Un billet de l’un de nos lecteurs, à propos de l’accueil de Lieberman en France.
« En l’an premier du XXIème siècle (2000), quand nous étions encore sous le choc des crimes du siècle précédent, quoique l’esprit déjà bien émoussé sur la possible résurgence du fascisme, le néo-nazi autrichien Jörg Haider accédait au pouvoir et l’Europe trouvait la force de s’indigner.
Depuis cette date (mesurons le chemin accompli) nous avons, sous la férule de George Bush , emprunté la courbe ascendante de l’habitude face aux exactions internationales érigées ici et là en modèle de lutte occidentale contre la barbarie, dont notre continent est par nature exempt.
La politique israélienne, sur le sujet, n’est pas avare de perfectionnements, la Palestine étant un excellent terrain d’entraînement. Ariel Sharon, qui, derrière le Mur est toujours en lévitation brejnévienne, en savait quelque chose. Et c’est bien en l’an 2009, à l’issue d’une guerre émaillée de crimes contre l’humanité (cf. Richard Falk, rapporteur pour l’ONU), que le fasciste israélien
Avigdor Lieberman accède à son tour au pouvoir : « Son leitmotiv : loyauté envers l’Etat. Si bien qu’avant de le quitter nous lui demandons : « Imaginons que vous vous trouviez en Allemagne du temps du nazisme. A qui irait votre loyauté ? – A l’Etat », rétorque-t-il sans ciller. Cette réponse, formulée en plein Parlement, à Jérusalem, laisse pantois. » (Le Monde Diplomatique n° 662, mai 2009).
L’Europe ? Rien. Et la France l’accueille ce 5 mai. Comme quoi, en France, on s’habitue assez bien au pire. Par simple conformisme, expression d’une majorité silencieuse ? Ou bien. Cette question imbécile :
est-ce par un semblable processus que la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale y a été possible ? A cette question béotienne je réponds que personnellement je ne m’habitue pas au pire, même banalisé par nos Institutions. »
Guy Lavigerie,
4 mai 2009
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