Le Dr. Miri Weingarten, de l’association israélienne Physicians for Human Rights (Médecins pour les Droits de l’Homme) nous envoie un témoignage concernant la manière dont la gouvernement israélien et sa « Justice » condamnent à mort les malades de la bande de Gaza. Merci à Carole Sandrel pour sa traduction.
« En attendant la mort : l’histoire de K. à qui la Haute Cour d’Israël refuse tout recours
K. A.D. est une femme gazaouite de 33 ans, atteinte d’un cancer (lymphome de Hodgin) diagnostiqué en 2006. Elle a subi, en Egypte avant la fermeture du passage de Rafah, en juin 2007, une chimiothérapie et une radiothérapie avec transplantation de moëlle osseuse. Elle a été dirigée sur un autre centre médical à Naplouse en Cisjordanie pour sa chimiothérapie. Elle a dans un premier temps demandé et obtenu des autorités israéliennes, un permis de sortir de Gaza, et entrepris deux séances de chimiothérapie intensive en août dernier. Son état s’est amélioré dès le premier traitement et ses médecins lui ont dit qu’il était essentiel qu’elle continue la chimiothérapie et la radiothérapie, afin de prévenir une récidive de la maladie. Elle devait être soumise à deux autres séances, à Naplouse, fin novembre 2007.
K a demandé un permis de sortie par l’intermédiaire d’un médecin du service médical palestinien, mais elle a été refusée « pour raisons de sécurité » par les autorités israéliennes du passage d’Erez.
K. a reporté son traitement au 17 décembre 2007 et a redemandé un permis le 6 décembre 07. PHR-Israël (Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël) a adressé une demande en sa faveur à la Haute Cour Israélienne le 11 décembre 2007. Aucune réponse n’a été apportée ni à la demande de K. ni à celle de PHR-Israël.
A la suite d’une autre demande restée sans réponse, PHR-Israël a sollicité pour elle la Haute Cour israélienne le 29 décembre 2007.
Dans un compte-rendu médical reprenant les dossiers médicaux communiqués par le Professeur israélien Dina Ben Yehuda – hémato-cancérologue, chef du Département d’hématologie de l’hôpital Ein Karem d’Hadassah à Jérusalem-Est- et soumis à la Haute Cour, le Pr Yehuda souligne que K. risque la mort si son traitement s’interrompt.
Pourtant la Haute Cour de Justice a rejeté la demande de passage le 8 janvier dernier, indiquant qu’elle ne voit « aucun motif d’intervenir » dans l’interdiction faite) pour des raisons de sécurité.
Un nouveau rapport a été soumis par le médecin traitant palestinien le 26 février 2008. Selon ce rapport et selon le Professeur Ben Yehuda, les chances de survie de K. sont maintenant très minces en raison d’une rechute. Actuellement son état général est au plus bas, elle est ventilée et souffre de terribles douleurs.
Le Pr. Ben Yehuda recommande son envoi d’urgence vers un centre médical de pointe en Israël pour recevoir les soins supplémentaires qui peuvent augmenter ses chances ou, au moins, alléger ses souffrances.
PHR-Israël tient le gouvernement d’Israël, les Services de Sécurité Générale et la Haute Cour Isréalienne pour responsables de l’état de santé de cette femme. »
Pour plus d’informations contacter : Miri Weingarten at miri@phr.org.il T : 00 972 546 995199.
(Traduit par Carole SANDREL)
CAPJPO-EuroPalestine