Dans la foulée de la guerre contre le Liban, Jacques Chirac a encouragé Israël à attaquer aussi la Syrie, a affirmé dimanche la radio de l’armée israélienne, dont les propos ont été confortés par des déclarations publiques d’un haut diplomate israélien.
Selon la radio de l’armée (un media qui, contrairement à ce suggère son nom, n’est généralement pas plus, pas moins inféodé à l’Etat-major que les autres grands médias israéliens), le message transmis par Chirac aux dirigeants israéliens au début de l’été était non seulement celui d’un appui chaleureux à l’attaque contre le Liban, mais aussi un encouragement à attaquer la Syrie et à renverser le Président Bachar Al Assad.
Interviewé par la radio, l’ancien ambassadeur israélien en France, Nissim Zvilli, a abondé : “Dans le passé, l’ancien Premier ministre Ariel Sharon avait déjà declaré aux Français que c’était l’Iran qui était le principal responsable de l’armement du Hezbollah libanais, tandis que Chirac considérait que c’était la Syrie”, a declaré Zvilli.
« Le Président Chirac considérait la Syrie comme directement responsable de tentatives de déstabilisation du régime libanais (…), il voyait la Syrie comme directement responsable de l’assassinat de (feu le Premier ministre libanais) Rafic Hariri, et directement responsable de l’armement du Hezbollah », a-t-il ajouté.
Comme on le sait, Israël, incapable de venir à bout de la résistance du peuple libanais au cours de l’été 2006, après avoir claironné qu’il lui fallait « 8 jours pour faire ce travail » planifié de longue date, n’a pas suivi les « conseils » de Chirac, et s’est abstenu d’attaquer la Syrie (tout en bombardant quand même sa frontière, et en assassinant plusieurs dizaines d’ouvriers agricoles syriens dans la Bekaa).
« En fait, Chirac n’a absolument pas compris là où était notre intérêt », a déclaré de son côté, dans le quotidien Maariv un haut responsable israélien parlant sous couvert de l’anonymat. « Israël ne prévoyait pas d’attaquer la Syrie l’été dernier. D’ailleurs, quand Chirac a fini par comprendre que nous cherchions au contraire à arrêter la guerre contre le Liban, il a cessé de nous faire parvenir ses messages incitant à l’attaque de la Syrie », ajoute-t-il.
CAPJPO-EuroPalestine