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Italie : une collaboration militaire active avec Israël

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L’insistance d’Israël pour que l’Italie envoie plusieurs milliers de soldats au Sud-Liban prend plus de sens, quand on sait que les deux pays sont liés par une importance alliance militaire.


C’est en juin 2003, au lendemain de l’invasion de l’Irak, que le gouvernement de Silvio Berlusconi a signé, sous les auspices de ses parrains américains, un accord de coopération militaire avec Israël, indique Manlio Dinucci dans le quotidien Il Manifesto.

L’accord a été validé par le Parlement italien début 2005, grâce aux voix des « Démocrates de gauche », alors dans l’opposition, mais aujourd’hui au gouvernement, le chef de ce parti Massimo d’Alema étant désormais ministre des Affaires étrangères.

L’accord a une portée très vaste, couvrant le co-développement d’armes et systèmes d’armes, entraînement, recherche scientifique, etc. Le détail des programmes impliquant ces deux alliés historiques de l’impérialisme américain est tenu secret, mais des fuites dans la presse ont révélé l’existence de contrats initiaux d’une valeur de 180 millions de dollars.

Il Manifesto a également recensé, au cours des 18 derniers mois, les opérations communes suivantes :
– mars 2005 : exercice naval conjoint italo-israélien en Mer Rouge
– avril 2005 : visite du chef d’Etat-major de l’armée de l’air israélienne (un certain Dan Haloutz, devenu dans l’intervalle le champion de la guerre du Liban, et spéculateur boursier sur le temps de « travail ») en Italie
– juin 2005 : nouvel exercice naval conjoint, dans le Golfe de Tarente
– janvier 2006 : première visite du chef d’Etat-major de l’aviation italienne en Israël, où il est notamment question de développer « l’interopérabilité » des deux armées. Israël, indique le communiqué publié à l’issue de la visite, « a manifesté un vif intérêt pour divers systèmes d’armes en service dans les forces aériennes italiennes, ce qui augure bien d’une collaboration renforcée entre les industries aéronautiques italienne et israélienne ».
– mai 2006 : participation israélienne, avec ses chasseurs-bombardiers F-15, à l’exercice « Spring Flag 2006 », du 8 au 27 mai en Sardaigne. La Suède refuse de participer à cet exercice militaire dit « européen », du fait de la présence israélienne. On est alors à 45 jours de l’attaque israélienne contre le Liban, au cours de laquelle les avions israéliens vont effectuer pas moins de 7.000 attaques contre ce petit pays.

L’accord israélo-italien a été signé en 2003 non seulement par les ministres de la Défense des deux pays, mais également par leurs ministres de la Recherche, ce qui implique donc la collaboration d’universités italiennes au développement de la machine de guerre israélienne, note Il Manifesto.

De fait, en février 2006, le ministère italien de la Recherche annonce l’octroi d’une première tranche de 10 millions d’euros pour des programmes de coopération avec les instituts israéliens Weizmann (Rehovot) et Teknion (Haifa), fortement impliqués l’un et l’autre dans les applications militaires de la recherche scientifique. On est ici en zone grise, observe Manlio Danucci, puisqu’il est d’autant moins possible de distinguer entre recherche à visée civile et recherche à visée militaire que les détails restent secrets. Le journaliste rappelle cependant que c’est à l’Institut Weizmann qu’a été développé le programme nucléaire militaire israélien, alors que le Teknion, selon l’organisation américaine Global Security, s’intéresse aux armes à énergie directe, notamment celles à micro-ondes, qu’Israël a probablement déjà expérimentées contre les populations de Gaza et du Liban.

Dans le cadre d’une parfaite alliance gauche-droite version transalpine, la Région du Latium (région de Rome) et la Province de Milan ont-elles aussi passé des accords de coopération à applications militaires. Ironiquement, le contrat de la Région du Latium, qui touche aux domaines spatiaux et électroniques (dont les applications militaires sont par conséquent évidentes) a été signé officiellement à Rome le 11 juillet, 24 heures avant l’attaque contre le Liban !

Le gouvernement italien a parfaitement compris, et accepté, la « feuille de route » que lui ont rédigée les dirigeants israéliens et américains, pour qui l’ONU ne doit pas s’interposer, encore moins protéger le Liban contre l’agression qui se poursuit, mais « désarmer le Hezbollah ».

Malgré tout, les dirigeants italiens, s’ils s’engagent évidemment à ne jamais s’opposer à l’armée israélienne sur le terrain, voudraient avoir, avant d’envoyer leurs troupes, la garantie minimale que celles-ci ne seront quand même pas attaquées par leur tuteur.

« On veut bien y aller », a déclaré Massimo d’Alema, « mais il serait quand même préférable qu’Israël arrête de tirer » ! La remarque du ministre italien intervenait au lendemain d’une déclaration du général français Alain Pellegrini, qui considère que l’attaque le mois dernier, par l’armée israélienne, d’un poste de la FINUL au Sud-Liban, bombardement qui a fait 4 morts chez les Casques Bleus, était bien un « acte délibéré ».

Par CAPJPO-EuroPalestine

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