Non content d’emprisonner les mères et leurs enfants, de raser les maisons, de déraciner les oliviers,d’empêcher
les écoliers d’étudier et les enseignants d’enseigner, de répandre du poison sur les champs palestiniens, de voler l’eau et la terre des Palestiniens, de réprimer violemment les manifestations pacifiques, l’Etat israélien vient de donner de nouvelles preuves de son caractère démocratique et civilisé, qui font l’objet de dénonciations de la part de deux associations israéliennes de défense des droits de l’Homme.
(Voir également ci-dessous le bilan de la « trêve » israélienne cette semaine).
1) L’organisation Yesh Din (Il y a une Justice), vient de dénoncer le fait que la police israélienne refuse
d’enregistrer des plaintes palestiniennes contre des colons en Cisjordanie.
« Il s’agit d’un phénomène généralisé », a déclaré à l’AFP l’avocat de Yesh Din, Michael Sfard.
Il cite plusieurs cas récents, dont celui d’un responsable de l’administration militaire israélienne ayant fait
pression sur un Palestinien dont les oliviers avaient été déracinés par des colons pour qu’il renonce à déposer une
plainte.
Il indique avoir présenté un recours au Procureur général de l’Etat Menahem Mazouz et le commandant de la police
Moshé Karadi pour contraindre la police àenregistrer systématiquement les plaintes déposées par des Palestiniens
contre les colons.
2) Par ailleurs, l’association israélienne « Physicians for Human Rights » (Médecins pour les Droits de l’Homme) dénonce le fait qu’un détenu se voie refuser son droit aux soins médicaux et à un procès équitable
Ainsi, rapporte cette association dans un communiqué, le jeudi 24 avril, Jaber Dalana et son épouse revenaient de
l’hopital Al Watani à Naplouse pour rentrer chez eux dans le village de Kiri. Jaber y avait été hospitalisé pendant
cinq jours en raison d’une méningite virale
Il est sorti de l’hôpital avec les instructions de rentrer à la maison, de continuer à prendre son traitement, de
se reposer et de boire beaucoup de liquide. Au lieu de cela, il a été détenu pendant neuf heures au check-point de
Huwara et il a ensuite été arrêté sans charges.
L’avocat de Jaber, Mahmoud Hassan, de l’association Adameer, une organisation de défense des prisonniers
palestiniens, est arrivé à Salem le 27 avril au matin pour une audition programmée le même jour au tribunal
militaire de Salem au sujet de la prolongation de la détention de Jaber Dalana.
Jaber, qui actuellement est détenu à l’hôpital Haamek à Afula, n’est pas sorti de l’hopital et n’a pas pu être
présent en raison de son état médical. L’avocat Hassan a parlé au juge militaire mais n’est pas parvenu à obtenir
d’information sur une nouvelle date pour une audience. Toute la journée, l’avocat Hassan a essayé de s’informer
auprès des militaires pour savoir où l’audition aura lieu sans succès. Le 28 Avril, il a appris que l’audition
concernant le cas de Jaber avait eu lieu le jour précédent à Salem sans la présence de Jaber ou de son avocat.
(!!) et que sa détention avait été prolongée de 15 jours.
Jaber est retenu dans l’hôpital avec les jambes enchainées bien qu’il soit gardé par trois soldats.
« Les différentes autorités israéliennes refusent régulièrement de respecter les droits des détenus et des
prisonniers Palestiniens. Elles font cela avec le soutien du système judiciaire israélien », souligne Phycisians for
Human Rights (PHR).
Dans ce cas-ci, le droit à un traitement médical approprié a été refusé à Jaber quand les militaires ont mis deux
jours à se laisser convaincre par ses médecins et les organisations des Droits de l’Homme qu’il souffrait d’une
méningite.
Ses droits ont également été bafoués puisqu’il a les jambes enchainées à l’hôpital contrairement à la loi et aux
règlements du Ministère de la Santé et des recommandations de l’association médicale en Israel.
Enfin, Jaber s’est vu refuser le droit d’avoir un procès équitable et le droit d’être représenté au tribunal.
À l’heure où nous écrivons, Jaber vient juste d’être transféré de l’hôpital Haemek vers le centre de détention de
Salem
Pour plus d’informations :
* Avocat Mahmoud Hassan, Adameer 0546-206-973, 0506-948-107 addameer@p-ol.com
* Anat Litvin, du PHR 0547-322-007
Source en francais : www.ism-france.org Traduction : MG pour ISM
3) A part cela, tout va bien, le bilan hebdomadaire des exactions de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens est égal à lui- même :
– une femme de 65 ans est décédée jeudi, immédiatement après avoir passé l’appareil de fouille radiant situé au check-point international de de Rafah. Fatima Mahmoud Abu Ubayd souffrait du coeur et de pression artérielle, mais les soldats n’en n’ont pas tenu compte et l’ont obligée à se soumettre à ce contrôle.
– à Hébron un journaliste palestinien a été blessé le 25 avril, tandis qu’un civil était tué dans sa voiture à l’approche d’un barrage.
– Plus de 20 « incursions » ont été menées par l’armée, dont la plus brutale dans le camp de réfugiés de Balata près de Naplouse où deux civils furent blessés à cette occasion et 27 autres arrêtés.
– les bouclages se sont multipliés dans tous les territoires palestiniens (fêtes juives de Paques oblige ! )
– 260 donums de terre supplémentaires ont été annexés à Bethléem (al-Ja’ba) et à Jérusalem (Beit Sourik), à l’occasion de la construction du MUR
– 3 civils Palestiniens ont été utilisés comme boucliers humains par les troupes d’occupation, le 23 avril près de Naplouse et le 27 dans la Bande de Gaza
– Les colons ont continué leurs attaques contre des civils palestiniens et leurs terres, notamment à Hébron où il ont confisqué des terres et blessés deux écoliers, ainsi qu’à Beit Dajan, un village près de Naplouse où ils agressé et blessé un veil homme.
(Source : PCHR. Traduction : CAPJPO-EuroPalestine)
Mais que les dirigeants occidentaux dorment sur leurs deux oreilles et continuent à collaborer avec Israël comme si de rien n’était: la « trêve » est respectée.
