La torture a été officiellement bannie par la Cour suprême israélienne le 6 septembre 1999.
Mais dans un arrêt du même jour, la même Cour Suprême énonce que les services de sécurité peuvent invoquer la « nécessité » pour justifier le « recours à des pressions physiques et psychologiques » contre les personnes accusées d’ « activités terroristes hostiles ». Il est écrit que les interrogatoires doivent être « vigoureux et exhaustifs », « à l’aide de stratagèmes, y compris de tromperies », mais que lorsque ces moyens n’atteignent pas leur but, des « pressions physiques modérées » peuvent être utilisées.
La doctrine dite de la « bombe à retardement » (bombe qui pourrait exploser non seulement dans les heures, mais aussi les jours ou les mois à venir dans un bâtiment rempli de monde) justifie donc le recours à la torture. Israël devient ainsi le premier Etat au monde à légaliser la torture. En dépit de la ratification par Israël de la Convention de 1984 sur la torture, qui instaure le principe d’inspections internationales dans les prisons des pays signataires, pour vérifier que la torture n’y est pas pratiquée, le gouvernement israélien n’a jamais autorisé de telles procédures.
Hannah Friedman, directrice du Comité israélien contre la torture, rapporte que 58 % des détenus palestiniens sont soumis à des actes de violence, battus, maintenus dans des positions douloureuses, empêchés d’aller aux toilettes et de dormir, menacés de viol, de voir leurs maisons détruites et leurs proches attaqués. Les détenus ne peuvent voir un avocat que 18 jours après leur arrestation !
Au Sud-Liban, dans la prison de Khiam sous contrôle israélien, « la quasi-totalité des prisonniers libanais comme palestiniens sont torturés, coupés de leurs familles depuis des années, en violation des Conventions de Genève » dénonçait Amnesty International, du temps où Israël occupait la région.
par CAPJPO-EuroPalestine
ENGLISH TEXT———————–
1999
The “Abolition of Torture”
Torture was officially banned by the Israeli Supreme Court on 6 September 1999. But in a decision passed down the same day, the same Supreme Court pronounced that the security services could invoke a “need” clause in order to justify “recourse to physical and psychological pressures” against persons accused of “hostile terrorist activities”. It is stated that such interrogations should be “vigorous and exhaustive”, “aided by stratagems, including deceptive ploys”, but when these means do not attain their goal, “moderate physical pressures” can be employed.
The so-called doctrine of the “delayed-action bomb” (a bomb which can explode not only within hours but after days or months in a crowded building) thus justified the recourse of torture. Israel became the first nation in the world to legalize torture. In spite of Israel’s ratification of the 1984 Convention on Torture, which introduced the principle of international inspections in prisons of signing countries as verification that torture is not practiced, the Israeli government has never authorized such procedures.
Hannah Friedman, director of the Israeli Committee Against Torture, reports that 58% of Palestinian detainees have been submitted to acts of violence, beaten, forced to remain in painful positions, prevented from going to the toilet, deprived of sleep, and threatened with acts such as rape, house demolition and attacks on their family and friends. Detainees cannot see a lawyer until 18 days after their arrest.
In South Lebanon, in the Israeli-controlled Khiam prison, “nearly all Lebanese as well as Palestinian prisoners were tortured and cut off from their families for years, in violation of the Geneva Conventions”, according to a denunciation by Amnesty International during the period when Israel occupied the region.
By CAPJPO-EuroPalestine