La « Société des Journalistes » de Radio France Internationale (RFI) est sortie de sa torpeur vendredi, pour s’en prendre au journaliste de la même radio, Alain Ménargues, Directeur de l’Information de RFI, après que ce dernier eut rappelé publiquement qu’Israël est un Etat raciste.
L’offensive de la Société des Journalistes de RFI contre Alain Ménargues ne mériterait pas d’être relevée, car il s’agit d’une instance croupion, dépourvue de toute légitimité et de toute activité dans la vie réelle de l’entreprise, si elle n’avait bénéficié d’un relais conséquent, l’Agence France Presse publiant son communiqué.
Qu’a donc dit Alain Ménargues, présentement directeur de l’Information de RFI, après avoir été longtemps correspondant de Radio-France à Beyrouth, notamment lors de l’occupation israélienne du Liban ?
Invité d’un débat sur la chaîne LCI, à l’occasion de la prochaine sortie d’un de ses livres, « Le Mur de Sharon », Alain Ménargues a répondu textuellement à l’un des participants : « vous dites qu’Israël est un Etat démocratique, permettez-moi de dire très rapidement, c’est aussi un Etat raciste. Si vous prenez les lois fondamentales, (sont) citoyens israéliens ceux qui ont la nationalité, mais la nationalité est divisée en termes de religion. La loi du retour, elle ne concerne que les Juifs. Qu’est-ce que c’est que la base du sionisme? C’est de faire un Etat pour les Juifs ».
Un propos dit « très rapidement », comme Alain Ménargues le souligne lui-même, mais néanmoins totalement exact et véridique. Le fait pour Israël d’être un Etat « démocratique », en ce qu’il accorde l’exercice de plusieurs libertés de base à ses citoyens (Juifs de préférence, le statut des Israéliens non-Juifs étant sensiblement différent), ne l’empêche pas d’être un Etat raciste, accordant des droits et privilèges à des individus, au seul motif qu’ils sont classables Juifs, par les institutions israéliennes.
Le communiqué de la Société des Journalistes est hypocrite et ampoulé. « Couvrir l’actualité au Proche-Orient n’est pas facile. Ces propos à l’emporte-pièce ne sont d’aucune aide pour comprendre cette région et ils nuisent à la crédibilité de RFI », écrivent ses auteurs, nommés Lucas Manget, Thierry Parisot, et Franck Weyl-Rabaud. On attendra longtemps un communiqué des mêmes sur les sionistes qui sévissent à longueur de temps sur les ondes de Radio-France, sans la moindre retenue, de Ralph Pinto à Alain Fienkielkraut, et auxquels ils ne demandent jamais la moindre obligation de réserve.
Les « Sociétés de Journalistes » sont des organismes hybrides, guidés par l’idée présomptueuse que les journalistes sont des travailleurs trop « chic » pour confier la défense de leurs intérêts aux syndicats traditionnels. Leurs animateurs sont généralement des journalistes en mal de carrière, ce qui est le cas pour ceux de la SDJ de Radio France Internationale.