Le Canard Enchaîné a révélé mercredi que le gouvernement israélien d’Ariel Sharon, pourtant choyé par les autorités françaises –comme en témoigne le scandaleux contrat de coopération militaire signé cette semaine-, entendait interdire au ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier de rendre visite, à Ramallah (Cisjordanie occupée) au Président de l’Autorité Palestinienne Yasser Arafat.
Le récit des tractations, fait par l’hebdomadaire, illustre une nouvelle fois le culot et le sentiment –justifié à ce jour- d’impunité de Sharon, qui entend dicter aux représentants du gouvernement français où et quand ils peuvent voyager.
Le Canard enchaîné affirme que l’ambassadeur d’Israël en France, Nissim Zvili, a fait savoir au Quai d’Orsay que Michel Barnier ne serait pas reçu en Israël s’il entendait se rendre à Ramallah, en Cisjordanie, auprès d’Arafat.
L’hebdomadaire précise que le gouvernement israélien a refusé trois projets de tournée au Proche-Orient du ministre français. Dans le cadre du troisième projet, M. Barnier avait proposé, toujours selon Le Canard, de se rendre en Egypte, en Israël et en Jordanie, les 21 et 22 juin, puis, une semaine plus tard seulement, le 29 juin, à Ramallah.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hervé Ladsous, a répondu : « Nous annoncerons, avant la fin de la semaine, le détail d’un prochain déplacement du ministre au Proche-Orient. Il vous sera alors possible de juger par vous-même, au regard des allégations auxquelles vous vous référez ».
Le Canard enchaîné écrit que, selon une note du Quai d’Orsay, l’objectif d’Israël est d' »obtenir un recul » de la France, l’un des rares pays qui continue à dire le droit sur ce dossier, en paroles au moins, en rappelant que Yasser Arafat est bien le Président élu et légitime de l’Autorité Palestinienne.