine Action.
CAPJPO-Europalestine


