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LA PREMIERE OCCASION EST LA BONNE : SHARON JOUE LA SEULE MUSIQUE QU’IL CONNAISSE

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Comme on pouvait s’y attendre, Ariel Sharon a saisi la première occasion non seulement pour « couper les ponts » avec Mahmoud Abbas, mais aussi pour redoubler de violence dans les territoires occupés. Se saisissant de l’occasion présentée par l’attentat suicide à Karni et l’attaque à la roquette contre Sderot, il a donné carte blanche à sa soldatesque pour massacrer et humilier de plus belle.


Jacques Chirac vient d’envoyer un message à Mahmoud Abbas lui demandant de venir le voir à Paris le plus vite possible. Pour quoi faire ? Lui demander des efforts supplémentaires ? Que peut-il faire de plus ? Pourquoi les Palestiniens devraient-ils renoncer à la violence, alors que le gouvernement israélien non seulement ne renonce pas à la sienne mais annonce publiquement de nouveaux projets d’annexion de terres palestiniennes, poursuit la colonisation et la construction du Mur ?
Sharon ne cesse de se vanter de la baisse des attentats suicide grâce à « la manière forte » de son armée, grâce au Mur qui empiète sans vergogne sur les territoires occupés. Il prend systématiquement l’initiative de rompre les trêves acceptées par le Hamas et le Djihad islamique, et il voudrait que sa brutalité et son arrogance soient payantes en terme de sécurité…pour les seuls Israéliens.
Jacques Chirac a raison de se préoccuper de cette situation, mais c’est d’abord à Sahron qu’il doit s’adresser pour exiger qu’il cesse ses provocations et pour prendre des sanctions si ce n’est pas le cas.

Même Yossi Beilin, l’un des promoteurs des accords de Genève s’en prend à Sharon en lui reprochant de tout faire pour qu’il n’y ait aucune perspective de paix. Ce n’est pas peu dire.
Dans le Washington Post du 14 janvier, il écrit : « La vraie question n’est pas de savoir si Mahmoud Abbas est sincèrement prêt à faire la paix et s’il commencera demain à combattre le terrorisme, mais plutôt si les Etats Unis, l’Europe et Israël sont prêts à saisir cette occasion rare : l’élection à la tête des Palestiniens d’un pragmatique qui a participé à tous les processus de paix avec Israël, et qui, courageusement, s’est élevé contre l’usage de la violence dans la récente intifada. Aujourd’hui, Mahmoud Abbas n’a pas besoin de faire ses preuves. A 69 ans, il est l’un des hommes politiques les plus « transparents » de la région. Ses livres, ses discours, ses interviews et ses actes sont parfaitement connus (…) Mais si nous ne faisons rien d’autre qu’attendre que Mahmoud Abbas agisse, il est probable que nous gâcherons cette occasion. Il doit prouver qu’il est capable de changer la vie quotidienne des Palestiniens, et leur montrer que la tranquillité leur est profitable. Si les assassinats ciblés continuent, si le nombre de checkpoints n’est pas réduit et si les parties ne retournent pas à la table des négociations pour discuter d’un accord permanent, après quatre années pendant lesquelles elles n’ont pas échangé un seul mot officiel, alors il sera inutile de préparer des portraits de Mahmoud Abbas dans la presse. Parce qu’alors, nous aurons laissé passer cette chance. Et laisser passer des chances, nous savons très bien le faire. « 
Comme indiquait ces jours-ci Gush Shalom (Bloc de la Paix) mouvement pacifiste israélien : « Sans de sérieuses dispositions pour mettre fin à l’occupation, pas de « fenêtre d’opportunité ».

Ci-dessous leur texte traduit par Danièle Touati.
« De nombreux commentateurs, en Israël et ailleurs, parlent d’une « fenêtre d’opportunité » et d’une chance unique pour redémarrer le processus de paix. Mais pour que cela soit une réalité, un certain nombre de premiers pas sont nécessaires, en premier lieu, de la part de l’occupant qui a le pouvoir absolu sur le terrain et en fonction des principes de base suivants :
– La frontière entre Israël et la Palestine devra être basée sur la frontière du 5 Juin 1967, avec la possibilité de rectifications mutuelles de cette frontière par agréments entre les deux parties.
– Une ville de Jérusalem unie doit être la capitale des deux états, Jérusalem ouest la capitale d’Israel et Jerusalem Est la capitale de la Palestine.
– Il doit y avoir une solution juste et acceptée au problème des réfugiés palestiniens

De toute évidence, Ariel Sharon, premier ministre d’Israël, ne veut absolument pas accepter même une petite partie de ces principes, car ce n’est pas du tout son but de mettre fin à l’occupation dans la majeure partie de la Cisjordanie. En pratique il fait tout ce qu’il peut pour faire échouer le nouveau président élu palestinien Mahmud Abbas (Abu Mazen)- comme il l’avait fait en 2003, lorsqu’il était premier ministre. Bien conscient de tout cela, le lauréat du prix Nobel Shimon Péres a laissé son parti travailliste entrer dans le Cabinet du gouvernement Sharon, a pris des portefeuilles et assume la pleine responsabilité légale et morale de ses actes. Yossi Belin, l’architecte d’Oslo et des accords de Genève, a sauvé le gouvernement Sharon de la chute et transformé son parti, le Meretz/Yahad, en l’un des principaux pilliers sur lequel repose le maintien de son existence.
¨Pour commencer, les militants israéliens de Gush Shalom exigent notamment :

* Un arrêt complet des constructions de colonies et de leur extension , qui se poursuivent partout en Cisjordanie
* La mise en place d’un accord de cessez le feu immédiat, bilatéral, comprenant la fin de tous les actes violents perpétrés par l’IDF (force armée israélienne) d’une part et par toutes les organisations palestiniennes et groupes armés d’autre part.
* La complète cessation de la chasse à l’homme contre les « palestiniens recherchés », de leurs assassinats et détentions, et des incursions nocturnes dans des villages et villes palestiniens
* L’enlèvement de tous les barrages qui privent les palestiniens de leur liberté de mouvement et qui étranglent l’économie palestinienne.
* La libération des leaders politiques palestiniens emprisonnés en Israël, tel Marwan Barghouti et Husam Hader, membres du parlement palestinien
* Une libération de grande envergure des prisonniers palestiniens, y compris ceux condamnés à de longue peines et ceux désignés comme » ayant du sang sur les mains » (la plupart des preneurs de décision de chaque côté, Israéliens comme Palestiniens, portent la responsabilité directe de tueries, incluant des meurtres de civils.
* Un arrêt à la construction du « mur de séparation » et le démantelement immédiat des sections du mur qui pénètrent dans le territoire cisjordanien et privent les palestiniens de leurs terres et de leurs ressources vitales – en accord avec le verdict de la cour internationale de la Haye.
* La reprise des négociations entre lEtat d’Israël et l’Autorité palestinienne /OLP, sur tous les points incluant en particulier l’accord définitif entre les deux parties.

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