Le récit par les militants de l’ICAHD (Comité Israélien contre la destruction des Maisons) de la démolition de maisons palestiniennes à Anata, Beit Hanina et Silwan par la municipalité de Jérusalem, sans la moindre justification.
Pourquoi se gêner, puisque nos gouvernements encouragent cette politique terroriste par leur collaboration avec Israël. Collaboration sur tous les plans, militaire, commerciale et même participation de sociétés françaises à la construction du tramway raciste, réservé aux juifs, et illégal, qui va relier Jérusalem à des colonies de Cisjordanie.
COMMUNIQUE DE L’ICAHD
« Misérable occupation par un matin misérable »
« Hier, le Comité Israélien contre les Démolitions de Maisons (ICAHD) a appris que le gouvernement israélien se préparait à démolir des maisons à Anata, Beit Hanina et Silwan.
Bien que les démolitions de maisons palestiniennes soient supposées avoir pris fin avec la première phase de la Feuille de Route, Israël soutient avec la plus parfaite mauvaise foi, que nous ne sommes que dans une phase « préalable à la Feuille de Route » même si la Feuille de Route a été mise en œuvre à la mi-2003. Cela veut dire, dans l’optique d’Israël, que les Palestiniens doivent faire ce qui est de leur responsabilité selon la Phase 1 et la Phase 2 (Réforme de l’Autorité palestinienne, fin de la violence etc.), tandis qu’Israël est libre de poursuivre son but qui est de renforcer son emprise sur les Territoires Occupés sans que rien ne l’en empêche, – (ce qui est) une violation patente du principe de « réciprocité » qui sous-tend le Processus de la Feuille de Route.
En fait, pour Israël, la démolition de maisons n’est qu’une « affaire de routine ». La municipalité de Jérusalem dispose d’un million et demi de shekels (300.000$) inutilisés à la ligne démolition de son budget annuel. Tout ce qui reste en début d’année est perdu. Puisque un tel montant paie environ 70 démolitions, la Municipalité est pressée de démolir d’ici un mois et demi autant de maisons que possible. Ajouter à ça la politique de démolition des maisons palestiniennes situées trop près du tracé du Mur. Ce fut l’une des raisons données à la démolition des maisons d’Anata – et tant pis si le Mur n’a pas encore été construit.
A 6h30, par ce matin de froid et de pluie (qu’on imagine les familles palestiniennes déménageant tous leurs biens sous la pluie en plein milieu de la nuit) l’équipe de l’ICHAD, bénévoles et militants est allée à Anata pour résister, témoigner et réunir de la documentation sur ces démolitions.
Au moment où nous sommes arrivés la région avait déjà été bloquée par la Police des Frontières, et nous n’avons pas pu nous approcher des maisons. Stationnés à 800 m de là nous avons été arrêtés par la Police des Frontières près du site des démolitions. Un des militants de notre groupe a tenté de convaincre les officiers de nous permettre de nous approcher, mais en vain. Pendant que nous observions à distance, un bulldozer Daewoo a démoli méthodiquement la première maison, ne laissant qu’un tas de décombres là où avait vécu une famille. Puis le bulldozer est monté sur une petite colline en direction d’une deuxième maison et a commencé à l’éventrer aussi. Après quelques minutes, le toit a commencé à s’effondrer et une autre famille s’est transformée en SDF.
Pendant ces démolitions, une pluie régulière tombait et nous ne pouvions que nous demander ce que ces familles dont les maisons venaient d’être démolies allaient faire une fois que l’armée, les spectateurs et les militants seraient partis. Ceux d’entre nous qui étaient venus pour se porter témoins des démolitions étaient trempés, avaient froid, et ne se sentaient pas bien. Mais à la fin, nous avions un lieu où aller nous changer. Ces gens qui venaient de perdre leurs maisons n’avaient plus cette possibilité. Ils restaient debout sous la pluie battante, à se demander comment ils allaient reconstruire leurs vies, qui comme leurs maisons, n’étaient plus que désastres.
Plus tard aujourd’hui, cinq autres maisons ont été aussi démolies : trois à Beit Hanina, une à Isawia et une autre à A-Tur. Et la maison d’une autre famille a subi un destin plus grotesque encore. Dans un « compromis » avec le tribunal, cette famille va démolir la moitié de sa maison de ses propres mains, tandis que l’autre moitié sera scellée pendant que cette famille essaie d’obtenir un permis de construire. »
Traduit par C.S. pour CAPJPO-EuroPalestine
CAPJPO-EuroPalestine vous invite à protester auprès de la société DAEWOO FRANCE dont les engins sont utilisés par la municipalité de Jérusalem pour faire ce sale boulot : Ecrire à info@daewoo-electronics.com et à service-conso@daewoo.fr