Israël croit pouvoir démoraliser les prisonniers palestiniens en grève de la faim, en jouant le pourrissement, et en multipliant les arrestations, mais les prisons israéliennes sont une bombe a retardement. Le courage des prisonniers et de leurs soutiens, dévoile chaque jour davantage la barbarie de l’occupant, son sadisme, l’arbitraire et la torture. Israël voit ainsi les sommes faramineuses qu’il dépense pour essayer de redorer son blason, anéanties par ce que nous révèle la lutte des prisonniers palestiniens pour la dignité et la liberté.
Non, les prisonniers palestiniens n’ont pas renoncé à s’adresser au monde entier et à mettre leur vie en danger pour faire savoir ce qui se passe au fond des cachots et des centres de torture israéliens.
Oui, ils nous font découvrir chaque jour
– l’arbitraire des arrestations,
– les jours, voire les semaines de tortures infligées à des hommes, des femmes mais aussi des enfants, qui parfois en meurent,
– le sadisme des détentions « administratives » (sans inculpation, ni procès et pour des durées illimiteés),
– les mauvais traitements, et humiliations au sein des prisons (certains restés très longtemps en isolement, sans repères, en deviennent fous ou perdent l’usage de la parole),
– la mascarade des tribunaux militaires,
– le bidonnage des « informations secrètes » justifiant soi-disant les détentions,
– les enlèvements de personnes, dont on peut rester très longtemps sans nouvelles,
– la non restitution aux familles de nombreux corps de prisonniers décédés dans les geôles israéliennes
Et chaque jour la colère grandit dans le monde contre nos gouvernants qui non seulement dispensent Israël d’appliquer le droit, mais s’en dispensent eux-mêmes en ne respectant pas leur propre signature en bas des Conventions de Genève, des Conventions sur la torture, en n’exigeant pas d’Israël qu’il permette l’inspection de ses prisons.
Israël est en effet l’un des seuls pays au monde qui n’autorise pas les organismes internationaux agréés à pratiquer des visites dans ses prisons.
Et heureusement, il s’agit d’un pays démocratique, car qu’en serait-il autrement ?
Donc merci aux prisonniers palestiniens.
Merci à Samer Al-Barq, 38 ans, habitant de Jayyous, Qalquilya, détenu « administratif » depuis le 11 juillet 2010, en grève de la faim depuis le 27 février, date à laquelle sa détention « administrative » a été prolongée de 3 mois. C’est sa troisième grève de la faim en deux ans.
Merci à Ayman Sharawna, 36 ans, habitant d’Hébron, qui a commencé une grève de la faim le 1er juillet 2012, pour protester contre sa ré-arrestation alors qu’il avait été libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers. Israël invoque l’article 186 de l’ordonnance militaire 165 qui permet à une commission militaire d’annuler sans motif une libération « précoce » dans le cadre d’un échange de prisonniers. Pour Ayman qui a déjà passé 10 ans en prison, cela veut dire en faire 28 autres ! Après avoir suspendu sa grève de la faim en décembre dernier sur la foi de promesses non tenues, Ayman l’a recommencée le 17 janvier dernier.
Merci à Samer Al-Issawi, 33 ans, d’Issawiya à Jerusalem, qui a également été ré-arreté le 7 juillet 2012 dans les mêmes conditions et qui est en grève de façon intermittente depuis plus de 200 jours, et dont l’état de santé est très inquiétant.
Un tribunal l’a condamné le 21 février dernier à 8 mois de prison pour s’être rendu en Cisjordanie, à quelques kilomètres de chez lui, également en Palestine. Mais sur la base de la même « ordonnance militaire à tout faire, il peut avoir à purger 20 ans de prison supplémentaires !
Merci à Younis Al-Hroub, 31 ans, de Hébron, marié et père de deux enfants, en grève de la faim depuis 20 jours, dans une prison du Neguev, où il proteste contre sa détention « administrative ». Il s’agit pour lui d’une ré-arrestation le 7 juillet 2012, puisqu’il a déjà été incarcéré pendant 6 ans, de 2002 à 2008.Dix jours avant l’expiration de cette détention « administrative », il lui a été signifié qu’elle était prolongée de 6 mois.
Merci à Muhammad Ahmad An-Najjar, d’Hébron également (une ville particulièrement martyrisée vu la terreur qu’y font régner quelques centaines de colons), en grève de la faim depuis 14 jours, en signe de protestation contre sa détention « administrative ».
Merci à Zakariyah Al-Heeh, 26 ans, d’Hébron, incarcéré depuis le 26 Novembre 2012 à la prison d’Ofer, en grève de la faim depuis 13 jours, en signe de protestation contre sa détention « administrative ».
Merci à Ibrahim Al-Sheikh Khalil de Jericho, également à Ofer, en grève de la faim depuis 13 jours, en signe de protestation contre sa détention « administrative ».
Merci à Hazem Al-Tawil from d’Hébron, en grève de la faim depuis 20 jours, en signe de protestation contre sa détention « administrative ».
Pour faire bonne mesure, Israël vient de kidnapper le 6 mars, à son domicile de Jénine, Thamer Sabaana, frère du dessinateur-caricaturiste Mohamed Sabaana, également emprisonné par la grande démocratie israélienne, le 16 février dernier, alors qu’il revenait de Jordanie.
Célèbre pour ses dessins dans le monde arabe, il a été arrêté sans motif et placé en cellule d’isolement à la prison de Jalameh.
Thamer est enseignant et milite pour les droits des prisonniers. Ce qui lui a déjà valu de passer 3 ans dans les geôles de l’occupant.
On apprend par ailleurs que Jihad Abu Musallam, 27 ans, habitant du camp de Balata à Naplouse, a été hospitalisé la semaine dernière, quelques heures seulement après sa libération de prison où il a été détenu 9 ans sans soins appropriés à son état.
Elèves d’une école de Tulkarem, en grève de la faim la semaine dernière pour marquer leur soutien aux palestiniens emprisonnés. Ils ont été 120 mercredi dernier à remplacer leurs repas par des chants et des poèmes dédiés aux prisonniers.
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine, à partir des informations transmises par Addameer et par Ma’an News)
CAPJPO-EuroPalestine
