Présent au Festival de Cannes pour l’avant-première d’un nouveau documentaire qui lui est consacré, Julian Assange a saisi l’occasion pour adresser un message d’une urgence extrême : Israël doit être stoppé dans son action génocidaire à Gaza.

« La libération du fondateur de WikiLeaks il y a bientôt un an n’a pas fait cesser la campagne de dénigrement à son encontre. En France, celle-ci irradie notamment depuis l’AFP. L’agence de presse fait l’objet d’une demande de saisine du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) pour sa dépêche consacrée à la venue du journaliste australien sur la Croisette« , annonce le Comité de Soutien à Julien Assange.
Dans une dépêche notamment reprise par Franceinfo et Europe 1, l’agence de presse écrit :
« Jarecki ne s’attarde pas sur les zones d’ombre de son protagoniste, notamment lorsqu’il a mis des vies en danger en publiant des câbles diplomatiques américains non caviardés, avec les noms d’informateurs, y compris des militants des droits humains.Le réalisateur rejette également tout lien entre Wikileaks et les services secrets russes au sujet de la fuite des e-mails du parti démocrate juste avant la présidentielle américaine de 2016, qui a débouché sur la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump.Le procureur spécial Robert Mueller, qui a enquêté sur l’ingérence russe dans cette élection, a découvert des preuves indiquant que les renseignements militaires russes avaient piraté le Parti démocrate pour ensuite transférer les informations à Wikileaks. »
Ces trois phrases contiennent quatre affirmations fausses ou sans preuve à propos de WikiLeaks :
- les publications ont mis des vies en danger ;
- l’organisation est à l’origine de la dissémination des câbles diplomatiques non caviardés ;
- elle a eu des liens avec les services secrets russes ;
- elle a reçu les courriels concernant Hillary Clinton et le DNC de hackers russes.
Ces assertions qui sont au cœur de la campagne de dénigrement contre le journaliste australien sont réfutées, sources à l’appui, dans l’article du Monde diplomatique « Les médias contre Julian Assange » (août 2024). Nous avons demandé à l’AFP de s’expliquer sur ces calomnies et d’envisager des errata.
Le 26 mai, Laurent Dauré a fait une demande de saisine du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) à propos de la dépêche sur Assange à Cannes. Nous vous tiendrons informés des suites de cette démarche.
Un documentaire sur l’affaire Assange a été présenté dans la sélection officielle du Festival de Cannes. Réalisé par le cinéaste états-unien Eugene Jarecki, The Six Billion Dollar Man (L’Homme qui valait six milliards) a été projeté en séance spéciale le 21 mai, en présence de Julian et Stella Assange. Le couple a tenu à utiliser le moment de visibilité pour alerter sur le génocide à Gaza.

La veille, lors du « photocall » (séance photo) avec l’équipe du film, le fondateur de WikiLeaks portait un t-shirt sur lequel était inscrit le nom de 4986 enfants de cinq ans et moins tués à Gaza par Israël depuis le 7 octobre 2023. Au dos du t-shirt, figurait un appel urgent : « STOP ISRAEL ».
Et pour la montée des marches, Stella Assange arborait une photo de leur amie la styliste Vivienne Westwood (décédée en 2022) portant un écriteau « STOP KILLING ». Deux messages, une seule demande : mettez fin à la violence immédiatement. Une tribune allant dans le même sens, à l’initiative du collectif Artists for Palestine, avait été publiée lors de l’ouverture du festival, elle compte aujourd’hui plus de 900 signatures de personnes issues du monde du cinéma.
Voir l’article intégral sur : https://comiteassange.fr/assange-a-cannes-gaza-le-cinema-et-lafp/
CAPJPO-Europalestine