A l’occasion de la journée de la femme, un ensemble d’associations, notamment de femmes, ont manifesté au check point de Hawara, à l’entrée de Naplouse.
Récit de Nadia à Darna.
Nous nous sommes tous donnés RDV au centre ville et sommes allés ensemble jusqu’au check point.
Des textes sur la justice, la fin de l’occupation, le droit de chaque Palestinien de vivre libre sur sa terre, ont été lus par des femmes et des hommes face aux soldats.
Au bout de quelques minutes les soldats nous ont demandé de reculer.
Nous continuons nos slogans et nos lectures de textes, et plus nous continuons, plus les soldats, qui devenaient plus nombreux, s’approchaient de nous. Ils se mirent à nous pousser violemment.
Peu leur importait qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes devant eux.
Ils se mirent à nous insulter, à nous demander de « dégager ».
Une scène attire mon attention : une soldate crie sur une femme palestinienne et lui dit en anglais : « Dégage d’ici » !
La femme palestinienne : « Tu me demandes de dégager ? Mais où ? Je suis sur ma terre, celle que tu as volée ; alors ce n’est pas à moi de dégager » !
La soldate, ne trouvant rien à répondre, la pousse violemment et pointe son arme sur sa poitrine. La femme palestinienne : « Si tu ne me respectes pas, respecte au moins la journée de la femme qui concerne les femmes du monde entier ! »
Un des soldats hors de lui, se mit à frapper tous ceux qui étaient devant lui, en criant et en les insultant.
Etonnée par cette violence, je me dis que c’est plutôt les Palestiniens qui devraient ressentir cette colère.
Un autre soldat, sûrement son supérieur, l’attrape et le secoue en lui demandant de se calmer, drôle de scène…
Une autre scène attire mon attention et mon objectif, un soldat se met à crier sur une jeune étudiante.
L’étudiante ne bouge pas, le fixe longuement et je suis impressionnée par son regard décidé à ne pas bouger de là.
Pendant qu’il est dans tous ses états, à lui crier dessus, à l’insulter et à la pousser, elle ne bouge toujours pas, résiste sans baisser les yeux.
Les soldats ont réussi à nous pousser loin des barrières et des tourniquets du check point, qu’ils ont fermé entre temps.
Donc plus possible ni d’entrer ni de sortir de Naplouse. »
Nadia D
CAPJPO-EuroPalestine
