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Des sanctions contre l’occupant pas contre les Palestiniens : thème de la manifestation à Tel Aviv samedi dernier

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Voici un compte-rendu de la manifestation qui s’est déroulée samedi à Tel Aviv et qui a réuni plusieurs milliers de personnes contre l’étranglement du peuple palestinien et pour l’ouverture de négociations avec le gouvernement du Hamas. Il nous a été envoyé, en anglais, par Gush Shalom.


Le soir du 3 juin à Tel Aviv : la grande rue Ibn Gvirol devient une rivière bouillonnante de militants qui manifestent, à l’occasion du 39ème « anniversaire » de l’occupation, pour protester contre les sanctions et le siège imposés aux Palestiniens.

Sur les T-shirts que portent les militants, les portraits de Che Gevara et de la militante Tali Fahima, incarcérée dans la prison de Ramla pour avoir engagé un dialogue pacifique avec des militants de la ville occupée de Jénine. Beaucoup de manifestants portent des brassards noirs pour marquer « la totale illégalité de l’occupation » et/ou pour exprimer leur deuil des victimes de la violence. Il y a des drapeaux noirs qui disent la même chose et disent aussi l’anarchisme, les drapeaux rouges des communistes et de groupes plus petits, ainsi que les drapeaux arc-en-ciel de la communauté gay, les drapeaux européens pour la paix qui sont d’un arc-en-ciel légèrement différent, les deux pancartes du Gush Shalom, et des drapeaux nationaux palestiniens apportés par les Arabes venus de Galilée. On remarque même un drapeau israélien porté par le vétéran Naftali Raz !

Les slogans sont forts :
« Oui à la Paix ! Non à l’Occupation ! Oui à la paix ! Non à la famine ! Oui à la paix ! Non à l’étranglement ». « Ni Olmert, ni Bush » « A bas l’occupation », « l’Occupation c’est le terrorisme, celui qui la refuse est un héros » « Faire crever de faim des enfants c’est le pire des terrorismes » « Démantelez les colonies, démantelez le Mur » (certains jeunes plus radicaux ajoutent « Démentelez l’Armée, démantelez l’Etat » !).
Mais le slogan qui a eu le plus de succès est sans conteste : « Peretz, Peretz, hey, hey, hey, how many kids did you kill today ? » (« Peretz, combien d’enfants as-tu tué aujourd’hui? » célèbre slogan américain contre Lyndon B. Johnson durant la guerre du Vietnam). La « colombe » qui, à peine arrivée au gouvernement a autorisé les raids massifs contre les villes palestiniennes, les bombardements et les « liquidations » a en particulièrement pris pour son grade. (…)

Les escaliers de la Bibliothèque Municipale ont servi de podium à une série d’intervenants dont toutes les annonces ont été faites à la fois en hébreu et en arabe.
Le principal discours a été celui de Shulamit Aloni, ancienne ministre de l’Education (Parti Meretz) et
lauréate du prix des Droits Civils Israéliens.
« A quel point l’Etat israélien, l’Etat de l’occupation peut-il encore dégénérer ? A quel point l’armée qu’on ose appeler « Forces Israéliennes de Défense » peut-elle encore s’enfoncer, avec ses bombardements, ses assassinats et ses meurtres ? (…) Il n’y a pas de justice et il n’y a pas de juge. Amir Peretz suit la voie des crimes de guerre tracée par ses prédécesseurs. Nous sommes devenus un méprisable pays d’Apartheid. Et maintenant nous avons une loi qui interdit la réunification des familles. Qui a décidé ces divisions depuis presque quarante ans ? Qui a volé la terre et l’eau, a transformé les villes et les villages en camps de détention ? Tout est permis parce « il n’y a pas de partenaire ». Mais il n’y a jamais eu de partenaire. Arafat n’était pas un partenaire, Abu Mazen n’était pas un partenaire et évidemment le Hamas n’est pas un partenaire. Alors laissez-moi vous dire, mes amis :IL Y A quelqu’un avec qui parler, et nous devons leur parler . De l’autre côté il y a un gouvernement démocratiquement élu. Je vais vous dire un petit secret : nous avons eu un grand nombre de gouvernements démocratiquement élus ici en Israël qui ne m’ont pas enthousiasmée » (…)

Terry Bullata, directrice d’une école à Abu Dis, a transmis les salutations de la part d’une manifestation simultanée de milliers de Palestiniens à Manara Square au cœur de Ramallah, l’endroit même ou l’armée israélienne a tué quatre manifestants palestiniens il y a près d’une semaine Terry, dont la propre cour de récréation a été divisée par le « Mur de Séparation » a dit : « Dans mon école nous avons organisé la célébration de la fin d’année pour des enfants qui ont vécu toute leur vie dans l’ombre du Mur. J’espère qu’un jour nous tous, Israéliens et Palestiniens auront le plaisir de faire, ensemble, tomber le mur. Je suis venue ici pour appeler à l’arrêt du siège et du boycott de mon peuple. En 1977 quand le Likoud a été élu en Israël le monde s’est indigné. Mais quelqu’un a-t-il alors décidé de punir le peuple israélien pour ce choix démocratique ? Evidemment pas. Abu Mazen a lancé un référendum pour trouver un consensus palestinien pour la paix. Mais ce n’est pas ce que veut le gouvernement Olmert. Le gouvernement israélien veut agir unilatéralement pour annexer plus de zones, celles où vivent illégalement les colons sur les terres de mon peuple ».

A l’occasion du rassemblement, un appel a été lancé pour trois refuzniks emprisonnés. Le chanteur contestataire connu, Zeev Tene a chanté sa chanson « Vous ne connaîtrez jamais d’autres IDF » et les rappers de Ramlah et Lydda du groupe de Tamer Nafar ont exprimé dans un dialogue amer et ironique ce qu’on ressent quand ont est « un étranger dans son propre pays ». Il y a eu des messages des villageois de Bil’in, qui se battent contre la construction du mur sur leur terre et en provenance d’autres rassemblements et réunions aux Etats-Unis, au Canada, en Angleterre, en France, en Allemagne, en Grèce et au Japon.(…)

« Ne dites pas que vous ne saviez pas ! » a tonné Yehuda Shenhav professeur à l’université de Tel Aviv et vieux militant pour la justice sociale, « Ne dites pas que vous ne savez pas qu’on commet des crimes de guerre dans vos cours. Que des exécutions ont lieu ici sans procès », que les des vieux et des malades sont arrêtés aux check points sur le chemin de l’hôpital. Que nos impôts utilisés à maintenir l’occupation et à construire des colonies et des murs pendant que nos pauvres sombrent encore plus profond dans la pauvreté et la misère. Nos hommes et femmes de lettres, juges de la Haute Cour, universitaires, poètes et écrivains, ont moralement et idéologiquement fait faillite, en s’adaptant avec opportunisme à l’occupation. (…)

Beaucoup de groupes ont permis de faire de ce rassemblement un succès. Il a été initié par La Coalition des Femmes pour la Paix, avec Gush Shalom, Ta’ayush, Hadash, Banki [Alliance israélienne de la jeunesse communiste]. The Alternative Information Centre, Student Coalition – Tel Aviv University; The Israeli Committee Against House Demolitions, The Campus is not Silent; Artists without Walls ; Our Colours [Proud Youth in the Meretz Party], MachsomWatch, Bat Shalom, New Profile and Yesh Gvul.

Traduit par C.S. pour CAPJPO-EuroPalestine

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