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VANDALISME DE L’ARMEE ISRAELIENNE A BETHLEHEM : TEMOIGNAGE

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Voici, communiqué par l’association britannique Palestine Solidarity Campaign, un témoignage sur des actes de vandalisme « ordinaire » commis par des soldats israéliens, mardi dans le camp de réfugiés d’Aïda (Bethelehem)


Message d¹Abdel Fatah Abu Srour
Directeur du Centre culturel et théâtral d¹Al Rowwad,
Camp Aida, Bethlehem
Mardi 28 mai 2002

« Le Centre Al Rowwad a été vandalisé aujourd¹hui à environ 14 heures 15.
L¹armée d¹occupation d’Israel est entrée au camp d¹Aida, a pénétré et fouillé de nombreuses maisons et est arrivée au Centre Al Rowwad.
Il y avait deux jeunes hommes à l¹intérieur, un étudiant à la recherche d¹un
endroit tranquille où réviser ses examens et le gardien du centre, Maazen,
employé temporairement par le programme d¹urgence de l¹UNRWA. Les soldats
ont demandé aux jeunes hommes leurs cartes d¹identité, ont gardé les cartes
et leur ont demandé d¹attendre à l’extérieur.

« Les respectables soldats de la respectable armée du respectable Etat
d’Israël ont alors commencé une opération de vandalisme le plus total. Ils ont
vidé tous les tiroirs et étagères, ont jeté par terre tous les dossiers et
tous les livres, ont cassé en menus morceaux les caméras JVC que nous
utilisons pour les animations (des caméras louées), et les caméras dont les
enfants se servent pour prendre des photos. Ils ont vidé les tubes de
peinture à l’huile, acrylique et gouache sur les écrans et les claviers des
ordinateurs et partout dans le centre, y compris sur les verres, les tasses
et les petites cuillers. Je ne sais pas ce qu¹ils ont fait d¹autre. C’est
ma mère qui m’a informé de ce qui s¹est passé. Elle a essayé de parler aux
soldats, de leur expliquer que c’est un centre pour les enfants mais elle a
été repoussée dans sa maison et les soldats lui ont demandé de rester à
l’intérieur.

« L’armée a arrêté Maazen et l¹a emmené je ne sais pas où.

« Je suis profondément peiné et en colère. Ce centre est une partie de
moi-même.

« Nous avons payé de notre poche presque tout ce qu¹il y a dans le centre..
Quelques amis nous ont aidés à acheter les meubles et des livres, certains
autres nous ont prêté du matériel. Comment sommes-nous supposés rééquiper,
reconstruire et rendre le matériel prêté? Comment sommes-nous supposés
continuer notre travail comme si rien ne s¹était passé? Recommencer à zéro
une fois de plus, comme après chaque réoccupation israélienne? Ce n¹est
plus la Terre Promise, c¹est la Terre Permise. A chaque fois que cette
armée de terreur, ce gouvernement de mercenaires barbares réinfeste notre
pays, il faudrait que nous nous mettions à genoux pour accueillir les
nouveaux dieux du siècle.

« Personne ne proteste plus contre leur entrée et leur vandalisme dans nos
maisons. Personne ne crie contre ce qui se passe. Ces ghettos encerclés de
barbelés et de checkpoints, ces checkpoints comme des grilles de prison où
les Palestiniens doivent avoir un permis du sage gouvernement israélien pour
passer d¹une ville à l¹autre. Ces checkpoints qui peuvent
fermer selon l¹humeur des soldats de garde. Ces humiliations et ces
meurtres qui empêchent les gens d¹aller à leur travail, à l’école, à
l¹hôpital ou simplement de rendre visite à leur famille.

« Combien de femmes, d¹enfants, de malades devront-ils mourir à ces
checkpoints avant que les Israéliens ne réalisent que c’est un
crime et avant que le monde entier ne réalise sa complicité envers ces
crimes? Combien en faudra-t-il avant que le monde ne réalise que les
bombes-suicides sont le symptôme de cette injustice et que votre silence et
votre complicité avec le gouvernement de terreur en Israel vont les faire
proliférer? Que faudra-t-il pour que vous réalisiez ce que vous êtes
en train de faire aux peuples du monde? Que faudra-t-il pour vous réveiller
et vous faire réaliser que le silence n¹aide personne? Pas les Palestiniens
en tout cas, mais pas non plus les Israéliens ni non plus vos propres
peuples.

« Un centre culturel et de formation théâtrale pour enfants a été
complètement vandalisé. Par pur sadisme. Ce n¹était pas la première fois.
Ce ne sera pas la dernière, j¹en ai peur. Et vous, qu¹allez-vous faire? »

Message dicté au téléphone et transcrit par Claire Théret, de l’association Palestine Solidarity Campaign à Newcastle ( Royaume-Uni). Elle précise qu’Abdel Fattah est actuellement soumis à un couvre-feu complet, et n’a pas d’accès à internet.

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