Dès le 1er mars dernier, le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, recevait de Palestine (ci-dessous) une lettre fort éloquente concernant le congrès négationniste de Toulouse. Il n’en a pas tenu compte. Encore le « deux poids, deux mesures » ?
Gaza, 1 mars 2005
M. Philippe DOUSTE-BLAZY
Ministre de la santé
8, Avenue de Ségur
75007 PARIS
Monsieur Le Ministre,
Nous venons d’apprendre que le Ministère de la Santé français, le Secrétariat d’Etat aux Victimes et le Ministère des Affaires Etrangères d’Israël organisent à Toulouse du 21 au 23 mars un congrès international au sujet de « La place de l’enfant dans l’espace du conflit ».
Nous sommes aussi bien choqués qu’inquiets que le gouvernement français soutiendrait un tel congrès avec le Ministère des Affaires Etrangères d’Israël lorsque ce même gouvernement est accusé de graves atteintes aux droits de l’homme des palestiniens, jeunes et adultes, ainsi que de multiples violations des articles des Conventions de Genève.
Le programme du congrès révèle que le but du congrès est de mettre en relief la souffrance des enfants israëliens, en passant sous silence tous les enfants souffrants des effets de la guerre et de conflit, ainsi que le contexte et les raisons de leur souffrance. Au nom de la science et la medecine, le congrès ne représente qu’une exercise de propagande en soutien de ceux qui infligent une violence quotidienne aux enfants, leurs familles, et leurs communautés dans les territoires occupées palestiniennes. Ainsi le gouvernement français et la mairie de Toulouse apportent une caution à un congrès dit medico-scientifique qui est en effet structuré de façon injuste et biasé sans mention de qui est l’occupant et l’occupé. Ceci est vrai à un tel point que ce congrès pourrait laisser comprendre que les palestiniens occupent la terre d’Israël et forment ainsi la cause majeure de la violence dans la région. Ce congrès exclut de toute mention la source fondementale de la mort, des blessures, et de la souffrance des enfants des deux bords du conflit, néanmoins une souffrance inégale, c’est-à-dire, l’occupation militaire israëlienne des terres palestiniennes.
Ceci étant, nous vous communiquons notre refus d’une telle manipulation de la souffrance des victimes. Au nom de la justice, de la raison et de l’ethique de la science, nous vous prions d’annuler ce congrès.
Dr. Iyad Sarraj,
Directeur,
Programme de santé mentale de la communauté de Gaza
Territoires occupées palestiniennes
Dr. Rita Giacaman
Professeur et Coodinateur du Programme de Recherche
Institut de Santé publique et sociale
Université de Birzeit
Territoires occupées palestiniennes