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Iran : la France, basset du caniche Tony Blair

Un roquet de plus a rejoint la meute hurlant contre l’Iran, dans l’affaire des marins britanniques arrêtés dans les eaux du Golfe Persique où la Royal Navy n’avait de toutes façons rien à faire : c’est la France.


L’ambassadeur d’Iran à Paris a ainsi été convoqué jeudi Quai d’Orsay, pour s’entendre dire que la France,
« solidaire des Britanniques », demandait la libération des marins « dans les plus brefs délais ».

Comme cela a été annoncé et confirmé par les deux parties, 15 militaires et marins de la Royal Navy, navigant à bord d’embarcations légères, ont été arraisonnés la semaine dernière par des vedettes iraniennes, et conduits ensuite à Téhéran.

Téhéran affirme que l’incident a eu lieu dans les eaux territoriales iraniennes, alors que Londres jure au contraire que ses soldats étaient dans les eaux irakiennes (ce qui en dit déjà long sur le cynisme des grandes puissances, qui se reconnaissent un droit naturel à faire la police partout où elles en ont la force).

On n’est pas forcé d’accorder du crédit à la propagande iranienne, même si un des prisonniers britanniques a reconnu publiquement que son embarcation avait bien pénétré dans les eaux iraniennes. Mais les dénégations britanniques, venant de la part de gens qui avaient dépassé Bush dans l’intox sur les « armes de destruction massive » de Saddam Hussein, sont bien plus suspectes encore.

Passons sur les détails « techniques », bourrés de contradictions, fournis par le commandement britannique. Un amiral de sa Gracieuse Majesté a par exemple déclaré qu’il avait fallu moins de trois minutes aux Iraniens, partis de leur rivage, pour aborder les canots de la Royal Navy. Mais dans le même temps, l’amiral montrait sur une carte le point supposé d’arraisonnement, situé à 6 bons milles nautiques (plus de 10 kilomètres) de la partie la plus avancée de la côte iranienne. Ce qui suposerait la présence, dans la marine iranienne, de hors-bord dépassant allégrement la vitesse de 300 kilomètres/heure ! La définition de ce que sont ou seraient exactement les « eaux territoriales » des Etats riverains de cette partie du Golfe n’est pas non plus d’un grand secours : le découpage, par la Grande-Bretagne précisément du temps où elle colonisait la région, du Koweit et de l’Irak, fait que l’Irak est virtuellement dépourvu de façade maritime, et, du coup, d’eaux territoriales lui correspondant !

Plus sérieusement, les grandes puissances occidentales, à commencer par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ont amassé depuis le 11 septembre, et plus encore depuis l’invasion de l’Irak, des forces armées impressionnantes encerclant la République Islamique d’Iran, avec des bases dans quasiment tous les pays frontaliers de celle-ci (Turquie, Irak, Afghanistan, Pakistan, Qatar …), ainsi qu’avec des dizaines de navires de guerre dans les eaux du Golfe. Sur fond de dossier nucléaire, gouvernements et médias occidentaux développent depuis maintenant des mois une rhétorique guerrière, dont tous les Iraniens, qu’ils soient membres de la clique dirigeante ou simples citoyens, ont bien pris connaissance.

Le gouvernement français participe lui-même à l’escalade militaire avec l’arrivée récente, dans la région (officiellement, en mer d’Oman et non dans le Golfe, pour combattre la résistance afghane et non l’Iran), du porte-avions Charles De Gaulle et de plusieurs autres unités navales.

Et c’est ce moment que choisissent les autorités françaises pour adresser un signe supplémentaire d’agressivité aux dirigeants iraniens, en convoquant leur ambassadeur à Paris, tout en sachant pertinemment que cela n’aura strictement aucune influence sur le sort des soldats anglais prisonniers en Iran. Chirac, Douste-Blazy et leurs semblables n’ont vraiment honte de rien. Ils oublient un peu vite le rôle ignoble de la France dans les années 1980, qui avait fourni tant et tant d’armes au dictateur irakien Saddam Hussein, pour lui permettre de mener sa sanglante guerre contre l’Iran. Ce qui avait d’ailleurs entraîné des représailles, avec plusieurs attentats terroristes (celui du magasin Tati, notamment, en 1986) sur le sol français. Ils veulent que cela recommence ?

CAPJPO-EuroPalestine