10 mars – (reprise sur le net, cette tribune libre signée Viktor Dedaj, « historien du futur »).
Vous l’avez tous entendu et lu : les Etats-Unis se préparent à entrer en guerre contre l’Irak.
Il y eut même quelques millions de personnes à travers le monde qui ont cru bon de manifester « contre la guerre ». Ils ont eu tort. Pourquoi ? Parce que je suis en mesure de vous annoncer qu’il n’y aura pas de guerre. Vous avez l’air surpris. Vous avez tort.
Je ne peux parler en votre nom, mais en ce qui me concerne, le mot « guerre » a un sens plus ou moins précis. Et la méchante raclée qui se prépare contre ce peuple affamé, qui connaît comme principale arme de destruction massive le blocus occidental qui lui a été imposé depuis 10 ans, peut être qualifié d’un tas de choses, mais pas de « guerre ».
Comme un tueur à gages qui « n’assassine » pas mais « exécute un contrat », le simple fait d’employer le terme « guerre » revient en quelque sorte à accorder une certaine « dignité » à cette action de bassesse qui se prépare. Lorsqu’un nazi vous parle de « solution », remettez les pendule à l’heures et traduisez « génocide », ne serait-ce que par respect pour les victimes, passées et futures.
Quant à mon fameux « sentiment d’insécurité », il vient de monter d’un cran, mais pas là où pense notre ministre de l’Intérieur, Sarkozy.
Sarkozy, au secours, y’a un américain dans mon jardin et il en veut à ma lampe à pétrole.
En d’autres temps, sous d’autres cieux, dans un monde parallèle peut-être, j’espère que les reportages diffusés sur les GI états-uniens « impatients » d’en découdre seront diffusés en boucle pour les générations futures. Sont-ils prêts à intervenir ? demande un journaliste consciencieux. « J’obéirai aux ordres » répond rituellement le bronzé, pressé de monter dans le train de l’histoire. Autant de pièces à conviction. Gardons les cassettes, car il faudra retrouver les noms de chacun d’entre eux. Et lorsqu’ils diront tout penauds « je ne faisais qu’obéir aux ordres », on leur rappellera ce qu’il advint de certains de leurs prédécesseurs. Cette fois-ci, il faudra faire un meilleur travail. Autant commencer de suite.
Comme pour tout crime contre l’humanité, le temps ne fera rien à l’affaire, et c’est tant mieux. Serais-je encore de ce monde lorsque le jugement sera rendu ? J’espère que oui, mais dans le cas contraire, la cassette se trouve dans le placard du salon. Servez-vous camarades, je serais heureux qu’elle serve un jour à autre chose qu’à m’arracher des larmes de rage.
Sans oublier les dirigeants Espagnols, Italiens, et quelques autres, qui pensent s’en tirer à bon compte. La complicité dans un crime doit aussi être puni, n’est-ce pas ? Préparons-nous dés à présent à porter témoignage. J’ai déjà quelques noms, vous aussi sûrement. C’est un bon début.
« Prochain arrêt : Bagdad » annonce le contrôleur du train, un certain George Bush, pendant que les GI nous font de joyeux signes par les fenêtres, heureux d’être enfin entrés – comment disent-ils ? – « en action ». A nous de faire en sorte que le terminus pour cette bande de salopards soit Nuremberg – là où tout le monde descend.
Viktor Dedaj
Historien du Futur