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« LE GRAND SIMULACRE DE PROCESSUS DE PAIX », par Pierre-Yves SALINGUE

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Nous publions ci-dessous une anlyse de Pierre-Yves Salingue, militant qui défend en France les droits du peuple palestinien, sur la situation en Palestine, les forces et les intérêts en présence.


Nous publions ci-dessous une anlyse de Pierre-Yves Salingue, militant qui défend en France les droits du peuple palestinien, sur la situation en Palestine, les forces et les intérêts en présence.

« Les promoteurs des faux espoirs de paix veulent liquider l’Intifada et légitimer l’apartheid »
par Pierre-Yves Salingue, le 08 mars 2005

 » Le président palestinien Mahmoud Abbas a fait valoir qu’il devait reprendre le contrôle des villes de Cisjordanie pour être en mesure de réprimer les activistes ainsi que le réclament Israël et les Etats-Unis. »
Communiqué du 07/03/05 International Press Center.
Service d’Information de l’Autorité palestinienne

Le grand simulacre du processus de Paix

Pour Bush et Sharon qui exigent quotidiennement de la direction palestinienne « des actes et non des paroles » dans la destruction de tout esprit de résistance à l’occupation, il s’agit avant tout de simuler la construction de la démocratie et de la paix par des paroles qui doivent
masquer la réalité des faits, c’est à dire le processus réel et ininterrompu de colonisation conquérante et d’oppression de la population palestinienne.
On ne compte plus les déclarations de Bush esquissant sa « vision » d’un état palestinien indépendant où l’exigence de « continuité » cède le pas à celle d’une «contiguïté» : c’est la simulation principale, celle sur laquelle repose tout l’édifice mystificateur.
Depuis 2002 Bush annonce deux à trois fois par an sa conviction de la nécessité d’un état indépendant pour les Palestiniens : ce mirage récurrent dans le discours du Président américain n’a d’autre fonction que de masquer
la réalité des conséquences de la politique sioniste de colonisation qu’il couvre de son autorité.
Sharon aussi est passé maître dans la simulation des « sacrifices douloureux» tels que l’abandon de Gaza, le partage de « la Judée Samarie », le renoncement à tel édifice ou à telle pierre liée à l’Histoire du Peuple
juif éternel etc.
Le gouvernement israélien simule en permanence les retraits de l’armée des villes palestiniennes, les allègements des bouclages qui interdisent les déplacements de la population, la libération des prisonniers, le déplacement
du tracé du mur etc.
Tous ces éléments constitutifs d’une politique fictive acquièrent le statut de réalités non pas parce qu’ils existeraient vraiment, fût-ce sous forme embryonnaire, mais parce que ces progrès (qui n’existent pas, rappelons-le)
sont menacés par les exactions violentes des extrémistes qui veulent saboter le processus de paix et les intérêts supérieurs des Palestiniens et des Israéliens « qui veulent la paix « .
En fait ces simulacres sont devenus « la réalité » par le miracle de leur répétition à l’infini et par la banalisation de l’emploi d’une terminologie qui, à défaut d’avoir un quelconque rapport avec la réalité, présente
l’immense avantage d’éveiller l’intérêt et l’espoir de l’auditeur qui réclame une issue à ce qu’il perçoit souvent comme un conflit absurde et sans fin prévisible : « gestes de bonne volonté, retenue israélienne, concessions douloureuses, propositions généreuses etc. »
Ces fictions doivent impérativement acquérir le statut de « vrai processus de paix », qu’on fera vivre au travers de simulacres de négociations et de vigoureuses dénonciations des tentatives de sabotage des  » ennemis de la paix »

Bush et Sharon ont retrouvé l’interlocuteur palestinien disparu !
Quels que soient leurs talents, Bush et Sharon n’ont pu acquérir et ne peuvent conserver ce rôle d’illusionnistes que pour deux raisons principales : d’une part l’abandon par la direction palestinienne du terrain de la
lutte et de la mobilisation populaire au profit d’une stratégie consistant à quémander un « arbitrage honnête » du décideur unique américain, d’autre part l’adhésion de cette même direction palestinienne au rôle principal qui
lui a été confié depuis les accords d’Oslo : celui de garant des intérêts et particulièrement de la sécurité de l’Etat d’Israël face aux revendications nationales palestiniennes.
En échange de quelques privilèges et de promesses de trouver leur place, fût-ce en position subalterne, dans le projet de « Grand Moyen Orient », une classe de privilégiés s’est constituée au travers de la mise en place des
monopoles économiques, du contrôle des taxes sur les produits importés dans les territoires de Cisjordanie et de la Bande de Gaza, de la perception et de la distribution des fonds publics et privés attribués aux Palestiniens
des territoires (réfugiés et autres) etc.
Le déclenchement de la deuxième Intifada a été rapidement vécu comme une catastrophe par ces privilégiés qui ont du interrompre les affaires nouées avec l’occupant et qui ont vu leurs espoirs de vivre leur statut de VIP(5)
au sein d’un nouveau Singapour balayés par les conséquences pratiques de la politique de répression de l’armée israélienne.
Au fil du développement de la répression israélienne contre les résistants et des punitions collectives infligées à la population ils se sont enhardis
dans l’expression publique d’abord d’une distanciation avec les méthodes utilisées par les groupes palestiniens engagés dans des actions violentes puis dans une condamnation ouverte du recours à toute violence à l’encontre des Israéliens.
Pour eux le temps semble maintenant venu de tenter un retour en grâce auprès du parrain impérialiste.
Deux paramètres leurs semblent enfin réunis : d’abord et avant tout l’épuisement de la population palestinienne à la suite des quatre années de guerre menée contre elle par l’armée israélienne, quatre années pendant
lesquelles ils se sont bien gardés de proposer et d’organiser une résistance populaire alternative aux méthodes qu’ils dénonçaient.
Ensuite la disparition d’Arafat à qui ses liens personnels et historiques avec le mouvement de libération palestinien interdisaient de se transformer en un simple auxiliaire de police de l’occupant sous peine de perdre sa
crédibilité et donc toute utilité politique dans le déroulement du processus imposé de renonciation des Palestiniens à leurs droits.
Les Dahalan, Radjoub et autres Abed Rabo et Nabil Shath n’ont pas ce souci.
Partagés entre une conception maffieuse de l’action politique et une profonde conviction que leurs racines sociales les relient d’abord aux intérêts de l’Impérialisme, ils sont prêts à toutes les concessions
politiques et toutes les aventures policières : s’il faut écraser tout esprit de résistance pour imposer leur projet ils le feront, fût-ce sous la direction d’un général américain, avec l’entraînement dispensé par des
spécialistes égyptiens prêtés par Mubarak et même avec la collaboration directe des forces répressives israéliennes.
Abu Mazen est là pour assurer la transition et commencer le travail.
Il serait d’ailleurs plus judicieux de dire « poursuivre le travail », puisque le grand architecte d’Oslo a déjà fait ses preuves dans la conduite des négociations puis la mise en œuvre de l’accord calamiteux qui a conduit
le Peuple palestinien au bord de la nouvelle catastrophe qui menace désormais jusqu’à son existence nationale.
Ses références de « fondateur historique » du Fatah d’une part, son profil policé de bureaucrate tranquille et pragmatique d’autre part l’autorisent à
jouer le rôle de dernier équilibriste possible entre l’occupation israélienne et la volonté des Palestiniens d’obtenir leurs droits légitimes.

Si Arafat est revenu en Palestine grâce à l’enchaînement de la première
Intifada et du processus de normalisation d’Oslo, Abu Mazen n’est à la placequ’il occupe aujourd’hui que comme le témoin d’un équilibre provisoire entre
d’une part les résultats d’une Intifada désordonnée et insuffisamment ouverte au mouvement populaire et d’autre part la réalité d’une politique
coloniale d’annexion qui a fermé définitivement la porte à toute issue prétendant organiser la cohabitation de deux états distincts.
L’instabilité de cet équilibre n’a pas encore atteint aujourd’hui le point de rupture : l’artiste Abu Mazen peut maintenir encore un peu l’illusion
mais les récents évènements montrent que cette fois les tenants d’Oslo n’auront pas dix ans pour tirer avantage d une politique qui amplifie la souffrance populaire quotidienne et détruit les bases mêmes de la lutte de
libération : comme l’original Afghan, les Karzaï palestiniens sont désormais entièrement dépendants de la volonté du maître qu’ils se sont choisis et celui-ci ne les gardera que pour autant qu’ils lui soient utiles.
On comprend que le moindre balbutiement de Bush sur « l’état palestinien indépendant » ait pour eux beaucoup plus d’importance que la réalité d’une occupation qui s’intensifie chaque jour davantage pour la grande majorité de la population.

« Bush a changé » : la paix est revenue !

On a beau ne plus guère avoir d’illusions sur la nature politique d’une direction qui a « pour objectif premier de se garder l’oreille des Etats Unis » (6) on n’en reste pas moins bouche bée devant le spectacle que
Tanya Reinhart a fort justement nommé les « faux festivals de paix » (7)
Après avoir annoncé le commencement d’une nouvelle ère de paix au Proche-Orient l’Autorité palestinienne confirme sa demande de retour en grâce auprès du maître : « le Président et la direction palestinienne ont
salué les déclarations et les positions énoncées par le président américain» (8)
Donc « Bush a changé » ! il veut désormais « une solution qui passe par un vrai état, véritablement indépendant, pas par des bantoustans épars » insiste Elias Sanbar (9)
Comment Sanbar explique-t-il cette soudaine mutation de l’homme de la guerre totale contre les peuples ? C’est que « Bush a besoin d’une solution au Proche Orient » et Sharon va en être pour ses frais, pris au piège de son
plan d’évacuation de Gaza, il devra changer le tracé du mur, d’ailleurs les Américains « en ont préparé un » et « ils ont leurs propres cartes »(10)
Telle est donc la nouvelle fable « les Américains bougent », ils ne sont plus unilatéralement pro israéliens, ils vont même peut-être redevenir des
« médiateurs impartiaux », il suffit que les Palestiniens consentent un petit effort de soumission supplémentaire : ne rien dire de la mascarade de la libération des prisonniers (11), attendre patiemment le retrait dix fois
promis de l’armée israélienne des villes palestiniennes (12), passer rapidement sur la décision confirmée d’annexer plus de 40% de la Cisjordanie par le maintien des blocs de colonies et l’extension du réseau routier qui
les intègre définitivement à Israël.
« Le président de l’AP s’est dit déterminé à poursuivre le processus de démocratisation, la mise en œuvre des réformes et l’application de la feuille de route pour permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de
coexister en paix et en sécurité » a déclaré le porte-parole de l’Autorité aux lendemains des discours de Bush en Europe fin février.
Bref, cette mère de prisonnier qui se plaint d’attendre depuis 28 ans le retour de son fils oublié par les grands négociateurs de l’Autorité attendra
encore un peu (13)
Abu Mazen et Sanbar croient-ils vraiment que Bush et Sharon ont changé et que Bush notamment veut « un vrai état palestinien indépendant et pas des bantoustans épars ? »
Ne lisent-ils pas ces rapports d’observateurs qui tous, sans exception, attestent que la politique menée quotidiennement sur le terrain, avant et
après Sharm el Sheikh, poursuit les annexions de terres et les destructions de maisons et de cultures et que les projets politiques du gouvernement israélien n’annoncent aucune rupture ni même ralentissement de cette
politique ?
N’ont-ils pas eu connaissance du compte-rendu détaillé du conseil des ministres israéliens du dimanche 20/02, lequel ne laisse aucun doute sur le fait que loin d’avoir arrêté « le tracé provisoire d’une barrière de
sécurité », le nouveau gouvernement a décidé du tracé des nouvelles frontières provisoires de l’Etat d’Israël, dans les limites permises par la présente configuration des rapports de force internationaux et confiant dans
les promesses du tuteur américain ?
Ce conseil des ministres a décidé que la nouvelle frontière intègrera à Israël le bloc de 10 colonies de Maale Adumin, 10 km à l’est de Jérusalem avec ses 25000 colons, les 14 colonies qui forment le bloc de Gush Etzion à
l’ouest de Bethlehem et qui rejoignent presque Hébron avec la création d’une nouvelle colonie « Gvaot », portant l’effectif des colons de ce bloc à plus de 60 000 et Ariel , plus de 15000 colons déjà regroupés dans cet
autre axe de pénétration d’ouest en Est de la Cisjordanie , entre Ramallah et Naplouse.
Ne savent-ils pas que moins de 5 jours après ce conseil des ministres le Fonds National Juif entérinait un plan visant à construire dans ces colonies
plus de 6000 unités de logement supplémentaires et à légaliser plus de 120 points de colonisation présentement « non officiels » et donc «juridiquement fragiles » pour en imposer l’acceptation contrainte par les
Palestiniens lors des négociations futures ?
N’est-il pas incroyable de voir Sanbar reprendre à son compte la déclaration du conseil des ministres israéliens affirmant  » la barrière est une mesure
sécuritaire temporaire et ne préjuge pas d’une séparation politique ou d’une frontière? »
Sans doute Sanbar n’a-t-il pas eu le temps de lire l’argumentaire de Daniel Sanderman, avocat israélien des Palestiniens expulsés par la construction du
mur. Sanderman explique très bien ce que masquent les mensonges israéliens:  » Israël dit qu’il n’y a rien d’irréversible et que la barrière peut être
déplacée. Mais ce n’est pas le mur lui-même qui crée l’irréversibilité.
C’est l’articulation (l’interface) entre le mur et la construction des colonies. »
La mise en œuvre des décisions israéliennes c’est l’aboutissement de la séparation définitive de Jérusalem (Est) de toute assise palestinienne, coupant définitivement le nord du sud de la Cisjordanie et c’est la coupure
du sud en deux morceaux, l’un autour de Bethlehem et l’autre autour d’Hébron.
Dans ces conditions comment est-il possible de se fier aux déclarations de Bush assurant son souci de « la contiguïté » de l’état palestinien ?
Que pèsent ces quelques formules creuses face aux engagements écrits antérieurs qui sont eux en parfaite cohérence avec la réalité de la politique déployée sur le terrain ?
« A la lumière des nouvelles réalités du terrain, y compris l’existence de centres importants de population israélienne, il est irréaliste de s’attendre à ce que le règlement final des négociations soit le retour
complet aux frontières de la ligne d’armistice de 1949 » G Bush lettre à
Sharon, 14 avril 2004.
Que pèsent les actuelles formules de propagande face aux faits ?
Bush n’occupe-t-il pas l’Irak ?
Bush ne s’attaque-t-il pas maintenant à la Syrie ?
Bush ne menace-t-il pas l’Iran ?
Et dans ce contexte Bush n’est-il pas davantage soucieux de neutraliser le
dossier palestinien et de le retirer de l’ordre du jour quotidien des
conflits internationaux plutôt que de « rendre justice » au peuple
palestinien ?

La résurrection de la feuille de route et le retour à Oslo.

« Depuis quand accepte-t-on qu’un pouvoir occupant demande à ses prisonniers
d’assurer sa sécurité ? » demande un journaliste palestinien scandalisé par
le déroulement du sommet de Sharm el Sheikh. (14)
Depuis quand ? Mais, comme l’a écrit Edward Said, tout simplement depuis que
« pour la première fois au 20 ème siècle, un mouvement de libération
anti-colonial a non seulement abandonné ses objectifs majeurs, mais a passé
un accord de collaboration avec une occupation militaire avant que
l’occupation ne soit achevée. » (15)
Autrement dit depuis les accords d’Oslo, aujourd’hui remis au goût du jour
de la politique impérialiste par la feuille de route.
On lit beaucoup de commentaires sur la feuille de route, ses étapes, leur
déclinaison et leur articulation, les variantes introduites par le
gouvernement israélien etc.
Outre l’exigence sécuritaire initiale posée comme le verrou préalable à
toute avancée diplomatique ( les Palestiniens doivent d’abord prouver leur
capacité à protéger Israël !) la principale vertu sioniste de la feuille de
route est rarement mise en évidence.
Certes quelques commentateurs s’interrogent parfois sur la pertinence d’un
dispositif diplomatique qui prétend pouvoir progresser dans la résolution du
conflit sans poser dès le départ les questions fondamentales.
Présentée comme le bon sens même ( il faut bien « restaurer la confiance »)
et tout comme le dispositif des accords d’Oslo, la feuille de route repose
sur un principe intangible : les discussions relatives aux questions
politiques relevant du « règlement final complet du conflit »ne peuvent
s’ouvrir qu’au terme de la mise en œuvre d’une solution intérimaire qui
permettra aux Palestiniens de faire leurs preuves.
C’est ce qu’on a appelé « le découplage entre les discussions intérimaires et
les négociations finales sur le statut permanent. »
Pendant que les Palestiniens arrêtent les violences, démocratisent leurs
institutions suivant les normes de Bush, réforment leurs services de
sécurité en vue de garantir la sécurité d’Israël etc. la colonisation
israélienne de la Palestine continue et celle ci se transforme en
bantoustans dont « la contiguïté » chère à Buch sera assurée par des
tunnels, des routes dédiées aux Palestiniens, financées par l’Europe mais
sécurisées par les Israéliens et des ponts évitant aux Palestiniens qui
iront d’un bantoustan à l’autre de croiser les colons israéliens qui vont à
la mer ou à Jérusalem.
Bref, on discutera des questions fondamentales du conflit lorsque celles-ci
auront été réglées dans les faits au bénéfice d’Israël !

« Abu Mazen peut-il réussir » ?

« Abu Mazen va-t-il réussir à faire cesser la violence palestinienne qui
menace le processus de paix ? » s’angoissent beaucoup d’observateurs.
Autrement formulé, Abu Mazen va-t-il réussir à faire accepter leur nouvelle
défaite aux Palestiniens et à les faire renoncer à toute résistance ?
S’étant depuis longtemps prononcé contre le recours à la violence contre les

Israéliens Abu Mazen affiche aujourd’hui sa détermination à réprimer les
auteurs d’actions « qui vont à l’encontre des intérêts des Palestiniens »
Il existerait donc des « intérêts des Palestiniens » remis en cause non par
l’occupation coloniale mais par des formes inappropriées de résistance à
l’oppression !
S’agissant des formes qui seraient « appropriées », Abu Mazen, comme tous
les pétitionnaires palestiniens qui se sont déclarés opposés à l’usage de la
violence, s’est bien gardé de faire des propositions d’action alternative
pendant le déroulement de l’Intifada.
Aujourd’hui, une étape est franchie.
Les résistants qui hier encore n’étaient accusés que de suivre une tactique
« inappropriée » sont devenus des « terroristes » et les martyrs hier encore
célébrés sont devenus des « provocateurs qui menacent les intérêts
supérieurs palestiniens. »
Abu Mazen traite le droit des Palestiniens de résister comme il traite le
droit au retour des réfugiés : il demande poliment à la « communauté
internationale » et aux Israéliens d’en reconnaître le principe, mais il
promet de tout faire pour que le Peuple palestinien ne s’en serve pas, il
est même prêt à participer activement à la tromperie et, si c’est
nécessaire, à organiser la répression.
D’ailleurs s’il a été choisi par les dirigeants impérialistes et acceptés
par le gouvernement israélien, c’est parce qu’il avait déjà fait ses preuves
par le passé: dans les accords d’Oslo, qu’il a négocié de bout en bout, il a
oublié d’utiliser, ne serait-ce qu’une fois, le mot « occupation » mais il a
largement contribué à l’écriture des longs développements relatifs à la
force de police dont serait doté l’A P afin de garantir l’ordre public dans
les zones confiées à sa gestion et d’y « empêcher tout acte d’hostilité à
l’encontre des implantations (comprendre « colonies »), des infrastructures
les desservant et des zones militaires israéliennes. » (16)

Toutefois, quels que soient ses talents, chacun sent que la « réussite »
d’Abu Mazen n’est pas garantie.
Comme l’écrit Robert Malley, ancien conseiller de Clinton, le soutien dont
bénéficie Abu Mazen résulte  » de conditions spécifiques plutôt que d’une
adhésion franche à sa personne ou à son programme. La peur, l’anxiété et
l’épuisement ne dureront pas éternellement. Lorsqu’ils toucheront à leur
fin, des demandes autrement plus politiques-la libération des prisonniers
palestiniens, le gel des colonies, la fin de l’occupation- referont surface.

Plus le temps passera, plus les choix seront difficiles et plus nombreux
seront les adversaires déclarés. » (17)

Peut-on exprimer plus clairement le but de la politique de guerre et de
punitions collectives menée par les gouvernements israéliens depuis 2000 ?
Il fallait mâter une fois de plus la révolte populaire palestinienne,
infliger à sa population une punition massive et destructrice, l’épuiser
pour la contraindre à demander un répit et à accepter une « solution » imposée
qui se traduise par une nouvelle humiliation et de nouveaux reculs.
Mais ce qu’exprime aussi Malley, c’est la certitude que cette situation
d’après défaite n’est pas « éternelle » et que pour Abou Mazen le temps est
compté.
D’autres sont d’ailleurs encore plus inquiets que Malley et plaident
l’urgence d’agir pour imposer la politique de « faits accomplis » dont se
nourrissent les réalistes/pragmatiques nouveaux dirigeants palestiniens.
« Il faut aller très vite en besogne car le temps est très vite remplacé par
la violence » déclare Leila Shahid sur LCI dès le 03/02.
Hanna Sinioria, directeur du Jérusalem Times et activiste forcené de
l’initiative de Genève, est encore plus précis: « Nous ne devons pas laisser
aux ennemis du dialogue le temps d’organiser une nouvelle offensive de
terreur » déclare -t-il dans l’Unita le 09/02.
La supplique est claire et s’adresse d’abord au parrain américain:
« aidez-nous à obtenir quelques sucreries pour faire patienter nos gueux,
obtenez d’Israël quelques gestes qui rendront plus supportables la situation
globale de soumission de notre peuple, financez notre survie et
accordez-nous quelques privilèges et nous vous donnerons ce que vous
attendez de nous : la sécurité d’Israël, le renoncement au droit de nous
défendre, la fin de la résistance à l’occupation, la défaite du nationalisme
palestinien qui portera un nouveau coup aux aspirations des peuples arabes. »

Et pendant que les Karzaï palestiniens, cependant un peu inquiets, n’en
reviennent pas de la soudaineté de leur apparent retour en grâce auprès du
rédempteur américain, le nouveau gouvernement israélien poursuit le travail
des anciens.
Oslo avait permis d’endormir l’opinion publique internationale ébahie et de
construire les colonies à un rythme jamais atteint auparavant en piégeant
les Palestiniens dans les « secteurs autonomes » qui allaient devenir le
tombeau des résistants et qui préfiguraient les bantoustans des survivants.
Charm el Sheikh, Londres et les sommets à venir concentrent l’attention des
médias sur les espoirs de paix pendant que, fidèle à sa politique constante
et terriblement efficace, la direction sioniste modifie la réalité concrète
du terrain en rendant les changements irréversibles.
Chaque jour qui passe apporte son lot d’informations qui confirment que les
discours américains et israéliens ne sont que poudre aux yeux et que rien
n’a fondamentalement changé dans le plan de conquête sioniste de la terre de
Palestine et dans le projet impérialiste de soumission des peuples du Moyen
Orient.
Ce qui se déroule sous nos yeux, quel que soit le subterfuge employé, c’est
la poursuite du plan de colonisation et d’annexion partielle, en application
de la politique de « compromis territorial « qui s’est substituée, depuis le
plan Allon (18), au rêve d’une annexion totale rendue possible par la seule
existence d’une supériorité militaire écrasante d’Israël sur les
Palestiniens.
A cette vision trop militariste s’est imposée une dialectique de conquête
coloniale dont le rythme de progression repose sur un équilibre instable, au
grè des variations de la situation internationale, des tendances dominantes
de la politique intérieure américaine, du degré de couardise des dirigeants
européens, du degré de soumission à leurs maîtres impérialistes des régimes
arabes et des rapports de force internes à la société israélienne.
Mais l’enchaînement occupation-annexion-expulsion se déroule inéluctablement
et ne ressemble en rien à la fiction inventée pour promouvoir le processus
de paix d’Oslo et résumé dans la formule trompeuse « la terre contre la
paix ».

Plus que jamais l’histoire véritable est que l’Impérialisme veut la guerre
contre les peuples et la fait et que le sionisme veut la terre et la prend.
Pour un mouvement de soutien à la résistance du Peuple palestinien
La période qui s’ouvre est lourde de dangers pour le Peuple palestinien.
A la colère et à la frustration consécutives au prétendu « processus de paix
» d’Oslo a succédé le désarroi issu d’une Intifada qui a certes recueilli
une adhésion populaire réelle mais qui n’a pas réussi à devenir une Intifada
populaire, associant les masses palestiniennes à des actions de résistance
collective qui renforcent la confiance dans la lutte et marginalise les
motivations de revanche et les actes de désespoir.
Aujourd’hui, après avoir ouvertement soutenu (USA) ou ayant permis par son
silence complice (Europe) l’offensive de destruction menée par l’Etat
israélien, les puissances impérialistes ont lancé un ultimatum aux
Palestiniens.

« Vous aurez peut-être un semblant d’Etat, mais nous déciderons quand, sous
quelle forme, quels seront ses contours et les limites de sa souveraineté.
Nous allons vous octroyer une démocratie adaptée, telle que nous la
concevons bonne pour vous, mais en tout état de cause vous allez devoir la
mériter par votre comportement, votre aptitude à vous réformer selon nos
critères et votre soumission à nos règles de bonne gouvernance.
Nous avons décidé de vous accorder une place spécifique dans le nouveau
Moyen Orient en cours de remodelage, elle sera subalterne et vous devrez
vous y tenir.
Nous choisirons qui sera chargé de vous diriger, évidemment sous notre
contrôle.
Ceux-là devront se lier à nous, nous promettre allégeance et nous donner
des gages.
Non seulement ils devront s’engager, en votre nom à tous, à renoncer à toute
demande excessive mais ils devront en outre participer activement à
l’écrasement de celles et ceux d’entre vous qui ne voudront pas renoncer à
leurs droits et notamment à ces rêves absurdes d’autodétermination et de
retour des réfugiés »

Tel est, en substance, ce que peut et doit comprendre tout Palestinien des
engagements de la communauté internationale au travers de la feuille de
route vers la soumission des peuples du Moyen Orient.
Pour imposer cette « vision de l’état palestinien indépendant » les moyens
de pression ne manquent pas, l’un des principaux étant évidemment l’argument
financier.
La conférence de Londres à permis de faire connaître au monde entier les
engagements pris par les USA et l’Europe pour soutenir l’économie
palestinienne mais les communications ont été plus discrètes sur les
conditions qui seront mises au versement de ces sommes.
La Banque mondiale va superviser l’ensemble du dispositif.
Pour ce faire elle s’est dotée d’un instrument le « Reform Fund » qui va
contrôler le respect des engagements économiques et financiers pris par
l’Autorité palestinienne. Les déboursements, qui se font par tranche de six
mois, sont soumis à de fortes conditionnalités et peuvent être suspendus à
tout moment en cas de non-respect des engagements pris. Les employés publics
palestiniens en sont la première cible car leurs salaires sont devenus la
principale variable d’ajustement des dépenses de l’Autorité.
La Banque mondiale semble d’ailleurs prendre très au sérieux son rôle
politique d’enracinement de l’occupation israélienne dans les territoires
palestiniens occupés de Cisjordanie.
Par exemple elle vient de faire connaître un de ses projets : financer les «
check points israéliens » pour les rendre plus performants ( c’est à dire
permettre un contrôle plus rapide et efficace des travailleurs palestiniens
et des marchandises aux points de passage entre zones israéliennes bientôt
annexées et zones octroyées aux Palestiniens.)
Bref, rendre l’occupation permanente plus supportable et faire légitimer le
système par les Palestiniens ( puisque compte tenu des critères de la Banque
Mondiale, seule l’Autorité Palestinienne pourrait recevoir les fonds…)
L’autre dimension majeure de la mise en œuvre de ce nouveau protectorat est
la question sécuritaire (lire « la sécurité de l’état d’Israël »)
Un envoyé spécial américain a été désigné pour assurer « la coordination »
des efforts sécuritaires palestiniens. Il veillera à la réforme des services
palestiniens et assurera la liaison avec Israël.
Faut-il voir un premier et prometteur résultat de cette mission dans
l’arrestation samedi 05 mars d’un groupe de palestiniens « complices de
l’attentat de Tel Aviv » ? Toujours est-il que grâce à la coopération avec
les forces israéliennes cette arrestation effectuée dans le secteur de
Tulkarem a débouché sur le transfert des militants palestiniens à la prison
de Jéricho où ils ont retrouvé leurs camarades du FPLP emprisonnés depuis 3
ans suite à l’exécution du ministre d’extrême droite Zeevi.
Ces deux aspects du dispositif international de soumission des Palestiniens
montrent combien on aurait tort de réduire la portée de l’expression
employée par certains d’entre eux « piégés comme des rats » à sa seule
dimension territoriale. (19)
Le piège tendu aux Palestiniens, dans lequel les responsables de l’Autorité
jouent un rôle d’entraînement majeur, est sans issue pour l’immense majorité
de la population.
Ou plutôt, l’issue en est certaine : de nouvelles explosions de violence, de
nouveaux morts et de nouvelles souffrances.
Dans ces conditions il n’est pas d’autre voie pour les militants qui veulent
soutenir la lutte du Peuple palestinien que celle d’agir encore plus
massivement et plus vigoureusement en soutien aux exigences des
Palestiniens.
Cette action doit se développer indépendamment des manœuvres coordonnées
entre les puissances impérialistes et le gouvernement israélien.
Elle doit aussi se développer en toute indépendance des orientations d’une
direction palestinienne qui, ne tirant aucune leçon d’Oslo, vient de se
réinscrire activement dans l’engrenage de la soumission aux exigences
israéliennes, de la répression des opposants et de la collaboration active à
la normalisation politique conforme aux intérêts de la puissance coloniale
occupante.

Il n’est certes pas facile de dénoncer les manœuvres internationales et
israéliennes de promotion d’une paix fictive quand le principal dirigeant
palestinien parle lui-même de « nouvelle ère » et de « paix enfin possible
après des années de désespoir » (20)

Il n’est pas non plus facile de développer des campagnes dénonçant la
scandaleuse prétention de l’Impérialisme à faire la police dans toute la
région du Moyen Orient quand « la direction palestinienne légitime »
s’obstine depuis des années à demander « plus d’intervention et plus de
présence » des Américains d’abord et des Européens ensuite sur les lieux
mêmes de l’affrontement.

Et il ne sera certes pas non plus facile de construire une puissante
campagne de dénonciation de l’état d’apartheid israélien, de la politique
raciste qu’il mène contre le million de Palestiniens vivant en Israël et de
son refus absolu de reconnaître le droit au retour des réfugiés avec, à la
tête des négociateurs palestiniens, un homme qui a fait depuis longtemps une
croix sur les Palestiniens de 1948 (21) et qui, en qualité de négociateur et
signataire des accords d’Oslo, a formalisé dans un texte négocié avec Yossi
Beilin en 1995 le fait que « les exigences de la nouvelle ère de paix et de
coexistence, aussi bien que les réalités qui ont été créées sur le terrain
depuis 1948, ont rendu impraticable l’application du droit au retour »
A l’heure actuelle le mouvement de solidarité avec la lutte du Peuple
palestinien ne dispose ni d’un Mandela ni d’une ANC pour impulser et
renforcer sa lutte au plan international.
Mais il ne sert à rien de pleurer et le pire serait d’attendre. (22)
Le Peuple palestinien fait face à l’occupation, à l’exil et au nettoyage
ethnique.
Les fermiers de Cisjordanie qui luttent contre le mur et l’extension des
colonies, les réfugiés des camps de Jordanie ou du Liban qui veulent rentrer
chez eux, les habitants de Jérusalem chassés de leurs maisons, les habitants
de Rafah qui restent sous le feu des chars qui contrôlent la frontière avec
l’Egypte, les Palestiniens du Naqab et de Galilée qui font face
quotidiennement à la répression de l’état raciste dont ils sont censés être
des citoyens égaux en droit avec les citoyens juifs, les mères de
prisonniers qui ne voient pas leurs fils et leurs filles revenir etc. tous
ceux là nous demandent chaque jour de poursuivre et d’amplifier notre
soutien.
Ils/elles nous disent que « ce que n’ont pas fait les chars et les canons de
l’occupation » ne doit pas leur être imposé par la ruse d’une fausse paix
uniquement destinée à « arrêter l’intifada » (23)
Ils nous disent que « les négociations actuelles ne visent qu’à aider Sharon
et à rendre service aux quelques privilégiés de l’Autorité Palestinienne »
(24)

Les promoteurs enthousiastes qui aujourd’hui parlent de « fenêtre
d’opportunité » et de « chance pour la paix » sont souvent les mêmes que
ceux qui recouvraient d’éloges les accords d’Oslo.
Ils n’avaient alors pas de mots assez durs pour condamner ceux qui doutaient
et émettaient quelques réserves.
Depuis chacun a pu faire le constat de ce qu’Oslo avait apporté à Israël
pour son projet de colonisation totale de la Palestine.
Et chacun a pu aussi constater le désastre pour les Palestiniens.
Alors, admettons l’enthousiasme un peu naïf et accordons le bénéfice de
l’erreur pour la première fois.
Mais après le constat des dix années de colonisation galopante, après les
quatre années de destruction systématique de la vie en Cisjordanie et à
Gaza, après les milliers de morts, de blessés et d’emprisonnés la naïveté
n’est plus acceptable.
Aujourd’hui ceux qui adhérent aux illusions d’une « paix possible » sans
satisfaire les revendications des Palestiniens, ceux qui invitent et
accueillent les colporteurs d’ illusions, ceux qui soutiennent la petite
élite palestinienne qui veut retrouver ses privilèges perdus depuis le
déclenchement de l’Intifada, tous ceux-là donc ne construisent pas la
solidarité avec la lutte du Peuple palestinien.
Il ne tient qu’aux militants de la solidarité de ne pas se laisser berner
une nouvelle fois et de décider ne pas tromper les autres.

1. Trois des cinq « civils innocents » étaient membres d’une unité
d’élite
israélienne ayant participé à de nombreuses reprises à des opérations de
liquidation de « terroristes » dans les territoires palestiniens cf. le
quotidien israélien Jérusalem Post du 26 février 2005
2. Abu Mazen, interviewe quotidien britannique the Independent du 28
février
2005
3. Abu Mazen, Conférence de presse Ramallah le 26 février 2005
4. Armée du Liban Sud : milice chrétienne armée entraînée et financée
par
Israël qui l’utilisa comme force supplétive contre les Palestiniens
notamment dans les années 80.Elle connut la déroute lors du retrait des
troupes israéliennes du Liban en 2000.Les Palestiniens vouent une haine
profonde à l’égard de ces mercenaires dont certains ont été intégrés dans
l’armée régulière israélienne.
5. « Very Important Person » Il ne s’agit pas d’une plaisanterie. Au fil
des
négociations intérimaires d’Oslo Israéliens et Palestiniens ont établi des
listes de bénéficiaires et attribué des cartes d’identité et des plaques
d’immatriculation distinctives à ces privilégiés qui échappaient ainsi à
maintes contraintes de l’occupation.
6. J F Legrain « le fantôme d’Arafat », Critique Internationale n° 16.
7. Tania Reinhart, « d’Aqaba à Sharm, faux festivals de paix » texte en

français sur le site Ism-France.org
8. Abu Mazen, New York Times, 14/02/05.
9. L’Humanité, 23/02/05
10. L’Humanité, 23/02/05
11. Depuis la libération de 500 prisonniers le 21 février, dont les 2/3
en
fin de peine, la question est de nouveau tombée aux oubliettes.
12. Annoncé après l’élection d’Abu Mazen et confirmé à Sharm el Sheikh,
ce
retrait n’a toujours pas commencé à la date de rédaction de cet article.
13. « Said Atabeh, prisonnier depuis 28 ans » diffusé par Palestine en
Marche le 22/02
14. Razmy Baroud, Palestine Chronicle 17/02/05
15. Préface au livre de Noam Chomsky, « Fateful triangle, the United
States, Israel and the Palestinians » South End Press, 1999 (non traduit en
français)
16. cf. article VIII de la Déclaration de Principes du 13/09/1993 («
accords
d’Oslo ») ; protocole du 27 août 1995 ; Mémorandum de Wye Plantation,
23/10/1998.
17. « Abu Mazen, le dernier Palestinien » Le Monde Diplomatique février
2005
18. Allon, ministre travailliste à la fin des années 60, a donné son nom
à
un plan qui structure encore la stratégie israélienne d’occupation de la
Palestine aujourd’hui.
19. « Piégés comme des rats » texte de la coalition palestinienne
contre le
mur, disponible en français sur le site ISM-France.org.
20. Abu Mazen, discours introductif à la conférence de Londres,
01/03/2005
21. Les Palestiniens de 48 sont les Palestiniens vivant en Israël,
survivants et descendants des familles palestiniennes qui ont refusé de
quitter Israël en 1948 lors de la Naqba ( « catastrophe ») Ils sont un peu
plus d’un million aujourd’hui, de plus en plus soumis à un régime de
discrimination raciale et au nettoyage ethnique sioniste.
22. Dans une interviewe diffusée dans le Time Magazine daté du
14/03/2005
Abu Mazen annonce s’être fixé l’objectif de « régler la question du statut
final dans un délai de 5 ans »
23. Hashim Hamdane, disponible (en arabe) sur le site www.arabs48.com,
traduction en français par Palestine en Marche.
24. Raed, fermier palestinien, diffusé sur ISM-France.org

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