4 avril – Le journal Libération rend compte, dans son édition du 4 avril, de propos carrément antisémites attribués à l’un des dirigeants du Conseil Représentatif des Institutions Juives (CRIF) à Lyon.
Pour Alain Jakubowicz, patron local du CRIF, « Il n’y a pas un juif, par atavisme, qui ne se sente solidaire d’Israël ».
Selon Libération, les mots prononcés publiquement par Jakubowicz ne relèvent pas du lapsus, puisqu’au contraire, le dirigeant du CRIF aurait « martelé » son propos.
Jakubowicz est un raciste, car pour lui, ce n’est pas la raison qui commande les sentiments de chacun des Juifs de par le monde, mais un patrimoine génétique, qu’il a au préalable décrété commun.
Le corollaire ne vaut pas mieux : il signifie qu’un juif qui ne se sent pas plus « solidaire d’Israël » que d’un autre peuple ou une autre nation du monde, ne peut pas être un juif. Sinon, « l’atavisme », à savoir des caractéristiques d’un être ou organisme vivant transmises par voie héréditaire, opérerait dans le sens souhaité par notre néo-sorcier.
Alain Jakubowicz a parlé ainsi, à l’occasion d’une rencontre entre le CRIF et le Collectif Palestine 69 (département du Rhône), indique Libération.
Le Collectif Palestine tenait à demander des comptes au CRIF après une initiative elle-même dangereuse pour le développement de l’antisémitisme.
En l’occurrence, l’organisation, à l’intérieur même de la Grande Synagogue de Lyon, le 25 mars, d’un gala de collecte de fonds au profit des soldats israéliens !
« Qu’aurait-on dit si la Grande Mosquée de Lyon avait accueilli une soirée de soutien à une armée d’un pays arabe ? », ont demandé les militants du Collectif Palestine 69.
Ces derniers ont à juste titre fait observer qu’une telle initiative renforce les confusions, en accréditant l’idée que la communauté juive de France, parce que juive, « serait unie derrière le gouvernement Sharon ».
L’ironie de cette affaire, c’est qu’Alain Jakubowicz se pique, de temps à autre, d’apparaître comme l’aile « éclairée » du CRIF. Il a par exemple récemment critiqué la tirade de son compère Roger Cukierman sur l’alliance « rouges-verts-bruns », la trouvant excessive. Mais ce même Jakubowicz a aussi osé poursuivre des militants de Chamberry qui avaient collé des affiches « Sharon Assassin », et cherché à les faire condamner pour antisémitisme. Sans succès : il s’est fait débouter, l’an dernier.