Après la décision de la Cour constitutionnelle de maintenir la candidature d’Ahmad Chafiq, ex-Premier ministre de Hosni Moubarak, à la présidentielle et de déclarer le Parlement « illégal », l’armée pourrait reprendre temporairement le pouvoir législatif. Les Frères musulmans dénoncent un coup d’Etat.
A deux jours du second tour de la présidentielle, la décision de la Cour constitutionnelle égyptienne a fait l’effet d’une bombe jeudi dans un pays où la transition politique est encore loin d’être terminée.
Elle a tout d’abord invalidé une loi qui aurait empêché Ahmad Chafiq, en tant qu’ancien haut responsable du régime de Hosni Moubarak puisqu’il a notamment été son dernier Premier ministre, de maintenir sa candidature lors du second tour de l’élection présidentielle, samedi et dimanche. Arrivé en deuxième position au premier tour qui s’est déroulé le mois dernier, il doit normalement être opposé à Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans.
Dissolution de l’Assemblée
La Cour a aussi déclaré que près d’un tiers des députés du Parlement actuel n’avaient pas été élus dans des conditions « constitutionnelles » lors du scrutin qui s’est étalé entre novembre et février. Elle estime donc que la composition de l’Assemblée est « entièrement illégale ». Cette décision devrait entraîner de fait la dissolution de l’Assemblée, dominée par les Frères musulmans et les salafistes qui disposent respectivement de près de la moitié et de près d’un quart des sièges.
Les Frères musulmans ont rapidement réagi à cette décision en dénonçant un « coup d’Etat total à travers lequel le Conseil militaire a effacé la période la plus honorable dans l’histoire de notre patrie ».
Selon des sources militaires, l’armée qui dirige de fait l’Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, se trouvait dans l’après-midi en réunion extraordinaire et pourrait annoncer qu’elle va reprendre le pouvoir législatif jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée du peuple. Si c’est le cas, la tension sera extrême et il faudra s’attendre à de nouveaux incidents.
(Agences de presse)
CAPJPO-EuroPalestine