Samer Arbeed est dans un état critique, après avoir été « interrogé » par les services de renseignements secrets israéliens, le Shin Bet, qui l’ont kidnappé à son travail le 25 septembre dernier.
Il a été roué de coups avec des fusils, devant sa femme et d’autres témoins, indique Amnesty International.
Puis il a été transféré au célèbre centre d’interrogatoire de la Moskobiyeh à Jérusalem, connu pour la pratique systématique de la torture.
Là il a été à nouveau brutalisé, et on lui a refusé l’assistance d’un avocat.
Le lendemain, Samer Arbeed, 44 ans, comparaissait devant le tribunal militaire d’Ofer, toujous sans avocats mais avec des hématomes bien visibles.
Il a déclaré au juge de l’armée israélienne, qu’il ne pouvait plus rien manger et qu’il vomissait en permanence.
Son avocat d’Addameer a été informé le 28 septembre de son transfert à l’hôpital Hadassah de Jérusalem, où il a été admis avec des côtes cassées, une défaillance rénale, et placé sous respirateur artificiel.
Pour rappel, la torture est légale dans cette grande démocratie qu’est Israël, où la loi autorise les « pressions physiques modérées » , en cas de « risque pour la sécurité »….
Autant dire que des centaines de Palestiniens sont régulièrement torturés en toute impunité, souligne Amnesty International.
De 2001 à 2016, environ un millier de plaintes ont été déposées pour des cas de torture par le Shin Bet durant des interrogatoires. Pas une seule n’a donné lieu à l’ouverture d’une enquête.
Samer est accusé d’être impliqué dans le meurtre de Rina Schnerb, tuée lors d’une explosion à proximité de la colonie de Dolev en Cisjordanie occupée.
L’occupant a arrêté, détenu et torturé trois autres Palestiniens sous cette même accusation, et a arrêté des membres de leurs familles pour faire pression sur eux, ce qui semble prouver qu’ils n’ont aucun élément de preuve contre ces hommes, souligne Amnesty.
A tel point que le juge militaire d’Ofer a ordonné la libération sous caution de Samer, une première fois le 29 août dernier, après une première arrestation.
Au lieu de faire appel de cette décision, l’occupant a décrété la détention « administrative » de Samer sans aucune inculpation. Puis le tribunal militaire a demandé sa relaxe sans conditions.
C’est ainsi qu’il a finalement été enlevé et torturé par le Shin Bet.
Le ministre israélien de la justice, Amir Ohana, est lui même un ancien responsable du Shin Bet…
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : Electronic Intifada
CAPJPO-EuroPalestine