La manifestation de dimanche Place de l’Opéra, à Paris, en solidarité avec le peuple palestinien, a été la cible de provocations d’individus violents, agissant de manière à l’évidence concertée, sans succès heureusement.
A 15 heures dimanche, un officier de police, en civil, s’est présenté Place de l’Opéra, muni de son ordre de mission, pour une prise de contact avec Olivia Zémor, présidente de CAPJPO-EuroPalestine, signataire la veille de la déclaration de rassemblement auprès de la préfecture.
Après un bref échange d’informations sur différents détails pratiques (présence d’une sono, durée du rassemblement…), l’officier nous a assuré que « la police veillait au grain », et interviendrait avec les moyens nécessaires en cas de provocations. « Je connais le Bétar et la Ligue de Défense Juive, je sais ce dont ils sont capables, et nous sommes là pour que votre rassemblement se déroule dans des conditions normales », a ajouté ce fonctionnaire devant plusieurs témoins.
De fait, vers 15h45, un groupement d’une dizaine d’individus, dont plusieurs portaient des casques de moto, se sont approchés du terre-plein de la Place de l’Opéra où un certain nombre de manifestants étaient déjà en place, et ont commencé à vociférer, aux cris de « Israël vaincra », « A mort les Arabes ».
Des manifestants ont tenté de les repousser, et quelques coups ont été échangés. Les policiers présents ont tenté de s’interposer, mais ils étaient à ce moment-là une demi-douzaine au maximum, et au moins l’un de ces policiers a été agressé par un membre du commando sioniste.
Lorsque des renforts policiers sont arrivés, dans les minutes suivantes, les provocateurs rôdaient encore, hurlant, à quelques dizaines de mètres de la Place, où des centaines de manifestants avaient maintenant afflué. Nous avons dû insister, auprès d’officiers de police, pour qu’ils éloignent les provocateurs, dans l’intérêt de tous, y compris celui des trublions que des manifestants ont photographiés. La police a bloqué deux d’entre eux, et les autres se sont apparemment éloignés.
La manifestation s’est alors poursuivie normalement. Deux individus louches ont brièvement tenté de faire reprendre par la foule des slogans n’ayant rien à voir avec la juste dénonciation des crimes de l’Etat d’Israël, mais ils ont été rapidement sommés de se taire. La fin du rassemblement a été prononcée par les organisateurs à 17h30.
Nous ne savons pas si la police a, ne serait-ce que relevé les identités des deux nervis d’extrême-droite, membres d’une bande qui sévit dans l’impunité la plus totale depuis trop longtemps, y compris lorsqu’un de ces voyous poignarde en pleine rue un commissaire de police, comme ce fut le cas il y a quelques années à Paris. Inversement, nous avons reçu une information selon laquelle un participant au rassemblement aurait été interpellé. Nous reviendrons sur ce point en fonction des informations dont nous disposerons.
Les incidents évoqués ci-dessus, tels que CAPJPO-EuroPalestine a pu jusqu’à présent en établir le déroulement, rappellent des provocations similaires survenues le 22 mars 2003 à l’occasion d’un défilé contre la guerre en Irak. Après avoir été mise en cause, CAPJPO-EuroPalestine avait porté plainte, et fait condamner en justice deux officines pro-israéliennes.
CAPJPO-EuroPalestine