Fait rarissime dans les annales de la justice israélienne, un militaire a été condamné lundi pour homicide, celui du militant pacifiste britannique Thomas Hurndall, froidement abattu dans la bande de Gaza en avril 2003, alors qu’il tentait de protéger des enfants palestiniens des tirs de blindés israéliens.
Thomas Hurndall, un militant de l’International Solidarity Movement, était resté dans le coma pendant plusieurs mois en Grande-Bretagne, avant que son décès soit officiellement déclaré.
La peine ne sera prononcée que la semaine prochaine. Le condamné est le soldat Taysir el-Heib, un Arabe appartenant à une unité bédouine supplétive de l’armée, et il est manifeste que cette particularité a été un facteur de la décision, alors que les exactions de l’armée israélienne bénéficient d’une impunité généralisée : selon l’ONG israélienne B’Tselem, moins de 5% des cas de civils palestiniens tués par l’armée donnent lieu à la moindre ouverture d’enquête, et encore moins à l’incrimination des responsables.
Thomas Hurndall avait été tué, par tir de fusil à lunette, un mois tout juste après la mort d’une autre militante d’ISM, la jeune américaine Rachel Corrie, écrasée par un bulldozer dans la bande de Gaza, alors qu’elle tentait de s’opposer à des destructions de maisons. Les responsables de la mort de Rachel n’ont jamais été inquiétés.
Sophie Hurndall, la soeur de Thomas, a salué le verdict, fruit de la campagne opiniâtre menée en Grande-Bretagne pour faire connaître la vérité, et des efforts de l’avocat israélien Avigdor Feldman. Elle a cependant relevé que les autorités israéliennes avaient tout fait pour couvrir le meurtre.