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« Ne dites pas à ma mère que je suis aveugle »

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Le prisonnier palestinien Muhammad Barash du camp de réfugiés d’Al-Am’ari dans la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, condamné à trois peines de prison à vie, est maintenant libre après 23 ans dans les prisons de l’occupation israélienne. Mais il a perdu la vue pendant sa détention.

Muhammad Barrash a passé 22 ans dans une prison israélienne, souffrant de cécité, de souffrances et de négligence médicale. 

 En 2002, un obus israélien « Energa » l’a frappé au cœur de Ramallah en Cisjordanie. L’explosion lui a arraché la jambe gauche, endommagé la droite et l’a rendu partiellement aveugle. 

En juin 2003, les forces israéliennes l’ont capturé. Il a été condamné à trois peines de prison à perpétuité et à 40 ans supplémentaires. La prison n’a fait qu’aggraver ses souffrances. 

Un an après sa détention, Barrash a complètement perdu la vue. Son œil droit, déjà blessé, s’est détérioré en raison de problèmes médicaux non traités. Mais il a caché ce secret à sa mère. « Ne dites pas à ma mère que je suis aveugle », a-t-il écrit dans une lettre depuis la prison en 2012.

« Elle me voit, mais je ne peux pas la voir. Je souris et je fais semblant quand elle me montre des photos de mes frères et amis. Elle ne sait pas que l’obscurité a envahi mon corps. » 

Pendant des années, les autorités pénitentiaires israéliennes lui ont refusé des soins médicaux. Il a attendu sans fin une greffe de cornée. L’opération n’a jamais eu lieu. 

Son corps portait les cicatrices de la guerre : des éclats d’obus incrustés dans sa chair, sa jambe droite se détériorait. En 2021, il a découvert que les autorités pénitentiaires israéliennes lui avaient administré des médicaments contre le cholestérol périmés, ce qui a aggravé son état. 

Pendant ce temps, sa mère attendait. Elle s’est battue pour lui rendre visite. Elle rêvait de sa liberté. Et samedi, ses prières ont été exaucées. Barrash est sorti de prison, marqué à jamais par des années de négligence et de tourments. Pour beaucoup, son histoire symbolise les conditions brutales auxquelles sont confrontés les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.

Malgré la cécité, les blessures et la souffrance, Barrash a survécu. Il est libre. Mais les cicatrices demeurent. 

On ne devrait plus dire « prison israélienne » mais « centre de torture israélien

 Des rapports récents mettent en évidence une escalade inquiétante de la gravité des actes de torture et des mauvais traitements. Selon la Société des prisonniers palestiniens (PPS), les détenus libérés dans le cadre du récent échange de prisonniers présentaient des signes de torture et de famine « sans précédent ». 

Les prisonniers libérés portaient des combinaisons de prison grises tachées, portant des traces physiques de mauvais traitements prolongés. Des témoignages ont révélé que beaucoup d’entre eux avaient subi de violents passages à tabac entraînant des côtes cassées, une négligence médicale systématique et une famine délibérée. Certains souffraient d’affections cutanées non traitées comme la gale, aggravées par l’environnement pénitentiaire difficile. 

Le conseiller juridique Wehbe Badarneh a révélé que 34 travailleurs sont morts dans des circonstances mystérieuses ou d’une crise cardiaque présumée pendant leur détention. Les témoignages de survivants ont détaillé des abus horribles, notamment des coups, des déshabillages et rasages forcés des crânes, obligation de ramper, refus de donner à boire, et diverses autres méthodes de torture. Ces témoignages suggèrent que certains travailleurs ont été torturés à mort, ce qui a suscité des appels à une action judiciaire internationale contre Israël. Mais les cas de torture et de décès en détention n’ont fait l’objet d’aucune enquête.

Amnesty International a également constaté une forte augmentation du recours à la détention administrative par les autorités israéliennes, qui a conduit à des arrestations arbitraires de Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée. 

Quels sont les journalistes qui ont interrogé Netanyahou ou Trump sur ce sujet de la torture systématique et des traitements dégradants, devenus systématiques dans les prisons de l’occupant ?

CAPJPO-Europalestine

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