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CONFERENCE INTERNATIONALE CONTRE L’OCCUPATION DE LA PALESTINE

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12 janvier (envoyé spécial CAPJPO) – Plus de 200 Israéliens, Palestiniens, américains et européens, pour beaucoup des universitaires, se sont réunis les 4 et 5 janvier derniers à Jérusalem Est pour créer un réseau international de lutte contre l’occupation de la Palestine, à l’initiative de la FFOPP (Faculty For Israeli-Palestinian Peace et MIFTAH (Palestinian Initiative for the Promotion of Global Dialogue and Democracy).


Pendant deux jours, outre un bilan de la situation au Proche-Orient et des discussions sur les perspectives à court, moyen et long termes, les participants ont tissé des liens précieux pour parvenir à coordonner leurs actions.

Hanan Ashrawi, ex-ministre de l’éducation supérieure dans le gouvernement palestinien a introduit les débats en montrant comment Sharon, avec son discours sur « le danger démographique constitué par les Palestiniens pour la survie d’Israël », était en train de réussir à détruire 30 ans de travail du côté palestinien pour légitimer la reconnaissance de l’Etat d’Israel. Elle a souligné également, qu’en détruisant tout le processus de développement éducatif, sanitaire et démocratique de la Palestine, privée notamment de possibilité d’organiser des élections, le gouvernement israélien portait la responsabilité de l’apparition, dans les territoires occupés, de milices, de clans, de factions militaires, de réactions tribales.
« Cela va prendre des années pour revenir à la normale, à une vision gouvernementale. Nous vivons une régression très grave où chacun est amené à se définir par rapport aux exploits militaires accomplis, puisque Sharon a choisi d’imposer ses vues par la force, et où l’islamisme ne peut que se développer ».

Hanan Ashrawi a par ailleurs dénoncé le comportement des gouvernements arabes « qui se rangent du côté de Bush avec l’illusion que cela les protégera, et qui prennent leur population en otage, ainsi que l’argent du peuple pour le déposer dans les banques américaines ».

« Le processus de paix est mort ; il n’y a plus de processus de paix », a pour sa part souligné Mustapha Barghouti.
« Le gouvernement israélien n’a pas accepté la feuille de route, nous sommes dans un état de guerre coloniale unilatérale, et quand les Palestiniens répondent, on appelle cela du terrorisme. Mais qu’est-ce que détruire le potentiel d’un Etat indépendant, la cohérence d’une société en tant que société ? Sharon a décidé d’annexer 58 % de la Cisjordanie et en transformant ce qui en reste en bantoustans et en ghettos, avec des murs et des grilles que l’on ferme à 17 H 30 pour les rouvrir le lendemain matin, sauf quand elles restent fermées pendant 48 H. Ce qui nous arrive est pire qu’en 1948 ».
« Avec l’annexion croissante de terres et la judaisation par le biais de nouvelles colonies, on veut exterminer un peuple. »Et tout cela, a insisté ce dirigeant palestinien également responsable de la principale association médicale palestinienne, dans une situation de blackout quasiment total. « Les médias ne se dérangent même plus ; ils restent à Jérusalem pendant que des civils se font tuer où que l’on manifeste contre la construction de ce mur. »

« Nous avons un besoin urgent, a-t-il conclu, de créer un rapport de forces plus favorable en favorisant une résistance non violente et massive de la population palestinienne, associée à une mobilisation de l’opinion publique internationale et à celle des refuzniks israéliens. Il faut que le prix de l’occupation devienne trop élevé pour les Israéliens .Tout le reste n’est que diversion. Les Palestiniens ne veulent plus entendre parler de processus de paix : c’est la paix qu’ils veulent. Et la paix ne peut s’établir entre un occupant et un occupé, en situation d’apartheid. On ne peut obtenir la paix sans un rapport d’égalité entre les deux parties. Ce n’est plus à nous de construire un mouvement pour la paix. Nous l’avons déjà fait. C’est aux Israéliens de comprendre qu’ils n’obtiendront pas la sécurité par la force. Pour nous, il est clair désormais que le fait de faire davantage de concessions ne nous rapprochera pas de la paix, mais ne fera qu’aiguiser davantage l’appétit des Israéliens les plus extrémistes. Nous voulons un Etat souverain et l’accord de Genève n’accorde pas la souveraineté à un Etat Palestinien, sans aucun contrôle sur ses frontières».

Quant à la question des Deux Etats ou d’un Etat bi-national, qui fut longuement débattue avec des partisans de chacune des deux solutions, parmi les intervenants Israéliens comme Palestiniens, elle semble de plus abstraite, étant donné la situation sur le terrain.

Comme résume Mustapha Barghouti, « il vrai que l’Etat palestinien indépendant peut paraître de plus en plus compromis sur ce qui reste de la Palestine, et que nous ne le verrons peut-être jamais à ce rythme, mais un Etat bi-national démocratique sous la houlette israélienne n’est pas plus réaliste. Et puis, il y a fort à parier que si nous disons aujourd’hui que nous renonçons à notre revendication d’un Etat Palestinien, Sharon en fera des gorges chaudes, et prétendra que c’est bien la preuve que nous n’avons jamais poursuivi cet objectif ».

« C’est tout à fait exact, considère Shulamit Aloni, ancienne député israélienne du Meretz. La majorité des Israéliens ne savent pas et ne veulent pas savoir ce que nous faisons aux Palestiniens, alors qu’on leur apprend à retenir chaque détail lorsqu’un Israélien est tué. »

« Et les universitaires ne sont pas mieux que les autres, à part quelques exceptions », a fait valoir Anat Bilatzki, présidente de B’Tselem, en donnant l’exemple des 6 jeunes refuzniks condamnné à être emprisonnés sur avis de deux universitaires, les Prs Avi Sari et Ron Schapira, qui ont été consultés par les militaires sur leur droit à être reconnus en tant qu’objecteurs de conscience et qui ont émis le commentaire suivant : «Dans le cas de ces jeunes gens, on est davantage dans le domaine de la politique que de la conscience ».

L’holocauste est instrumentalisé en permanence pour faire taire toute critique. Nous ne sommes plus une démocratie ».

« Il faut toujours que nous nous placions en situation de victimes quoi qu’il arrive. On rase leurs maisons et nous sommes les victimes ; on déporte les gens et nous sommes les victimes ; on transforme chaque village palestinien en camp de détention et nous sommes les victimes. Nous avons des armes de destruction massive, les amis les plus puissants du monde, mais nous sommes les victimes».

Golda Meir avait déjà prononcé ces paroles incroyables : « Je ne peux pas pardonner aux Arabes de nous avoir obligés à les tuer ».
Les Israéliens n’ont guère évolué depuis, selon Shulamit Aloni, qui a appelé les Israéliens, les Palestiniens et les internationaux à mener ensemble des actions spectaculaires « à la Gandhi » contre le Mur.

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