La police de Seine-Saint-Denis a révélé samedi soir que l’individu qui avait poignardé la veille l’élève d’une école religieuse juive d’Epinay a blessé, dans les heures qui ont suivi, quatre autres personnes, les blessant elles aussi à coups de couteau.
Deux de ces quatre personnes, qui ont porté plainte, sont respectivement d’origine arabe et haïtienne, a ajouté la police. Elles ont l’une et l’autre déclaré que l’agresseur avait tenu des propos décousus, relatifs à leurs origines ethniques respectives. Le poignardeur, dont le délire couvre manifestement un large spectre, courait toujours samedi soir.
Vendredi soir, on ne disposait encore que de peu d’éléments sur l’agression dont a été victime le jeune Juif. Pourtant, s’affranchissant une nouvelle fois de la plus élémentaire prudence, les champions du chantage à l’antisémitisme, tels le CRIF et un certain Sammy Ghozlan, chef de son satellite intitulé au gré des circonstances « Service de protection de la communauté juive » ou « Bureau de vigilance contre l’antisémitisme », se sont jetés goulûment sur l’affaire. Ils ont même été jusqu’à mettre en cause … Euro-Palestine ! qui donnera les suites judiciaires requises à leurs calomnies.
Une fois de plus aussi, la quasi-totalité des dirigeants politiques, au gouvernement comme dans l’opposition, y est allée de ses rituelles incantations « contre l’antisémitisme », relayées sans l’ombre d’une interrogation par les médias.
L’Agence France Presse, une entreprise payée par le contribuable et devant assurer de ce fait une mission de service public de l’information, a consacré au moins 50 dépêches (articles, de longueur variable) à l’affaire d’Epinay, mais n’a pas jugé bon de publier une seule ligne, samedi après-midi, du communiqué d’Euro-Palestine protestant contre les calomnies dont nous sommes l’objet.
Voici par exemple ce qu’a publié sans sourciller le journal Le Monde :
« (…) A ses côtés, Sami Gozlan, président du bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, ne décolère pas contre « ces fous que l’on excite par des discours qui incitent à la haine, propalestiniens et anti-israéliens ».
Ces discours, accuse M. Gozlan, seraient notamment véhiculés par une liste aux élections européennes conduite par l’humoriste Dieudonné, dont les propos obtiendraient selon lui un certain crédit dans les communes environnantes de Stains, Pierrefitte ou Saint-Denis. « Ce matin encore, j’ai reçu des appels de gens effrayés par cette liste, poursuit M. Gozlan. On peut craindre encore ce type d’accident, malgré toutes les mesures prises par l’Etat et notre communauté (…) »
Que vont faire maintenant, ces éternels pompiers/pyromanes ?
Les plus retors des dirigeants politiques tenteront peut-être de se raccrocher aux branches, et rendront peut-être également visite aux autres victimes, comme ils ont été rendre visite au jeune Juif sur son lit d’hôpital, histoire de conserver une cohérence de façade à leur comportement. Plus sûrement, la majorité ne se fendra même pas d’un quelconque rectificatif
(Note de la rédaction, en ce lundi matin : finalement, nous avions surestimé la capacité de tous ces gens à corriger quelque peu le tir. Dimanche soir, alors qu’on savait que 4 autres personnes (d’origines algérienne, haïtienne, portugaise et guinéenne) avaient elles aussi été blessées à coups de couteau à Epinay, le Premier ministre Raffarin a effectué une visite sélective, uniquement à la victime de confession juive, la presse lui emboîtant le pas. Le quotidien Nice-Matin, dans son édition dominicale, s’est surpassé : en pages « Actualités », ses journalistes avaient trouvé le temps, samedi soir, de rendre compte de la multiplicité des agressions, et du caractère aléatoire de leurs victimes ; mais dans un éditorial publié le même jour par le même journal, le plumitif Georges-Marc Benhamou continuait de vomir sa bile. « Ce sont bien des gens comme Dieudonné qui ont armé -mentalement- l’homme au couteau qui, à Epinay, criait Allah akbar », osait-il écrire)
Dans l’opinion, il restera forcément, de ce scandale, l’impression désagréable, mais justifiée, que le seul racisme éligible à une condamnation vigoureuse est celui qui touche des Juifs, et que les autres victimes n’ont qu’à se trouver d’autres défenseurs.
