Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi 18 février Eric Zemmour à 2000 euros d’amende avec sursis pour provocation à la discrimination raciale pour ses propos sur « les Noirs et les Arabes ». La question qu’on se pose est : pourquoi « avec sursis » ? Pourquoi le parquet, c’est à dire le gouvernement, dispense-t-il l’entartré de débourser un seul centime, alors qu’il tient publiquement des propos racistes ?
Dans l’émission de Thierry Ardisson Salut les terriens, diffusée sur la chaîne cryptée, Eric Zemmour s’était indigné après une intervention sur les contrôles au faciès : « Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait. » Le même jour, sur France Ô, il avait estimé, en réponse à une question qui lui était posée, que les employeurs « ont le droit » de refuser des Arabes ou des Noirs.
Mettant en avant « le crédit qui peut être accordé aux paroles » du prévenu, « un homme de médias, un polémiste reconnu, un trublion parfois », le procureur de la République Anne de Fontette avait requis à l’audience du 14 janvier une condamnation « de principe ». Concernant la citation sur les trafiquants, elle avait regretté qu’Eric Zemmour ait repris le « vieux stéréotype qui assimile l’immigration à la délinquance ». Quant à la seconde assertion, elle avait rappelé qu’en France, « la discrimination n’est pas un droit mais un délit ».
Déjà dans le cas de Alain Finkielkraut et de ses propos ouvertement racistes contre « Les Noirs et les Arabes » qu’il traitait de « sauvages » auxquels nous aurions apporté la civilisation et qu’il rendait responsables de tous les maux après les révoltes des banlieues de novembre 2005, la justice a fait preuve d’une étrange mansuétude, classant finalement l’affaire en tant que « non lieu » et renonçant à exiger l’enregistrement sur cassettes de l’interview du « philosophe ».
Il est clair que les magistrats reçoivent des « consignes » gouvernementales, mais il serait bon qu’ils soient plus nombreux à prendre davantage de distances vis à vis d’un pouvoir largement discrédité.
CAPJPO-EuroPalestine