C’est à une écrasante majorité que l’Assemblée Génarale des Nations-Unis vient de voter une résolution demandant à Israël de se conformer au jugement de la Cour Internationale de Justice de La Haye et de démolir le Mur actuellement en construction en Cisjordanie.
Israël n’a pas l’intention d’obtempérer. C’est maintenant à nos gouvernements de l’y contraindre.
Cent cinquante représentants ont voté en faveur de la résolution, 6 votant contre dont les Etats-Unis, 10 se sont abstenus. La Ligue arabe et l’Union européenne ont adopté le texte modifié à l’issue de longues négociations, rapporte ce mercredi l’Agence de presse AP.
« Le vote de l’assemblée générale comme l’avis de la Cour
internationale de justice, rendu le 9 juillet, ne sont pas
légalement contraignants mais ont une portée symbolique et morale.
L’Assemblée générale demande, conformément à l’avis de la CIJ, que le mur soit détruit et que des réparations soient payées aux Palestiniens qui ont subi des dommages du fait de sa construction.
L’observateur palestinien aux Nations unies Nasser Al-Kidwa a accordé une valeur historique à la résolution et a salué « les magnifiques résultats qui ont été obtenus aujourd’hui en faveur de la loi internationale et de la paix et de la réconciliation au Proche-Orient ».
« Le temps est maintenant (…) à la mise en oeuvre (de la
résolution) et dans une phase ultérieure à des mesures
additionnelles », a-t-il affirmé. Nasser Al-Kidwa avait affirmé la semaine dernière qu’il n’était pas trop tôt pour commencer à penser à d’éventuelles sanctions visant à mettre fin aux colonies israéliennes en raison de la « réponse négative » d’Israël à l’avis de la CIJ.
Le gouvernement israélien a affirmé que la CIJ n’avait pas autorité pour traiter des rapports entre Israël et les Palestiniens et a ordonné que la construction de la « barrière » se poursuive.
La Cour suprême israélienne a toutefois demandé à l’armée de modifier le tracé de la barrière sur une portion de 32km longeant Jérusalem, affirmant qu’elle causait trop de préjudices aux populations palestiniennes locales.
L’ambassadeur israélien auprès des Nations unies Dan Gillerman a qualifié la résolution de « partiale et totalement contre-productive », affirmant que le mur était une mesure destinée à sauver des vies et à empêcher les attentats terroristes palestiniens.
Le représentant des Etats-Unis James Cunningham a estimé que la résolution était « inéquilibrée » et qu’elle « détourn(ait) l’attention » d’un règlement politique du conflit israélo-palestinien.
Les Palestiniens affirment que la construction du mur, qui s’enfonce profondément en territoire palestinien à certains endroits, revient à une annexion de fait de portions de territoires.
Outre Israël et les Etats-Unis, l’Australie, la République des îles Marshall, les Etats fédérés de Micronésie et la République de Belau ont voté contre la résolution. Le Cameroun, le Canada, le Salvador, la République de Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, le royaume de Tonga, l’Ouganda, l’Uruguay et Vanuatu se sont abstenus. AP