Le principal chanteur du groupe Pink Floyd, Roger Waters, dont la célèbre chanson « The Wall » est devenue un hymne contre le Mur en Palestine, a renoncé à un concert prévu à Tel Aviv, à la demande d’artistes palestiniens. Il a préféré jouer dans un village judéo-arabe, symbolisant la coexistence possible entre deux peuples, indique l’hebdomadaire Télérama dans sa dernière édition.
« The Wall » repris par les Palestiniens : L’hymne des murs
« On peut connaître le solfège sans bien mesurer la portée de certaines notes. Celles de The Wall, par exemple, continuent de faire du bruit un peu partout, notamment au Moyen-Orient, où leur résonance politique a récemment
bousculé le programme de leur compositeur, Roger Waters.
Le leader de Pink Floyd devait initialement assurer un concert à Tel-Aviv, en Israël. Mais une lettre ouverte signée par une dizaine d’artistes palestiniens l’a fait changer d’avis, le poussant à jouer plus loin, dans un village judéo-arabe, symbole de la coexistence entre les deux peuples.
Son morceau « Another brick in the wall » est effectivement devenu l’emblème des opposants au « mur » de séparation construit par Israël en Cisjordanie. En 2005, au festival international Palestine, les enfants en avaient modifié les paroles, muant le « another brick in the wall » en « another break in the wall » (« une nouvelle brèche dans le mur »).
Ecrite en 1979 pour s’opposer au système scolaire anglais, la chanson n’en finit donc plus d’incarner la lutte contre l’oppression. D’abord en Afrique du Sud, où elle fut chantée par les étudiants (puis interdite par le régime de l’apartheid). Ensuite à Berlin, où elle cristallisa les espoirs de réconciliation et fut reprise par le Floyd lors du premier anniversaire de la chute du Mur. Un succès flatteur mais délicat à gérer pour Waters, qui, tel ce vieux Jourdain, a écrit un hymne sans le savoir. Et doit désormais composer avec lui. »
Erwan Desplanques
Télérama du 6 au 12 mai (page 22)
Publié par CAPJPO-EuroPalestine
