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Affaire Ilan Halimi : en attaquant Dieudonné, un plumitif du Nouvel’Obs révèle ses propres préjugés sur les Juifs

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Courageux mais pas téméraire, le directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, Laurent Joffrin, a attendu le signal du porte-parole du Parti Socialiste, Julien Dray, pour accuser à son tour Dieudonné d’être tout simplement l’inspirateur des assassins d’Ilan Halimi.


Vous lirez ci-dessous l’intégralité du papier de Joffrin, qui fait mine de dialoguer avec Dieudonné, alors même que ce dernier est tout simplement privé de parole dans les médias depuis maintenant des années, y compris quand il gagne les 15, 17 ou 19 procès qui lui ont été intentés par des officines sionistes, et que ces mêmes médias organisent le lynchage.

Le « raisonnement » de Joffrin, vous constaterez à la lecture de son papier que nous n’inventons pas, consiste à dire que les auteurs du rapt et du meurtre d’Ilan Halimi sont des gens tellement primitifs qu’ils ne sont même pas accessibles à des préjugés sur les Juifs, et que ce n’est que grâce à un Dieudonné qu’ils en ont acquis !

Mais il y a plus pitoyable encore dans la prose de Joffrin : c’est lorsque, pour les besoins de sa démonstration contre Dieudonné, il insinue que la communauté d’Ilan Halimi a été incapable de réunir la somme (450.000 €, puis moins, d’après ce qui a été publié à ce jour tant dans la presse générale que dans la presse juive) demandée par les ravisseurs.

« Quant à la ‘solidarité communautaire’ susceptible de réunir les sommes demandées, elle ne s’est pas exercée », ose-t-il écrire.

C’est plus que de l’incompétence que manifeste là ce journaliste, c’est de l’ignominie, pétrie de préjugés sur la relation des Juifs à l’argent. Car s’il y a une chose qui est absolument certaine, dans cette affaire, c’est que ce n’est pas le défaut de « la communauté juive » à réunir l’argent qui a coûté la vie à Ilan Halimi.

L’incohérence des ravisseurs (la presse a fait état de leur incapacité à finaliser l’opération, en se rendant aux rendez-vous de remise de la rançon) ? Un échec des tactiques mises en place par la police et/ou des responsables communautaires juifs ? Nous n’en savons rien (et Joffrin pas plus que nous, d’ailleurs). Mais nous savons, et les preuves sur le sujet, d’une facilité enfantine à acquérir, abondent, que la collecte de l’argent, « dans la communauté » précisément, n’a pas été un problème.

Ilan Halimi n’était pas un citoyen dépourvu d’attaches communautaires. Sa mère travaille au Fonds Social Juif Unifié (FSJU), un organisme d’entraide comme son nom l’indique, présidé par un banquier milliardaire, David de Rothschild. Le directeur général de cet organisme a publiquement déclaré qu’il avait été mis dans la confidence, par Mme Halimi, dès le début, et que les ravisseurs communiquaient avec elle, au téléphone, sur son lieu de travail. Les radios juives parisiennes ont ensuite informé, anecdotiquement seulement tant cela relève de l’évidence, que l’argent avait été rapidement mobilisé, même si, au final, la somme n’a pas été employée.

Alors, dire que la « solidarité communautaire » n’a pas PU s’exercer est au mieux une imbécillité majeure, car ladite communauté, quand bien même elle ne compterait que quelques dizaines de milliers d’individus en France, dont beaucoup ne sont pas riches, n’a pas besoin d’un Joffrin pour réunir, dans l’extrême urgence, quelques centaines de milliers d’euros. Mais écrire, comme le fait, peut-être même sans s’en rendre compte, le Joffrin, qu’elle n’a en réalité pas VOULU le faire, relève d’un préjugé bien plus abject encore que celui qu’auraient manifesté les ravisseurs. En effet, avec lui, les poches des Juifs ne seraient peut-être pas « forcément pleines », mais elles seraient « certainement cousues ».

Les gens comme Julien Dray ou Joffrin encouragent directement, avec leurs déclarations et leurs écrits, l’exercice de la violence physique, contre Dieudonné dans le cas présent. Et contre les Juifs aussi.

Publié par CAPJPO-EuroPalestine.


Voici maintenant le papier commis par Joffrin.

MEURTRE D’ILAN
Dieudo et Fofana

NOUVELOBS.COM | 02.03.06 | 15:19

par Laurent Joffrin,
directeur de la rédaction
du Nouvel Observateur ljoffrin@nouvelobs.com

DIEUDONNE PORTE-T-IL une part de responsabilité morale dans l’enlèvement du jeune Ilan Halimi ? La question a été posée par Julien Dray, député socialiste, qui s’est évidemment attiré une réplique furibarde des partisans du comique militant. Dieudonné, c’est un fait, n’a jamais appelé au meurtre, ni prêché ouvertement la haine, ni exprimé la moindre solidarité avec tel ou tel délinquant.
Pourtant, avant de fermer le ban, il faut examiner l’affaire de manière plus précise.
L’enlèvement de Ilan Halimi, chacun peut s’accorder là-dessus, est bien un crime crapuleux à connotation antisémite. La bande de Bagneux voulait de l’argent ; elle croyait le trouver, entre autres, en rançonnant certains membres de la communauté juive, réputée plus riche. La moitié, au moins, des « cibles » définies étaient d’origine juive. Le hasard, on le reconnaîtra, peut difficilement expliquer cette macabre statistique. S’il y avait en France 50% de juifs, nous le saurions, même en nous gardant de tout décompte ethnique ou religieux.

Et si la motivation des ravisseurs était uniquement crapuleuse, pourquoi enlever un vendeur de portable, profession dont on conçoit mal qu’elle puisse être composée de milliardaires ventrus ? Non, si l’on a désigné Ilan Halimi, c’est bien sur la base d’un préjugé. Même vendeur dans un petit magasin, le juif a de l’argent et s’il n’en a pas, ses coreligionnaires paieront : telle était la croyance. Ironie cruelle, qui vient une nouvelle fois illustrer la bêtise meurtrière des clichés racistes : la famille Halimi disposait en fait de revenus fort modestes. Elle ne pouvait en rien acquitter la rançon exigée. Quant à la « solidarité communautaire » susceptible de réunir les sommes demandées, elle ne s’est pas exercée. Surprise des ravisseurs, consternation, fureur, torture, meurtre.
Ces faits une fois rappelés, une question naïve se pose. Comment l’idée de la « richesse juive » est-elle venue à Fofana et à ses complices ? Par l’expérience ? L’homme est d’origine ivoirienne et habitait Bagneux. On ne sache pas que les Ivoiriens aient beaucoup supporter la présence des juifs, ni qu’ils aient l’occasion d’observer dans leur pays le déploiement de la supposée « richesse juive ».
Quant à la ville de Bagneux, elle comprend sans doute certains habitants d’origine juive, mais elle rien dans les reportages effectués là-bas ne laisse entrevoir l’existence d’une communauté judaïque particulièrement prospère ou visible. Non, Fofana, de toute évidence, n’a pas beaucoup fréquenté les juifs. Il s’est contenté, comme tant de gens porteurs d’idées reçues, de répéter les schémas sommaires qui circulent autour de lui, dans son milieu, dans des textes de propagande ou encore dans certains médias. Comme l’écrit Pierre-André Taguieff, c’est « la force du préjugé ».
Ces préjugés ne sont pas des faits de nature. Ils sont créés, élaborés, relayés, diffusés par des groupes ou des individus bien vivants et souvent très conscients de ce qu’ils font. Les islamistes, par exemple, aujourd’hui les principaux vecteurs de cette infra idéologie, usent de la haine antisémite en permanence. D’autres se contentent de dénoncer les juifs pour telle ou telle raison plus ou moins claire. Dieudonné fait-il partie de ces propagateurs ?
Au lieu de répondre de manière abrupte, posons le problème autrement. Dieudonné est un comédien, un auteur, un porte-parole talentueux.
Il est intelligent et, probablement, à en juger par ses spectacles, un homme sensible. Alors n’éprouve-t-il pas une sorte de gêne ? Ne pratique-t-il pas, de temps en temps, une sorte d’examen de conscience ? Ne peut-il considérer ses déclarations, ses sketches, ses diatribes contre les juifs, sous l’angle de leurs conséquences possibles ? Ne lui semble-t-il pas, lui qui a souffert sans aucun doute des préjugés raciaux, qu’il ne fait guère d’efforts, dans sa relation aux juifs, pour les combattre ? A force de désigner les juifs comme une puissance redoutable, comme un pouvoir omniprésent au sommet de la société (et donc comme une communauté prospère), à force d’accréditer l’idée qu’ils dominent les esprits et la politique, Dieudonné le conforte-t-il pas les pires croyances, dont on connaît la dangerosité historique ? Il ferraille contre « les juifs » parce qu’ils se sont offusqués d’un sketch qui les assimilait à des nazis.
Dieudonné ne peut-il comprendre que cette assimilation choque ceux dont la famille, souvent, a été déportée par les nazis ? Ne pourrait-il calmer le jeu au lieu de se lancer dans une réplique interminable, malsaine, obsessionnelle ? Et quel est l’effet de ces préjugés – classiques de l’antisémitisme – quand ils sont adoptés par des individus pervers et violents ? Dieudonné, de temps en temps, devrait se poser ces questions… Et s’il ne le fait pas, quelle est sa motivation réelle ? LJ

(le jeudi 2 mars 2006)

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