Le chantage : Un procédé qui est malheureusement devenu tellement monnaie courante de la part du lobby pro-israélien qu’il passe souvent inaperçu. Chantage moral, chantage financier, pressions en tous genres… En voici un nouvel exemple en Grande-Bretagne, relaté par Gilad Atzmon, qui n’a pas sa langue dans sa poche.
« Les intimidations d’une sioniste qui voudrait transformer l’université anglaise de Leeds en Yeshiva »
« Il y a quelques jours j’ai fait connaissance avec « Bonsoir« . C’est un site animé par un étudiant palestinien en 3e cycle à l’Université de Leeds.
Ce site doit être vu à tout prix, c’est une librairie de films en ligne, quelque chose comme un « You tube » palestinien. Le concepteur du site s’appelle Akram Awad. Il a rassemblé dans une section dénommée Palorama une impressionnante collection de matériaux audiovisuels sur la Palestine et le Moyen-Orient et de documents qui montrent comment grandit le crime sioniste et cela en images et son.
J’ai appris aussi qu’il collabore occasionnellement à des initiatives d’Umkahlil, de Peacepalestine et d’Annie’s Letter; il participe modestement, pas le genre à attirer l’attention mais il est attentif à ce qu’il fait.
Il y a trois jours, j’ai écris à Mr Awad pour lui dire que j’ai été impressionné par son site. Il m’a répondu la nuit dernière. Bien qu’il n’ait pas évoqué son problème, j’ai appris que le jeune exilé palestinien est confronté à des attaques. Le lobby sioniste de Grande-Bretagne tire à gros boulets sur lui et surtout sur son message.
Comme en Amérique du Nord, où des fonds d’aide servent aux lobbies sionistes à influer sur le discours académique, une respectable institution académique du Royaume Uni comme l’Université de Leeds est soumise maintenant à la même lourde pression.
J’ai appris aujourd’hui par le Yorkshire Post que » Marilyn Stowe, une juriste spécialisée en divorce et membre du groupe d’avis légal de la Commission de loi, a déclaré qu’elle ne pourrait plus « offrir une somme à 5 chiffres » après avoir appris qu’un étudiant de 3e cycle de l’Université, qui en plus travaille en son sein, anime un site contenant des « éléments antisémites ».
Ceci alors Mr Awad déclare sur son site et dans la presse anglaise qu’il est anti-sioniste et non antisémite. Il n’aurait dû même pas être confronté à ce problème ; parce que c’est évident que le site est dédié à la dissémination d’informations sur la Palestine et sur le peuple palestinien. Il ne critique pas les juifs en tant que groupe ethnique ou racial mais toute mention des Juifs est en rapport étroit avec les actions politiques d’Israel et exclusivement en relation avec le sionisme en tant qu’idéologie et pratique.
En outre, le site de Mr Awad contient des articles originaux mais beaucoup de ceux-ci sont des archives en ligne.
C’est une collection de films qui expriment une grande variété d’idées et d’expression, supposant que dans un monde libre les gens sont habilités à écouter d’autres points de vue et peuvent se faire leurs propres opinions.
Madame Stowe dit :
« Je me sens très concernée par le fait que l’Université de Leeds a été publiquement liée à un site qui publie des documents antisémites et avec le plus grand regret je ne peux pas être associée à l’Université de Leeds tant que ce problème n’est pas résolu. J’espère qu’ils prendront maintenant des mesures pour traiter cette affaire et que je ne serai pas perçue comme poursuivant une politique hostile à un groupe particulier d’étudiants. »
Mm Stowe a bien sûr le droit de faire ce qu’elle veut de son argent. Cependant, une recherche rapide révèle que ce n’est pas l’Université de Leeds qui héberge le site de Mr Awad. Il est en fait hébergé par une firme américaine. Il semblerait que Mme Stowe est mal informée ou » mal informante » ou bien les deux.
Quoiqu’il en soit, il est assez évident que Mme Stowe a conditionné son soutien à l’Université en formulant une demande claire de conformité à des opinions.
Sans dissimulation, Mme Stowe offre des contributions économiques à l’Université de Leeds à la condition que l’institution académique se comporte comme une Yeshiva, c’est-à-dire comme une institution spécialisée dans les études de la Torah et tout particulièrement le Talmud.
Puis-je rappeler à Mme Stowe que le mot université est dérivé du latin universitas magistrorum et scholarium (communauté des maîtres et des disciples). Le site web de Mr Awad est exactement ce que l’universitas doit être. Il donne à la communauté mondiale un accès direct au discours palestinien. Il met de la connaissance à disposition. Il est là pour partager une appréciation de la brutalité sioniste avec tous les internautes de cette planète. C’est ce qui rend Mme Stowe malheureuse.
D’une manière ou d’une autre, elle préfère faire taire les opposants à Israel. Elle préfère restreindre le discours.
Mme Stowe, qui est elle même diplômée de l’université de Leeds, semble avoir oublié ce qu’est la liberté académique. Mais loin de s’en inquiéter, en tant que juriste elle œuvre en fait contre la liberté d’expression.
Puis-je rappeler à Mme Stowe que c’est l’ouverture qui a fait de l’Occident quelque chose dont on peut un peu tirer fierté.
Si Mme Stowe croyait au véritable sens d’univeristas plutôt que dans la dynamique muselante de la Yeshiva, elle regretterait son choix de retirer ses fonds et reprendrait en toute hâte son aide à une université qui a beaucoup de chance de compter parmi ses étudiants un Akram Awad.
Quoiqu’il en soit, le comportement de Mme Stowe est un bon signal d’alarme pour le monde académique britannique. Apparemment les lobbies sionistes sont là pour exploiter la diminution de l’aide financière du gouvernement pour l’éducation supérieure.
Les lobbies sionistes feront tout ce qu’ils peuvent pour entraver la liberté académique. Les sionistes savent que la « liberté d’opinion » et une conscience éthique sont les plus grandes menaces pour les politiques israéliennes et le discours » sio-centriste « . Faites attention! »
*Gilad Atzmon est un musicien et écrivain israélien, vivant à Londres et partisan d’un Etat laïque et démocratique dans lequel les deux peuples palestinien et israélien puissent vivre en tant que citoyens égaux en droit et en responsabilités.
Paru le 28 janvier 2007 sur SPOTLIHT
(traduit de l’anglais par F.L. pour CAPJPO-EuroPalestine)
CAPJPO-EuroPalestine
