6 mai – Pour l’administration française, l’armée israélienne ne mène pas la sale guerre que l’on sait au peuple palestinien, mais conduit simplement, dans les territoires occupés, « une mission de sécurité et de maintien de l’ordre ».
Telle est en tout cas la réponse stupéfiante qu’un organisme public, le « Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions » vient de faire au reporter-photographe Jacques-Marie Bourget, de Paris-Match, grièvement blessé par des tirs de l’armée israélienne à Ramallah.
« Cela se passait le 21 octobre 2000 à Ramallah dans un secteur et à un moment où tout était calme. J’ai manifestement été délibérément tiré par un sniper de l’armée israélienne », raconte Jacques-Marie Bourget, qui a été grièvement blessé aux membres.
Après son rapatriement et de multiples soins médicaux, Jacques-Marie Bourget, qui souffre de séquelles permanentes de l’attentat, s’adresse au Fonds pour obtenir réparation.
La réponse de l’organisme lui est parvenue récemment. S’appuyant sur un avis sollicité auprès du ministère des Affaires étrangères, elle rejette la demande, tout en reconnaissant que les faits « sont imputables à un militaire israélien ». Mais ce dernier, ajoute aussitôt la direction générale du Fonds, agissait « dans le cadre d’une mission de sécurité et de maintien de l’ordre ».
« Je n’avais pas d’illusions en m’adressant au Fonds de garantie des victimes du terrorisme. Mais voir la France donner ainsi, par écrit, son feu vert aux exactions de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés m’a quand même un peu remué », conclut Jacques-Marie Bourget.