Avec 48 heures de retard sur son homologue islamiste Al-Zarkaoui, le dirigeant du parti israélien Shas, le rabbin Ovadia Yossef, y est allé d’une nouvelle imprécation incendiaire, estimant que l’ouragan Katrina était « la réponse de Dieu » au soutien apporté par George Bush au retrait israélien de la bande de Gaza.
« C’est la vengeance de Dieu. Personne ne peut tricher avec lui. George Bush a perpétré l’expulsion des Juifs de la bande de Gaza (…) Alors ce qui se passe, c’est la punition pour ce qu’il a fait dans le Goush Katif, et le tour viendra de tous ceux qui lui ont obéi », a déclaré l’ayatollah juif dans son sermon hebdomadaire, retransmis à la télé israélienne.
Se référant aux victimes directes de Katrina, des Noirs dans leur grande majorité, Ovadia Yossef a ajouté qu’ils devaient leur malheur au fait « de ne pas avoir de Dieu (sic) ».
Agé de 85 ans, Yossef n’en est pas à sa première ignominie. On lui doit, parmi ses déclarations récentes, un appel à l’armée israélienne à « exterminer dans la joie les Arabes », ainsi que des insultes à la mémoire des victimes du génocide nazi, « mauvais Juifs tombés dans le péché » qui ont donc bien mérité leur sort.
Ovadia Yossef n’est pas le seul agent provocateur sévissant en ce bas monde. Outre Al-Zarkaoui (à supposer que le personnage soit en vie, et que les déclarations qui lui sont attribuées sur Internet soient de lui), nous avons par exemple Le Pen et ses jeux de mots récurrents (qui lui valent d’ailleurs des condamnations par les tribunaux).
Mais la différence, et elle est de taille, c’est qu’Ovadia Yossef est le leader d’un parti, le Shas, qui est une véritable institution en Israël avec son système d’écoles subventionnées par l’Etat, ses députés (le Shas a recueilli de 10 à 15% des suffrages aux derniers scrutins), et sa participation, régulière, aux coalitions gouvernementales de « la seule démocratie du Moyen-Orient ».
Enfin, si les déclarations ignominieuses de Zarkaoui ont fait le tour du monde, il est probable que les médias internationaux seront beaucoup plus discrets sur celles d’Ovadia Yossef.