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Entrée de l’extrême-droite au gouvernement israélien

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Voilà qui est fait : Avigdor Liberman, fasciste notoire, qui n’a rien à envier à un Le Pen ou un Haider, va faire partie du gouvernement israélien. Israël, Etat qui utilise les bombes à fragmentation, les bombes au phosphore, qui refuse de signer les protocoles réglementant les attaques avec des armes incendiaires, Etat dont le président est poursuivi pour viol, et qui demande maintenant à des fascistes de gouverner, est l’idole de nos propres gouvernants : au secours !


Qui sont Avigdor Liberman et son parti d’extrême-droite « Israel Beitenou » ? Ci-joint l’article de Mireille Delamarre sur le site « Planète Non Violence » qui résume bien la situation :

« Israël Beitenou », parti d’extrême droite israélien d’ Avigdor Lieberman entre dans la coalition sioniste au pouvoir.

AvigdorLiberman.jpgPour sauver son gouvernement d’élections anticipées après la débâcle de la guerre du Liban cet été, le premier ministre israélien Ehud Olmert vient de signer un accord avec Avigdor Lieberman un colon dirigeant du parti Israël Beitenou, le parti d’extrême droite des nouveaux émigrants russes. Cet accord devrait être entériné par le parlement israélien dans les jours à venir. Il est fort peu probable que le parti travailliste, membre de cette coalition, la quitte. Lieberman amène avec lui 11 parlementaires de plus dans la coalition, permettant au gouvernement Olmert de contrôler 78 des 120 sièges au parlement. Il est prévu qu’il devienne vice-premier ministre et un nouveau poste sera créé spécialement pour lui, celui de ministre aux affaires stratégiques concernant l’Iran, ce qui lui permettra de siéger au cabinet restreint diplomatie/sécurité.

L’homme

Avigdor Lieberman est l’idole politique des « nouveaux » émigrants russes et originaires des anciens pays de l’ex Union Soviétique venus s’installer en Israël et dans les territoires palestiniens occupés dans les années 90. Lui-même est né en Moldavie en 1958, marié et père de 3 enfants, et vit dans une colonie de Cisjordanie. Il a fait des études d’agronomie/hydrologie à l’université de Moldova et a émigré en Israël en 1978. D’abord gagnant sa vie en faisant des petits boulots, il est ensuite devenu un homme d’affaires douteux, sous le coup de poursuites judiciaires.

Il a servi comme directeur du mouvement Likoud et a commencé sa carrière politique au côté du premier ministre de l’époque Netanyahu en 1996, qui l’a nommé directeur général adjoint du bureau du premier ministre. Il démissionne en 1998, et se consacre à ses activités d’homme d’affaires privées. En 1999, il fonde le parti Israël Beitenou et remporte cette année-là aux élections parlementaires 4 sièges. Dans le premier gouvernement de Sharon, il est nommé ministre des infrastructures en 2001. Il se rallie à deux autres partis d’extrême-droite « Moledet » et « Tekuma » pour les élections de 2003, et obtient 7 sièges à la Knesset. Il a été nommé ministre des transports dans le deuxième gouvernement Sharon. Opposant acharné de tout retrait des territoires palestiniens occupés, affichant publiquement son opposition au retrait de Gaza, il est congédié du gouvernement Sharon.

Avigdor Lieberman a toujours affirmé que les affaires privées qu’il menait n’avaient rien à voir avec la politique. Pourtant, sous le coup de poursuites criminelles toujours en cours, il semble bien que ce ne soit pas le cas. Lieberman a été depuis 1998 au centre d’enquêtes portant sur des fraudes et des opérations de chantage. En août 1998, il a été engagé comme consultant pour la banque autrichienne Creditanstalt au moment où le rouble russe avait perdu 80% de sa valeur. La banque qui avait investi dans le rouble était sur le point de perdre des centaines de millions de dollars. Elle a payé Lieberman 3 millions de $ en espérant qu’il intervienne grâce à ses contacts en Russie pour faire remonter le rouble. Pure coïncidence ou pas, le rouble a été réévalué. La police a suspecté Lieberman d’entretenir des liens avec la mafia russe. En 2000, il a été accusé d’avoir financé la campagne de son parti aux élections de 1999 par un crédit de 1 million de $ obtenu auprès d’une banque autrichienne que le millionaire Martin Schlaff aurait fourni. En février 2004. Le nom de Lieberman est de nouveau évoqué, cette fois en lien avec une affaire douteuse de commerce de diamants.

Ses ambitions politiques

Son entrée au gouvernement Olmert n’est pas du tout désintéressée. Lieberman rêve que son parti Israël Beitenou supplante le Likoud comme l’un des plus importants partis israéliens. En assurant la survie du gouvernement Olmert pour les 3 ans à venir, il compte sur la désintégration du Likoud et se voit bien élu premier ministre ou président s’il arrive à changer la donne électorale israélienne.

Plate forme nationaliste militariste ultra libérale de son parti Israël Beitenou

Diplomatie sécurité : Israël doit initier un processus pour déterminer les frontières avec l’autorité palestinienne en tenant compte des nécessités démographiques. La nouvelle frontière doit assurer une majorité juive stable pour de longues années, pas question de rendre les territoires occupés en 1967. Il préconise le transfert de certaines zones densément peuplées de citoyens arabes israéliens d’origine palestinienne à l’autorité palestinienne, notamment des villes et villages arabes situés dans le triangle de Wadi Ara, en échange de quoi de grands blocs de colonies en Cisjordanie seraient annexées et passeraient sous souveraineté de l’Etat d’Israël. Les 160 000 citoyens israéliens d’origine palestinienne vivant à Jérusalem passeront aussi sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

Economie sécurité sociale : privatisation des services publics

Education : développer l’instruction sur le sionisme, la patrie

Sécurité intérieure : accroître les forces de police

Loi sur la citoyenneté : allégeance à l’Etat, la déclaration d’indépendance, le drapeau, l’hymne national, la souveraineté israélienne, service militaire obligatoire pour tous, service civil pour les religieux et les arabes israéliens.

Un parti et un dirigeant qui distille le racisme, prône le transfert des arabes, une politique de nettoyage ethnique.

Ces messages extrémistes sont distillés principalement à sa clientèle électorale d’origine russe et des pays de l’ex- Union Soviétique. En mai 2004 par exemple dans le journal local hebdomadaire « Tel Aviv », il déclarait nécessaire de transférer 90 % des arabes israéliens (qui vivent là depuis des siècles) dans les territoires occupés palestiniens, y compris les habitants de St Jean d’Acre, Jaffa et Sakhnin. Il a dit selon cet hebdomadaire : « il n’ont pas leur place ici. Ils peuvent faire leur baluchon et se tirer. »

Il milite pour le transfert de territoires et leurs populations à l’autorité palestinienne en échange des blocs de colonies ; exemple : Umm al-Fahm contre Ma’aleh Adumim une colonie située à l’Est de Jérusalem et qui coupe la Cisjordanie. Bien sûr, nul besoin pour Lieberman de demander leur avis aux citoyens arabes israéliens qui perdraient ainsi leur citoyenneté israélienne.

Quelques « perles » de Lieberman

Au cours d’un débat au parlement israélien, Lieberman s’en est pris aux députés arabes israéliens qui y siègent. Selon lui, les députés qui rencontrent des membres du Hamas sont des traîtres qui doivent être jugés. « La deuxième guerre mondiale s’est terminée par le procès de Nuremberg et l’exécution de la direction nazie. Non seulement les dirigeants nazis mais aussi ceux qui ont collaboré avec eux ont été exécutés. J’espère que ce sera aussi le sort des collaborateurs siégeant dans ce parlement »

En réponse, le député du parti arabe israélien Ra’am Ta’al, Ahmed Tibi, a dit de Lieberman : « ces commentaires racistes ont été fait par un homme dont le fascisme est devenu un mode de vie, et le racisme un outil pour son commerce (politique ndlt) ». (Haaretz 4/05/06 article de Gideon Alon « Lieberman appelle à exécuter les membres arabes du parlement »)

En ce qui concerne l’Iran, en rejoignant le gouvernement Olmert, son objectif d’après ce qu’il déclare, est de se concentrer sur « la menace iranienne » pour « sauver le pays et non le gouvernement ». « Le principal problème actuellement c’est la menace iranienne, et je ne veux pas penser à ce qui pourrait arriver d’ici 1 an ou 2 si nous ne nous en occupons pas maintenant. Les Etats-Unis ne pourront rien faire contre l’Iran à cause de la faiblesse du président Georges W. Bush, donc c’est nous contre eux. » (Source jpost 23/10/06).

Donc il va inévitablement du poste qu’il occupera pousser à une attaque israélienne (éventuellement nucléaire) sur l’Iran ce qui serait une catastrophe pour la région entière, le monde entier.

L’un des journalistes du quotidien israélien Haaretz Uzi Benziman a qualifié son point de vue sur le monde de « fasciste », et le chef du groupe parlementaire du parti Meretz Zahava Gal-On a critiqué cette inclusion en disant : « Lieberman est une menace stratégique pour la démocratie israélienne, et le consentement du parti travailliste (à ce qu’il rejoigne la coalition ndlt) fait que cette menace devient une réalité. »

Sources : quotidiens israéliens Haaretz daily, ynet, jpost, et britannique The independent

www.planetenonviolence.org
webzine illustré d’informations et de ressources éducatives sur la non-violence

CAPJPO-EuroPalestine

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