Bernard Kouchner, ce spécialiste de la provocation qui encourage notamment Israël à bombarder l’Iran, qualifie maintenant les ONG françaises travaillant dans la bande de Gaza d’officines d’espionnage rendant des comptes au Quai d’Orsay.
Lors d’une conférence de presse au Consulat de France à Jérusalem, dimanche, le ministre des Affaires étrangères a ainsi déclaré : « Officiellement, nous n’avons aucun contact avec le Hamas, mais officieusement, il y a des organisations internationales qui entrent dans la bande de Gaza, en particulier des ONG françaises qui nous donnent des informations ! »
Ainsi, non content de cautionner l’étranglement, par Israël, des territoires palestiniens occupés, non content non plus de boycotter ses représentants démocratiquement élus –ce que Kouchner et ses semblables appellent « le Hamas » étant en réalité le gouvernement palestinien issu des urnes-, Kouchner désigne maintenant les –rares- organisations humanitaires étrangères présentes à Gaza comme des barbouzes aux ordres de la diplomatie française.
La provocation de Kouchner sera heureusement, selon toute vraisemblance, sans effet, car les Palestiniens et leurs institutions qui accueillent et apprécient le travail des quelques volontaires internationaux parvenant à entrer à Gaza savent distinguer leurs amis de leurs ennemis.
Une des plus célèbres ONG internationales, Médecins Sans Frontières (MSF), a néanmoins tenu à faire une mise au point pour dénoncer la nouvelle provocation du ministre.
Dans un communiqué, MSF, « l’une des ONG françaises travaillant dans les Territoires occupés palestiniens et notamment dans la bande de Gaza », précise « n’avoir jamais communiqué d’informations politiques, officielles ou officieuses, concernant le Hamas, ou tout autre acteur politique palestinien, au ministère des Affaires étrangères français ».
« Une fois de plus, les propos de M. Kouchner portent à confusion, nuisent à nos activités sur le terrain et à notre présence auprès de populations civiles palestiniennes déjà fortement éprouvées par des années de conflit », poursuit l’ONG.
« Mélanger action politique et action humanitaire est en effet profondément dommageable à notre action, à la sécurité de nos équipes et au déploiement de secours impartiaux et indépendants sur les terrains de crise », insiste-t-elle, rappelant « que l’indépendance à l’égard de tous pouvoirs et intérêts (politiques, religieux, économiques ou militaires) est au cœur de sa conception de l’action humanitaire ».
« Depuis sa création en 1971, MSF apporte ses secours en toutes indépendance, impartialité et neutralité », a assuré MSF qui considère que « ces principes, énoncés dans notre charte, garantissent notre liberté d’action sur le terrain ». « De même, MSF a fait le choix politique de l’indépendance financière en refusant tout financement de la part du gouvernement français ».
CAPJPO-EuroPalestine