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TAPIS ROUGE POUR L’AMBASSADEUR D’ISRAEL A L’INSTITUT IRIS

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L’Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS) invite une nouvelle fois l’ambassadeur d’Israël en France Nissim Zvili, pour animer le 23 mars prochain un petit-déjeûner/débat sur le conflit israélo-palestinien, apprend-on à la lecture du programme de cet organisme, dirigé par Pascal Boniface.


L’émissaire en France du gouvernement d’Ariel Sharon a décidemment les honneurs de l’IRIS, après avoir été l’invité d’une réunion sur le même sujet en janvier dernier, et signé un article en tête de la Revue Internationale et Stratégique (n° 54, été 2004), éditée par l’IRIS et intitulé « Renouer avec une volonté de paix ».
L’IRIS a embauché récemment, comme « directeur de recherches », un nommé Guillaume Dasquié. Ce dernier présente, entre autres caractéristiques, celle d’avoir été co-listier de l’ex-ministre Corinne Lepage pour l’élection européenne de juin 2004.
Corinne Lepage est une personne qui pratique publiquement le lobbying en faveur du gouvernement israélien : au cours de la campagne, elle a répété à plusieurs reprises que si elle était élue, son principal travail à Bruxelles serait de prendre la succession du nommé François Zimeray, animateur d’un lobby pro-israélien au sein du Parlement européen jusqu’en 2004. Zimeray avait consacré l’essentiel de son mandat à pourchasser l’Autorité Palestinienne, son président Yasser Arafat, et tout ce qu’il appelait « le terrorisme palestinien ». Plusieurs sites internets, bien connus pour leur appui à la politique israélienne, ont à cette occasion chaleureusement salué la campagne de Corinne Lepage, et souhaité que François Zimeray (non reconduit comme candidat par son parti, le Parti Socialiste) soit ainsi relayé.
Plus stratégiquement, si on peut dire, l’IRIS donne l’impression de s’être converti, lui aussi, à la grande croisade contre « le terrorisme », terme commode, cher à Bush et à Sharon –mais n’en déplaise à ses utilisateurs, ne bénéficiant quand même pas encore d’une définition internationalement reconnue- pour désigner n’importe quel auteur ou auteur présumé de violences. Mais terme ne servant a contrario jamais à désigner le terrorisme effectif exercé par des Etats « démocratiques », lesquels sont d’office exonérés de toute accusation dans ce domaine.
Témoin ce colloque « L’Europe face au terrorisme », organisé la semaine dernière par l’IRIS à Paris.
La lecture du programme de ce colloque de l’IRIS montre en effet qu’il n’y fut à aucun moment question, ni du terrorisme d’Etat (invasion de l’Irak, occupation de la Palestine, etc.), ni même, ne serait-ce que marginalement, d’une des facettes les plus odieuses de cette fameuse « lutte contre le terrorisme » développée par les grands Etats « démocratiques » : à savoir les violations flagrantes des Droits de l’Homme qu’elle entraîne (situation de non droit absolu à Guantanamo, lois d’exception un peu partout, torture, etc.)
Il est vrai que les titres et qualités des intervenants au colloque, responsables ou ex-responsables policiers, ou un ex-magistrat qui s’est fait une spécialité dans le « tout répressif » comme le député UMP Alain Marsaud (membre du Conseil d’administration de l’IRIS) n’incitaient guère à une présentation un peu plus nuancée de la situation.
Nous avons demandé à Pascal Boniface, qui appelait récemment, et à juste titre, chacun d’entre nous à redoubler d’efforts contre ceux qu’il appelle « les bourreaux » du peuple palestinien, c’est-à-dire les dirigeants israéliens, de nous livrer son propre éclairage sur les orientations de l’IRIS, afin de pouvoir en rendre compte. Il n’a pas donné suite.

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