Amb. Chas W. Freeman, Jr., ancien secrétaire adjoint américain à la Défense et ancien ambassadeur en Arabie Saoudite L’attaque du Hamas contre Israël était en partie une évasion (depuis Gaza, la plus grande prison du monde depuis la destruction du ghetto de Varsovie), mais plus encore, une révolte des désespérés par les désespérés pour les désespérés.

Parfois, la souffrance devient si insupportable que tout est permis. Le martyre est fatal mais donne du pouvoir politique. Et des rappels surprises opportuns de réalités stratégiques désagréables peuvent être utiles. Avec cette attaque surprise bien planifiée et exécutée contre Israël, le Hamas :
— apporte une réponse dramatique au cabinet extrémiste anti-arabe constitué par Netanyahu, aux invasions de colons de la mosquée al Aqsa et aux pogroms en cours en Cisjordanie, comme ne l’ont fait ni l’Occident ni les États arabes ;
— s’impose comme la voix légitime du nationalisme palestinien, tout en discréditant le Fatah, Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne, qui servent tous de « kapos » à l’occupation israélienne ; — gagne en crédibilité et mobilise le soutien des mondes arabe et musulman ainsi que de la diaspora palestinienne mondiale ; – illustre la faillite de la politique des États-Unis et d’autres gra
— parvient à se venger de la violence israélienne contre les civils palestiniens ;
– discrédite les accords d’Abraham, par lesquels Israël a cherché à éviter tout règlement de compte avec les Palestiniens, et, comme vous le suggérez, annule toute possibilité de normalisation (par opposition à un transactionnalisme fragmentaire) entre l’Arabie Saoudite et Israël ;
– s’attire les bonnes grâces de l’Iran et d’autres forces anti-israéliennes en Asie occidentale, comme le Hezbollah (avec lequel il n’a rien de commun si ce n’est un ennemi israélien commun) ;
— souligne l’imprudence des gouvernements égyptien, jordanien et d’autres collaborateurs de facto de l’occupation israélienne, qui se reflétera dans la pression populaire exercée sur eux ; et
– gagne des otages qui serviront de monnaie d’échange pour la future libération des prisonniers politiques palestiniens par Israël. Les dangers géopolitiques sont que la guerre pourrait s’étendre au Liban et à la Syrie, ainsi qu’au terrorisme à la manière des années 1960 contre les Juifs et autres partisans du sionisme à l’étranger, et que Netanyahu pourrait y voir la réponse politique à l’échec perçu du Mossad ou du Shin Bet à prédire l’arrivée du Hamas. attaque comme justification pour accuser et attaquer l’Iran, et que l’intention déclarée d’Israël et ses tentatives de reproduire la démolition alliée de Dresde à Gaza pourraient conduire à ce qu’il soit appelé à rendre des comptes au niveau international.

CAPJPO-EuroPalestine


