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L’appel au secours des pêcheurs de Gaza

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Nous avons pu constater par nous-mêmes les ravages causés par Israël sur la pêche à Gaza.


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Les pêcheurs de Gaza nous ont consacré une matinée. Une présentation dans leurs locaux, en présence de Nizar Ayyash, président du syndicat des pêcheurs, ainsi que d’Adel Attalaa et de Nabil Abu Shammala du ministère de l’agriculture et de la pêche, avant de nous emmener sur le port à la rencontre d’autres pêcheurs, et enfin au mémorial dressé à la mémoire des victimes du Mavi Marmara.

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La zone de pêche autorisée par Israël n’a cessé de diminuer au fil des ans. De 20 miles en 1995, lors des accords d’Oslo, ce chiffre est descendu à 3 miles en 2011, avant de remonter à 6 miles, après l’attaque israélienne de novembre 2012.

« C’est une victoire significative de la résistance, mais elle est loin d’être respectée par Israël qui nous agresse fréquemment, même quand nous ne dépassons pas cette limite. Il faut savoir que les poissons sont présents au-delà des 8 miles, là où commencent les roches sous-marines. »

Le syndicat des pêcheurs de Gaza estime que la pêche subit de ce fait une perte annuelle estimée à 40 millions de dollars US.

« Nous sommes passés d’une production de 4000 tonnes à un millier de tonnes seulement. A Gaza, on ne trouve presque plus de poisson « bleu » (sardines, maquereaux), et encore moins les poissons de qualité supérieure tel que le Mérou.

Le prix du poisson est par conséquent phénoménal : les classes les plus défavorisées – donc une majorité de la population – ne peuvent consommer du poisson que 3 fois par an, et la malnutrition devient chronique », précise Nizar Ayyash, président du syndicat.

En outre, l’univers marin est fortement mis sous pression, car à force de pêcher aux mêmes endroits, les ressources de la mer n’ont pas le temps de se renouveler.

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Une répression sadique

 » Depuis 2007, une centaine de bateaux a été confisquée par Israël ce qui entraîne 25 % de production en moins. Dans le secteur de la pêche le taux de pauvreté atteint 78 % !  »

Chaque semaine Israël met en prison 2 pêcheurs. Ils sont souvent relâchés en mer après leur arrestation et doivent rejoindre la côte, parfois à la nage quand leur bateau est confisqué.

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« Les navires de guerre nous tirent dessus à la moindre occasion », dit l’un des pêcheurs en montrant son bras amputé. La guerre israélienne de novembre dernier a coûté la vie à 10 pêcheurs, et une centaine d’autres ont été blessés.

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Un missile a touché son bateau et malgré son handicap il continue à pêcher faute d’autre solution. Un autre doit marcher avec une canne car il a été touché au genou et garde des séquelles. Des pères de famille parlent de leurs fils qui ont vu leurs bateaux être coulés avec eux à l’intérieur. Heureusement que des « collègues » étaient présents sur place pour les ramener sur la terre ferme.

« Les Israéliens confisquent notre matériel, nos bateaux, nos filets. Nous subissons des interrogatoires et quand ils nous relâchent nous devons revenir à la nage. Imaginez sur 400 mètres : nombreux sont ceux qui se noient . Ils sont passés maîtres dans les techniques de torture qui ne laissent aucune trace. »

« Et même maintenant qu’un cessez le feu a été signé, Israël continue de tirer chaque jour sur nous. Depuis la trêve demandée par Israël, 33 pêcheurs Gazaouis ont été emprisonnés et un bateau a été confisqué. Les pêcheurs palestiniens sont exposés au bon vouloir des soldats israéliens. Israël veut nous transformer en mendiants ».

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Après le port de Gaza, nous visitons celui de Derbalah, un peu plus au sud. C’est le plus pauvre. Ce qui n’a pas empêché Israël d’y détruire des bateaux de pêche, ainsi que la maison du syndicat des pêcheurs. Une famille qui avait longtemps économisé pour s’acheter un bateau coûtant 10.000 euros, a à peine eu le temps de l’utiliser : il a été réduit à néant par un missile israélien en novembre dernier (et que l’on ne vienne pas dire que les armes israéliennes sophistiquées ne savent pas cibler !). Sans parler des nombreux frigos et chambres froides qui ont été détruits par la même occasion.

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« Il est urgent de mettre la pression sur l’État d’Israël !
Nous appelons à une aide internationale, pas seulement matérielle ou humanitaire, mais avant tout politique, juridique, éthique. Car Israël détruit systématiquement ce que l’Europe construit.

Une militante demande aux pêcheurs : « Comment les syndicats de pêcheurs français peuvent-ils soutenir les syndicats palestiniens ? »

– Le pêcheur répond :
« Nous manquons d’expérience ici. Même si nous avons commencé à développer l’aquaculture à partir du poisson frais acheté en Egypte, nous restons dépendant du poisson congelé importé à prix d’or d’Israël. Oui, il est nécessaire pour nous de créer des passerelles avec les syndicats français. Nous avons besoin d’infrastructures et de développer la formation. Nous avons besoin d’un soutien médiatique aussi. »

– Hommage aux victimes du Mavi Marmara :
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-Hommage à Vittorio Arrigoni :
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CAPJPO-EuroPalestine (avec le concours texte et photos de tous les participants à la mission Bienvenue Palestine)

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