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Une université américaine « libérale » censure une pacifiste israélienne

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L’Université américaine Brandeis, qui passait jusqu’à présent pour être la plus laïque et la plus libérale des universités juives du pays, vient de censurer une exposition de dessins d’enfants palestiniens, qui avait le malheur d’illustrer l’horreur d’une vie sous occupation.


C’est une étudiante israélienne de l’Université, Lior Halperin, qui avait pris l’initiative, dans le cadre d’un programme intitulé « l’art de construire la paix ».

Lior Halperin avait contacté un ami à elle, habitant d’un des camps de réfugiés de Bethléem, lui demandant d’inviter des enfants du camp à peindre des scènes de la vie quotidienne de la Palestine, telle qu’ils la voyaient, rapporte le quotidien Boston Globe.

La douzaine de tableaux reçus montre, sans surprise, des avions et des hélicoptères israéliens lâchant leurs bombes, une colombe ensanglantée captive des fils barbelés, des serpents crachant le feu, etc. Chaque tableau est accompagné d’une photo de son jeune auteur, et d’un court texte exposant ses espoirs et ses rêves.

L’exposition, dans la bibliothèque de l’Université, devait durer deux semaines. Mais rapidement, une poignée d’activistes sionistes, une demi-douzaine selon le Boston Globe, font pression sur la direction de l’établissement, au motif que la description du conflit israélo-palestinien fournie par les tableaux « n’est pas équilibrée ». L’Université, déjà sous le feu du lobby sioniste pour avoir embauché un enseignant palestinien et avoir noué un partenariat avec l’Université Al-Qods de Jérusalem, capitule : l’expo est interdite.

« C’est répugnant. Nous sommes dans un établissement qui est censé promouvoir le débat et le dialogue, et on nous censure. De quoi s’agit-il ? D’enfants de 12 ans vivant dans un camp de réfugiés palestiniens. Vous vous attendiez à ce qu’ils peignent des jardins fleuris ? », s’indigne Lior Halperin. La jeune femme a heureusement trouvé un relais pour l’expo, dans cette même région de Boston : avec le concours d’une association d’étudiants arabes, les tableaux devraient être exposés dans les locaux du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.), ajoute le Boston Globe.

L’un des étudiants sionistes, interrogé par le Boston Globe, a pour sa part montré sa conception du dialogue et d’une présentation « équilibrée » : « J’ai été surpris de voir ces tableaux à Brandeis, car Brandeis est un campus juif, un campus pro-israélien, point barre », déclare ce jeune homme, Dmitry Vilner.

« Pour moi, l’Université devrait être un espace de discussion, et l’art est sans doute la meilleure porte d’entrée pour le dialogue », réplique Aaron Voldman, lui aussi d’origine juive, mais militant dans une organisation pacifiste. « Mais nous sommes ici dans un établissement juif, où le soutien à Israël est très fort, et l’esprit d’ouverture qu’on pourrait attendre d’une université s’en ressent », ajoute-t-il.

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